CHAPITRE II

L'ÉGALITÉ DES CHANCES À L'ÉCOLE

I. LA PRISE EN CONSIDÉRATION DES ZONES DÉFAVORISÉES

A. LA POLITIQUE DE DISCRIMINATION POSITIVE...

1. Les résultats de l'évaluation des zones d'éducation prioritaire

Créées en juillet 1981, les zones d'éducation prioritaires (ZEP) ont apporté une orientation neuve dans la politique de l'éducation. A la conception d'une école uniforme sur toute le territoire, on a substitué dans des zones particulièrement défavorisées celle d'une école qui dispose de moyens correspondant à une discrimination positive.

Une étude publiée par la direction de la prospective et du développement, publiée en décembre 1998, montre que les élèves scolarisés en ZEP réussissent moins bien que les autres aux épreuves de français et de mathématiques proposées dans le cadre de l'évaluation nationale au CE2 et en 6 ème . Ces élèves sont d'origine sociale plus défavorisée (on note une sur-représentation des élèves dont le père est un ouvrier). Les élèves scolarisés en ZEP sont aussi plus fréquemment en retard à leur entrée en CM2 que les autres et ont un peu moins souvent fréquenté l'école maternelle .

Les écarts des résultats entre les élèves des écoles situées en ZEP et les autres sont plus marqués pour les compétences de haut niveau.

Cependant, le rapport de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale (IGAEN) et de l'inspection générale de l'éducation nationale (IGEN) de septembre 1997 sur les déterminants de la réussite en ZEP fait clairement apparaître, qu'à situation socio-économique des parents identique, certaines ZEP conduisent leurs élèves à des réussites beaucoup plus remarquables que d'autres.

2. Le plan de relance de l'éducation prioritaire

La politique de relance de l'éducation prioritaire s'est traduite, en septembre 1997, par la publication d'un rapport analysant la situation des ZEP (rapport conjoint des inspections générales de l'éducation nationale et de l'administration de l'éducation nationale). En juin 1998 à Rouen se sont déroulées les assises nationales de l'éducation prioritaire.

L'éducation prioritaire est maintenant régie, dans le cadre de la loi d'orientation du 10 juillet 1989, par trois circulaires : l'une du 31 octobre 1997 sur la relance de l'éducation prioritaire, une autre du 10 juillet 1998 sur la mise en place des réseaux d'éducation prioritaires (REP) et des contrats de réussite et une troisième du 28 janvier 1999 sur l'élaboration, le pilotage, et l'accompagnement des contrats de réussite des réseaux d'éducation prioritaires.

3. La nouvelle géographie de l'éducation prioritaire

De septembre 1998 à janvier 1999, les recteurs d'académie ont procédé à des consultations des partenaires du système éducatif sur les projets de nouvelle carte de l'éducation prioritaire. Ils ont ensuite constitué des réseaux d'éducation prioritaires tenant compte de l'environnement social, économique et culturel.

Un certain nombre d'écoles et établissements (environ 550 écoles, 60 collèges, 4 lycées et plus de 15 LP) ne seront plus classés en ZEP à la rentrée 1999/2000. Il s'agit essentiellement d'établissements dont la population scolaire a changé ou situés dans des zones rurales.

La nouvelle carte de l'éducation prioritaire, présentée en février 1999, se traduit par une extension sensible du " territoire " de l'éducation prioritaire . Entre les rentrées scolaires 1997 et 1999, celui-ci se sera accru de plus de 40 %, pour regrouper aujourd'hui un millier de collèges, près de 7.000 écoles et plus de 150 lycées, notamment professionnels.

Evolution de la carte de l'éducation prioritaire 1997-1999

Nombre d'établissements (métropole)

Rentrée 1997 en ZEP

Rentrée 1998 en ZEP

Rentrée 1999

Ecoles

4.787

4.929

6.946

5.617

Collèges

679

712

1.000

828

Lycées généraux et technologiques


34


34


41


33

Lycées professionnels

91

90

125

94

A la rentrée 1998, le nombre moyen d'élèves par classe dans les ZEP était de 23,5 dans les écoles maternelles et de 21,8 dans les écoles élémentaires. Ces taux étaient sensiblement inférieurs aux moyennes nationales des zones urbaines ; en moyenne 1,5 à 2 élèves de moins que les autres.

De plus, la scolarisation des jeunes enfants de deux ans connaît un développement plus accentué en zone d'éducation prioritaire . Le taux de scolarisation de cette tranche d'âge y et de l'ordre de 40 % contre moins de 36 en moyenne nationale.

On peut estimer qu'un élève de zone d'éducation prioritaire bénéficie globalement d'un effort financier de l'ordre de 10 % supérieur à celui dont bénéficie en moyenne un élève hors ZEP.

Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit d'accroître cet effort :


la création de 1 000 emplois nouveaux de maîtres d'internat-surveillants d'externat (MI-SE) doit bénéficier pour une très large part à l'éducation prioritaire :

A ce titre, une mesure nouvelle de 39,64 MF (en tiers d'année) est inscrite au projet de loi de finances pour 2000.

Le recrutement de 5 000 aides-éducateurs supplémentaires se traduira par l'affectation de bon nombre d'entre eux en ZEP et en REP, ainsi que dans les classes-relais, les internats-relais, et les établissements situés dans les sites expérimentaux de lutte contre la violence.

A ce titre, une mesure nouvelle de 43,45 MF est inscrite au PLF 2000.

Le suivi sanitaire et social des élèves scolarisés en ZEP doit être amélioré : il est prévu d'instituer une visite obligatoire pour tous les élèves en fin de scolarité primaire en ZEP. La création de 10 emplois de médecins, de 110 emplois d'infirmières et 30 emplois d'assistants de services sociaux doit y contribuer.

Une mesure nouvelle de 7,40 MF à la rentrée 2000 a été inscrite à ce titre au PLF 2000.

En outre, un ensemble de mesures permet de reconnaître l'engagement es personnels affectés dans les ZEP. Ainsi, à la rentrée 1999, les principaux et les principaux adjoints de collèges classés en ZEP bénéficientd'un surclassement de leur établissement.

4. Les contrats de réussite des réseaux d'éducation prioritaire

Afin que toutes les mesures nécessaires soient prises pour améliorer les résultats scolaires des élèves des REP de façon significative, des " contrats de réussite " seront réalisés.

Ces " contrats " fixent les objectifs retenus en termes de réussite des élèves, et comportent les modalités d'une évaluation continue et d'un bilan relatif à l'efficacité des actions entreprises.

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