2. La réforme du mécanisme des aides dans le secteur des déchets ménagers est-elle légitime ?
                                            En 1998
et 1999, plusieurs décisions sont venues modifier les conditions
économiques de l'élimination des déchets
ménagers :
                                            
                                            
                                            1-   le 12 janvier 1998, l'augmentation des taux d'aides de l'ADEME ;
                                            
                                            
                                            2-  au 1
                                            
                                                er
                                            
                                            janvier 1998, l'augmentation du soutien des
sociétés agréées aux collectivités
locales ;
                                            
                                            
                                            3-  au 1
                                            
                                                er
                                            
                                            janvier 1999, la réduction du taux de TVA
appliqué au service public d'élimination des déchets
ménagers à 5,5 % lorsque la collectivité met en oeuvre la
collecte sélective et le tri ;
                                            
                                            
                                            4-  le 12 mai 1999, la diminution des taux d'aide de l'ADEME.
                                            
                                            
                                            Cette dernière modification, à la baisse, des taux d'aides de
l'ADEME se justifie par l'afflux des demandes de soutien financier à des
opérations de collecte sélective, de traitement, de recyclage et
d'élimination des déchets.
                                        
Taux d'aide de l'ADEME
(en %)
| Equipements | Conditions d'aides antérieures | Conditions d'aides actuelles | 
| Stations de transfert | 50 | 20 | 
| Déchetteries | 50 | 20 | 
| Collecte séparative | 50 | 30 | 
| Tri | 50 | 20 | 
| Compostage individuel | 50 | 30 | 
| Collecte et traitement des déchets verts | 50 | 20 | 
| Collecte et traitement des autres déchets organiques | 50 | 30 | 
| Incinération avec valorisation énergétique | 10 | 5 | 
| Aide complémentaire à la valorisation énergétique | 15,25 et 35 | 10,15et 20 | 
| Plates-formes de maturation des mâchefers | 30 et 50 | 20 | 
                                            
                                                Source : Ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement
                                            
                                            
                                            
                                            La révision du mécanisme des aides de l'ADEME doit certes
s'inscrire dans l'ensemble de mesures présenté ci-dessus,
globalement favorable aux collectivités locales. Il faut en outre noter
que certains projets ont bénéficié d'un taux global d'aide
au financement tout à fait déraisonnable, de l'ordre de 80 %, ce
qui a contribué à pousser à la hausse le coût des
projets.
                                            
                                            
                                            Toutefois, il convient de remarquer :
                                            
                                            
                                            •  que deux décisions contradictoires ont été prises
concernant l'évolution des taux de l'ADEME en 1998
                                            
                                                31(
                                                *
                                                )
                                            
                                            et en 1999. Elles témoignent
à l'évidence d'un défaut de prévision et sont
en partie le reflet de l'absence de président de l'ADEME, faute de
nomination, pendant une année, jusqu'au début de 1998 ;
                                            
                                            
                                            • que l'ADEME ne souffre pas actuellement d'insuffisance de
crédits, notamment en crédits de paiement ; c'est sur les
autorisations de programme qu'une insuffisance, vraisemblablement en 2002,
était prévue en février 1999 sur la base du rythme de
consommation observé. C'est en raison de cette non-soutenabilité
à moyen terme que le mécanisme a été
révisé.
                                             
                                            
                                            
                                            Votre rapporteur spécial déplore que l'Etat (les
ministères de tutelle technique et budgétaire) et l'ADEME n'aient
pas su mieux gérer cette politique « à durée
déterminée » et qu'ils aient par des décisions
tardives ou contradictoires parfois contribué à accroître
les difficultés existantes et futures.
                                        
 
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                            