COMMERCE EXTÉRIEUR

Rapporteur spécial : M. Marc MASSION

I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS

Dans le projet de loi de finances pour 2000, les crédits consacrés à l'intervention directe de l'Etat dans le domaine du commerce extérieur s'élèvent à 3,31 milliards en crédits de paiement, en augmentation de 12,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. Les autorisations de programme sont en diminution de 11 %, à 4,24 milliards de francs.

Quatre éléments caractérisent ce budget :

- une stabilisation des moyens alloués au réseau de l'expansion économique, compensée par des gains de productivité affectés au renforcement des missions et à l'amélioration du service rendu aux entreprises ;

- un appui financier accru aux PME ;

- la poursuite de l'adaptation des procédures financières d'appui au commerce extérieur ;

- un changement important de la nomenclature budgétaire, avec d'une part, le basculement d'une partie des chapitres inscrits sur le budget des charges communes sur celui de l'économie, finances et industrie, d'autre part, le regroupement des crédits de l'expansion économique sur quatre chapitres budgétaires.

Les crédits du budget du commerce extérieur sont répartis dans trois fascicules budgétaires :

- celui des services financiers contient les crédits mis à la disposition des structures publiques d'appui au commerce extérieur organisées autour de la direction des relations économiques extérieures (DREE) et de ses services extérieurs en région et à l'étranger ainsi que des organismes placés sous leur tutelle : le Centre français du commerce extérieur et l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises.

- le fascicule des charges communes regroupe les crédits pour le financement des garanties diverses, des études, des bonifications d'intérêt ainsi que des interventions en faveur des PME ;

- enfin, le fascicule comptes spéciaux du Trésor contient le compte 903-07 qui retrace les prêts du Trésor à des Etats étrangers et à l'Agence française de développement.

Les changements de nomenclatures dans le projet de loi de finances pour 2000 modifient la répartition des chapitres entre les fascicules, puisque des chapitres sont transférés des charges communes vers le fascicule des services financiers.

Budget du commerce extérieur pour 2000 (selon l'ancienne nomenclature)



A. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE À L'ÉTRANGER

Inscrits au budget des services financiers, les crédits destinés au service de l'expansion économique s'élèvent, à structure constante, à 1,43 milliards de francs, en hausse de 9,1 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. Cette augmentation s'explique par l'augmentation des dépenses en personnel et par une dotation de crédits exceptionnelle pour l'organisation de l'exposition universelle de Hanovre en 2000.

Cet ensemble recouvre :

d'une part, les structures du service de l'expansion économique dirigé par la direction des relations économiques extérieures -DREE- ( les postes d'expansion économique et les directions régionales du commerce extérieur ) ;

et, d'autre part, les organismes parapublics (Centre français du commerce extérieur - CFCE - et Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises CFME-ACTIM) .

1. La confirmation de la rationalisation et du redéploiement des moyens de la direction des relations économiques extérieures

La direction des relations économiques extérieures s'est engagée, à partir de 1991, dans un programme pluriannuel de réduction de ses effectifs budgétaires.

Ce programme s'est traduit par trois plans triennaux de suppressions d'emplois (1991-1993, 1994-1996 et 1997-1999) qui ont porté sur 20 % des effectifs du réseau de l'expansion économique à l'étranger.

Le dernier plan a conduit à une diminution de 5,35 % des emplois et une diminution de 2,95 % des dépenses en personnel. Ce plan s'est accompagné de mesures d'économie sur les moyens de fonctionnement de la DREE permettant une économie nette de 9,28 % en trois ans, hors dépenses d'informatique.

A compter de 1993, le nombre d'agents recrutés en droit local a été réduit, tandis que les crédits correspondants ont été augmentés, ce qui a entraîné une revalorisation moyenne des rémunérations versées aux agents de droit local de 65 % entre 1993 et 1998. Cette politique a permis la fidélisation d'une main d'oeuvre locale qualifiée et parfaitement intégrée aux équipes des postes d'expansion.

