CHAPITRE IV

OÙ EN EST LA FISCALITÉ AGRICOLE ?

I. QUELQUES MODIFICATIONS PONCTUELLES EN L'ABSENCE D'UNE RÉFORME D'ENVERGURE

A. DES MESURES FISCALES TRÈS PONCTUELLES

L'année 1999 a vu l'instauration de nouvelles dispositions fiscales spécifiques au secteur agricole : la création de la redevance sanitaire pour le contrôle de certaines substances et de leurs résidus, l'extension de la redevance sanitaire de découpage au gibier sauvage, la création des redevances sanitaires d'abattage et de découpage et des redevances sanitaires sur les produits de la pêche et de l'aquaculture (ces redevances sont issues de la transposition de directives communautaires par la loi de finances rectificative pour 1998 17( * ) ) ; l'extension de la déduction pour investissement à l'acquisition de parts de coopératives agricoles (en loi d'orientation agricole 18( * ) ).

Pour l'année 2000, d'autres dispositions devraient voir le jour.

Le projet de loi de finances pour 2000 contient à ce stade plusieurs propositions relatives à la fiscalité agricole :

- à l'initiative du Gouvernement : suppression des taxes de défrichement et forestière ;

- à l'initiative de l'Assemblée nationale : exonération de TVA et de droits d'enregistrement pour l'ensemble des opérations des SAFER 19( * ) (articles 4 bis et 64 bis ) ; possibilité pour les viticulteurs soumis au régime simplifié d'imposition de comptabiliser leurs stocks au prix de revient effectif et de constituer des provisions pour dépréciation de ces stocks (article 24 ter ) ; reconduction de l'abattement de 50 % sur les bénéfices au profit des jeunes agriculteurs (article 63 bis ) ;

- à l'initiative du Sénat : possibilité d'établir un résultat fiscal intermédiaire pour les sociétés de personnes dans lesquelles un associé vend ses parts en cours d'exercice (article 2 bis F) ; allégement de la taxe d'équarrissage pour les artisans bouchers et charcutiers (article 16 bis ) ; unification du régime des sanctions applicables en cas de remise en cause de l'apport d'une exploitation individuelle à une société (article 24 septies ).

Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2000, il faut rappeler le projet du gouvernement d'instaurer un nouveau compartiment de la TGAP sur les produits phytosanitaires 20( * ) (article 4).

La taxe sur les produits phytosanitaires 21( * )

L'objectif de cette taxe est de réduire l'usage des phytosanitaires qui font peser de nombreux risques sur la santé (eau, air, aliments, usage professionnel).

Une taxation au premier gramme avec une intensité différente selon sept grandes classes de toxicité est prévue. Le produit attendu de cette taxe est de l'ordre de 300 millions de francs soit environ 2,5 % du chiffre d'affaires de l'industrie phytosanitaire.

Votre rapporteur spécial tient à rappeler qu'il existe aujourd'hui des dispositifs réglementaires ayant le même objectif, comme Phyto-Mieux et que les produits concernés font déjà l'objet d'une homologation. En outre, il faut remarquer qu'une bonne partie de la pollution issue des phytosanitaires provient de la non-reprise d'emballages vides ou d'une mauvaise utilisation des pulvérisateurs.

Il estime qu'il conviendrait que les revenus tirés d'une telle taxe soit réalloués au secteur agricole pour en alléger les conséquences sur le revenu des agriculteurs. Votre rapporteur spécial s'étonne que le produit de cette taxe aille abonder le fonds de compensation des allégements de charges prévus par le projet de seconde loi sur les 35 heures.

En outre, l'Assemblée nationale a élargit le dispositif d'exonération de cotisations sociales pour les jeunes agriculteurs (article 4 bis ).

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