N° 374

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000

Annexe au procès-verbal de la séance du 31 mai 2000

RAPPORT

FAIT

au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE, portant règlement définitif du budget de 1998 ,

Par M. Philippe MARINI,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Marcel Charmant, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 1822 , 2360 et T.A. 510 .

Sénat : 350 (1999-2000).

Lois de règlement.

CHAPITRE PREMIER :

DU BUDGET INITIAL À LA LOI DE RÈGLEMENT

L'importance des lois de finances pour 1998 réside dans le fait qu'elles traduisent, pour la première fois sur une année complète, les choix budgétaires opérés par le gouvernement issu des élections du printemps 1997.

En effet, la loi de finances rectificative pour 1997 s'inscrivait nécessairement dans le cadre défini par la loi de finances initiale, même si elle marquait déjà une nette inflexion caractérisée par l'absence d'une maîtrise volontariste de la dépense publique et par le recours à des prélèvements fiscaux supplémentaires.

Les lois de finances pour 1998 traduisent les mêmes orientations budgétaires.

I. LA LOI DE FINANCES INITIALE POUR 1998

A. UNE STABILISATION DES DÉPENSES CONTESTÉE PAR LA COUR DES COMPTES

Le gouvernement entendait donner une orientation vertueuse à sa politique budgétaire, se fixant pour objectif de stabiliser les dépenses du budget général en francs constants en 1998.

Le rapport économique, social et financier pour 1998, qui énonce cet objectif, précise que les dépenses " sont ainsi en hausse de 1,36 % par rapport à la LFI pour 1997. Cette progression doit être rapportée à la l'évolution prévue des prix pour 1998 - soit 1,4 % - pour mesurer l'effort accompli dans la maîtrise des dépenses ".

Il convient de rappeler que l'évolution des prix a été moindre que prévu, + 0,7 % au lieu de + 1,4 %.

Le gouvernement, en présentant les résultats de l'exécution du budget de l'Etat en 1998, a estimé que " la dépense publique est stable en francs constants : l'objectif affiché lors de la loi de finances initiale a ainsi été respecté en exécution, en dépit d'une inflation moindre (0,7 %) " .

Toutefois, la Cour des comptes fait une analyse différente de l'évolution des dépenses publiques 1( * ) .

Elle considère notamment que le niveau des dépenses de l'Etat se trouve " notablement réduit " du fait de la méthode de comptabilisation retenue par le gouvernement.


Elle note à ce propos : " On observe que l'agrégat des dépenses de l'Etat retenu dans les prévisions du rapport économique, social et financier exclut les remboursements et dégrèvements comme dans le tableau d'équilibre de la loi de finances initiale où ils sont considérés par convention comme étant égaux en dépenses et en recettes. En l'absence d'évaluation en loi de finances initiale, le Fonds de stabilisation des changes ainsi que les fonds de concours ne sont pas davantage pris en compte. Les recettes d'ordre relatives à la dette sont également déduites. Enfin, comme indiqué plus haut, la prévision ne retient que les soldes pour les comptes spéciaux du Trésor ".

La Cour estime, quant à elle, qu'elle se doit d'examiner " l'ensemble des dépenses de l'Etat en se fondant, notamment, sur le principe de l'universalité budgétaire. Elle effectue également cette vérification à la lumière des principes de permanence des méthodes. De même que le recours aux prélèvements sur recettes a fait l'objet d'un examen critique de sa part, il ne vas pas de soi que les soldes intermédiaires de dépenses, dégagés par le ministère des finances soient conformes a priori à ces principes, ou même qu'ils constituent des agrégats significatifs ".

La Cour des comptes " prend comme base de départ le montant total des dépenses, y compris les remboursements et dégrèvements d'impôts dont les crédits sont évalués en loi de finances initiale et modifiés en cours d'année pour des sommes souvent importantes. Le niveau désormais atteint par cette catégorie de dépenses (316,92 milliards en 1998) et leur progression rapide enregistrée ces dernières années conduit la Cour à y porter son attention d'autant que les explications sur ces tendances ne sont pas totalement satisfaisantes ".

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