Parallèlement, un resserrement global du dispositif a été opéré afin de tenir compte des évolutions de la structure du commerce international. Ainsi, entre 1993 et 1998, 26 postes d'expansion ont été fermés et 7 nouveaux postes ont été ouverts. Les fermetures de postes ont été concentrées en Europe (9 fermetures) et en Afrique (12 fermetures), tandis que les ouvertures ont concerné notamment l'Europe centrale et orientale (2 ouvertures) et la zone Caraïbes (2 ouvertures). Ainsi, au cours de la même période, les effectifs du réseau de la DREE ont diminué de 17,2 % en Amérique du nord, de 23,1 % en Afrique, de 27,5 % en Europe, et de 27,9 % dans la zone Pacifique, tandis qu'ils ont augmenté de 40 % dans les Caraïbes, de 18,7 % en Europe centrale et orientale, de 12,2 % en Amérique du sud et de 8,2 % en Asie. Ces évolutions marquent le souci constant d'adapter le réseau aux évolutions du commerce mondial.

Cet effort d'adaptation du réseau s'est accompagné de mesures de modernisation importantes des moyens d'informatisation, de mise en réseau, et de communication.

La direction a considérablement modifié ses méthodes de travail afin d'adapter son offre de services aux demandes des entreprises françaises. L'introduction de la facturation des prestations a permis une standardisation des produits proposés aux entreprises et a permis de concentrer les moyens de la direction sur les demandes motivées de la part des exportateurs. La direction s'engage dans une démarche qualité qui trouve son aboutissement dans l'obtention de la certification ISO 9001 pour l'ensemble des postes d'expansion économique, preuve d'une volonté de se mettre aux standards des entreprises. Les premiers postes devraient obtenir la certification au cours de l'année 2000, et l'ensemble des PEE, des DRCE et de l'administration centrale devraient bénéficier de ce " label qualité " à la fin de l'année 2001.

La spécialisation des agents du réseau permet enfin d'obtenir une meilleure expertise sur les différents secteurs d'activité et la mise en oeuvre d'une veille sectorielle et concurrentielle efficace.

Le budget de l'expansion économique (titres III et V) pour 2000 voit ses crédits augmenter de 3,1 % pour atteindre 1,07 milliard de francs. Les dépenses de personnel augmentent de 4,75 %, tandis que les crédits affectés au matériel et les dépenses en informatique stagnent, et que les dépenses immobilières sont réduites de 25 %.

les dépenses en personnel augmentent de 4,75 % pour atteindre 811,56 millions de francs.

Cet accroissement significatif est lié à plusieurs facteurs.

- d'une part, la politique de réduction des effectifs se poursuit, avec la suppression de 29 emplois de catégorie C, et la création de 19 emplois de contractuels de la même catégorie. Cette mesure de suppression de 10 emplois représente une économie de 4,15 millions de francs.

- d'autre part, 40,6 millions de francs sont consacrés au financement des différentes revalorisations des rémunérations publiques. Il s'agit de :

l'ajustement de la ligne indemnité de résidence pour tenir compte de l'effet change-prix : 15 millions de francs ;

versement d'une indemnité compensatrice à l'application de la contribution sociale généralisée sur les indemnités : 4,37 millions de francs ;

la consolidation sur le chapitre cotisations sociales de besoins couverts traditionnellement par des transferts en gestion : 13 millions de francs ;

les ajustements correspondant à l'inscription en loi de finances pour 1999 de l'ensemble des primes auparavant inscrites sur un fonds de concours : 2,4 millions de francs ;

les ajustement dus à l'augmentation du point fonction publique et au GVT.

Un corps d'attachés commerciaux a été créé pour accueillir les agents titularisés dans le cadre de la titularisation des agents contractuels de catégorie A. 104 emplois de contractuels de catégorie A ont ainsi été supprimés dans le projet de budget pour 2000, et autant d'emplois d'attachés commerciaux créés. Les effectifs des agents contractuels employés dans le service de l'expansion économique à l'étranger seront donc ramenés à 735 en 2000 contre 849 en 1999.

Les crédits d'informatique ont fait l'objet d'un accord triennal avec la direction du budget qui prévoit l'inscription d'une dotation annuelle de 24 millions de francs pour les budgets 1999, 2000 et 2001 et l'exonération de toute régulation et de tout gel sur les trois années. Cette dotation permettra de faire face aux renouvellement des équipements et au développement de l'intranet de la DREE.

Les frais de fonctionnement courant sont également maintenus dans le projet de budget pour 2000, après une diminution régulière dans le cadre du contrat triennal 96-99 passé avec la Direction du budget.

Enfin, les dépenses d'investissement des postes sont réduites de 25 %, tant en autorisations de programmes qu'en crédits de paiement. Les crédits permettront de faire face aux dépenses pour les travaux d'entretien et de rénovation du parc existant, soit 10 millions de francs par an, ainsi que de financer certaines opérations de regroupement avec les chancelleries diplomatiques.

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