C. L'AGRÉGAT « MULTIFIONCTIONNALITÉ DE L'AGRICULTURE »

La politique agricole définie par la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999 prend en compte la multifonctionnalité. La plupart des mesures regroupées dans cet agrégat s'inscrivent dans le cadre défini pour la politique européenne de développement rural et font l'objet, à ce titre d'une participation européenne représentant, en général, entre 25 et 50 % des dépenses engagées avec des crédits nationaux.

1. Contrats territoriaux d'exploitation (CTE) agricoles et mesures agri-environnementales hors CTE

Les CTE ont pour objectif d'inciter les exploitations agricoles à développer un projet global portant sur les orientations de la production de l'exploitation, l'emploi, la préservation des ressources naturelles et l'occupation de l'espace. Les aides sont destinées d'une part à rémunérer les exploitants pour les services qu'ils rendent à la collectivité en matière de préservation et d'amélioration de l'environnement et, d'autre part, à appuyer l'orientation des exploitations vers des modes de production favorables à l'emploi, à l'équilibre des activités sur le territoire et à la qualité des produits.

Le chapitre 44-84 regroupe les crédits destinés à ces CTE et qui abondent le fonds de financement des CTE. En 2002, le fonds de financement des CTE est doté de 76,2 millions d'euros (500 millions de francs), en augmentation de près de 25 % par rapport à 2001. La dotation du fonds de financement des CTE avait fortement diminué en 2001, une baisse de près de 60 % de ses crédits, en raison de son adaptation au rythme de montée en puissance du dispositif et de la sous-consommation des crédits du fonds en 2000.

Les crédits destinés à financer les mesures agri-environnementales hors CTE s'élèvent, quant à elles, à 88,42 millions d'euros (580 millions de francs), niveau identique à celui de 2001, et recouvrent notamment la prime au maintien des systèmes d'élevages extensifs, dite prime à l'herbe (chapitre 44-41, article 22 : amélioration des structures agricoles, programme agri-environnemental).

2. Installation, modernisation et structure des exploitations

a) Installation et modernisation

Ces actions ont vocation à encourager l'installation des jeunes agriculteurs et l'adaptation des exploitations par la réalisation d'investissements de modernisation et d'innovation. Elles comprennent principalement :

- les crédits propres au soutien à l'installation, principalement la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) et les crédits destinés au financement des stages de préparation à l'installation. En 2002, la DJA connaît une diminution conséquente de plus de 8 millions d'euros, près de 11 %, et s'élève à 66,5 millions d'euros, alors même qu'en 2001 la DJA s'établissait à un niveau identique à celui de l'année précédente, ce qui correspondait au financement de 8.000 installations. Cette diminution résulte selon le ministère de l'ajustement des crédits aux évolutions démographiques ;

- la bonification d'intérêts des prêts à l'agriculture qui permet l'octroi de crédits à taux réduit pour aider l'investissement lors de l'installation ou de la modernisation. L'Etat prend en charge l'intégralité de la bonification des prêts distribués ainsi par les organismes bancaires habilités. Les charges de bonification inscrites au chapitre 44-42 connaissent en 2002 une diminution sensible de plus de 38 % et s'élèvent en 2002 à 137,2 millions d'euros. Cette diminution s'explique, en partie, par une modification de la procédure de cofinancement : les remboursements communautaires sont désormais comptabilisés au Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA), ce qui explique l'augmentation de sa dotation en 2002 : + 23 % à près de 49 millions d'euros ;

- les aides au financement des bâtiments d'élevage et à leur mise aux normes dans le cadre du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA) : le PMPOA est financé sur l'article 30 du chapitre 61-40 (modernisation des exploitations). Sa dotation augmente de 18,7 % en crédits de paiement pour 2002, à 28,97 millions d'euros (190 millions de francs) mais diminue de près de 13 % en autorisations de programme à 29,73 millions d'euros (195 millions de francs). Les subventions d'équipement pour les bâtiments d'élevage en zones de montagne sont reconduites en autorisations de programme en 2002 ;

- les aides aux actions améliorant la sécurité du travail en agriculture : le chapitre 46-32 (action sociale en agriculture) voit ses crédits diminuer en 2002 de 167.000 euros, soit une baisse de 2,5 % pour s'établir à 6,55 millions d'euros.

b) Cessation anticipée d'activité d'agriculteurs en difficulté

Il s'agit des crédits destinés au versement de l'indemnité viagère de départ (IVD) ainsi que les crédits de la préretraite, les crédits permettant de financer les plans de redressement des agriculteurs en difficulté et les aides à la réinsertion.

En 2002, les IVD s'élèvent à 51,3 millions d'euros, soit une diminution sensible de 36,5 % par rapport à 2001 de même que les aides au départ qui dimninuent de près de 28 % pour s'étalibr en 2002 à 24,7 millions d'euros. Les aides à la réinsertion professionnelle restent stables à 3,05 millions d'euros.

c) Indemnisation des calamités agricoles

Il s'agit ici de la participation de l'Etat au Fonds national de garantie contre les calamités agricoles ainsi que les bonifications d'intérêt liées aux prêts spéciaux « calamités ». En 2002, cette participation augmente de 3,04 millions d'euros (soit une hausse de 40 %) et s'élève en 2002 à 10,67 millions d'euros.

3. Equilibre des territoires, espace rural et haras

Cette composante recouvre les interventions en faveur de l'amélioration du cadre de vie et de l'aménagement de l'espace rural, y compris les actions spécifiques au zones défavorisées. Elle recouvre également le financement de l'établissement public « les Haras nationaux ».

L'intégralité du chapitre 44-80 (amélioration du cadre de vie et aménagement de l'espace rural) voit ses crédits augmenter en 2002 de 2,45 % pour s'établir à 216,8 millions d'euros.

a) Les indemnités compensatoire de handicaps naturels (ICHN)

Il s'agit d'indemnités versées aux agriculteurs des zones défavorisées et de montagne en compensation des contraintes géographiques ou environnementales. Cette aide constitue l'une des mesures d'accompagnement de la politique agricole commune, définie dans le cadre du règlement de développement rural. Le montant moyen de l'ICHN représente 19 % du revenu des bénéficiaires et le revenu moyen de ceux situés en zone de montagne est inférieur d'environ 40 % à celui des exploitants situés en zone non défavorisée.

Le règlement de développement rural n° 1257/88 du conseil européen, appliqué en France à compter du 1 er janvier 2001, a apporté des modifications substantielles aux conditions d'attribution des ICHN. Le paiement s'effectue désormais pour les surfaces fourragères (et non plus à l'unité de gros bétail) d'un agriculteur qui recourt aux « bonnes pratiques agricoles »

Le montant de cette indemnité est inscrite au chapitre 44-80 (amélioration du cadre de vie et aménagement de l'espace rural), article 30 (interventions spéciales en zones défavorisées). Ce montant est quasi stable en 2002 par rapport à 2001 à 195,74 millions d'euros (1,28 milliards de francs).

b) La politique du cheval

La budgétisation du Fonds national des haras et des activités hippiques entraîne mécaniquement une augmentation des crédits inscrits à ce titre au budget du ministère de l'agriculture. Au total, 31,86 millions d'euros abondent le budget, ce montant se répartit à hauteur de 19,13 millions d'euros sur l'établissement public « les Haras nationaux » et à hauteur de 12,72 millions d'euros sur les actions directement financées par l'Etat.

Indicateur de coûts : Dépenses budgétaires (millions d'euros)

Notes

Composantes de l'agrégat

1999

2000

2001

2002

PLF

 

Contrats territoriaux d'exploitation agricole et mesures agrienvironnementales hors CTE

143

124

149

165

 

Dont rattachement de fonds de concours UE

0

0

 
 
 

Installation, modernisation et structures des exploitations

753

573

559

443

 

Dont rattachement de fonds de concours UE

151

7

 
 
 

Equilibre des territoires, espace rural et haras

649

684

248

282

 

Dont rattachement de fonds de concours UE

401

371

 
 
 

Total

1.545

1.381

956

890

 

Dont rattachement de fonds de concours UE

552

378

 
 

1

Dont dépenses de gestion

38

38

 
 

Note :

1. Elles sont principalement constituées de la dotation de fonctionnement du CNASEA.

Dépenses nationales et communautaires en 2000
pour les principales mesures classées dans l'agrégat 21

Mesures

composantes


Crédits nationaux

Crédits communautaires


Total crédits

 
 
 

Fonds de concours

Hors fonds de concours

 

Prime à l'herbe et autres MAE* y c dans le cadre des CTE

211

126

0

157

283

DJA

212

53

52

13

134

Charges de bonification

212

280

3

0

283

ICHN

213

189

189

0

278

* mesures agrienvironnementales

Nombre de bénéficiaires, montant moyen de l'aide et taux de participation financière communautaire pour les principales mesures classées dans l'agrégat 21 (année 2000)

mesures

composantes


Nombre de bénéficiaires (1)

Montant moyen de l'aide en euros

Taux de participation financière communautaire (2)

Prime à l'herbe

211

82.000

2.287

50 %

DJA (3)

212

6.314

16.312

50 %

Charges de bonification

212

 

15 % (4)

De 0 % à 50 %

ICHN

213

115.000

3.247

De 25 % à 50 %

(1) en 2000, le nombre total d'exploitations agricoles en France était de 676.500

(2) taux réglementaire applicables aux dépenses éligibles

(3) nombre de nouveaux dossiers

(4) bonification sur coût du crédits (coût du crédit = bonification + intérêts payés par les agriculteurs pour leurs prêts professionnels