D. LE FONDS NATIONAL D'AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DU TERRITOIRE
1. Evolution de la répartition des crédits du fonds depuis 1996
Le fonds
national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT)
a été créé par l'article 33 de la loi d'orientation
pour l'aménagement et le développement du territoire du 4
février 1995 pour regrouper les crédits de cinq fonds existant
alors, «
consacrés aux interventions pour
l'aménagement du territoire, à la restructuration des zones
minières, à la délocalisation des entreprises, à
l'aide aux initiatives locales pour l'emploi, au développement de la
montagne et à l'aménagement rural
».
Le FNADT représente les trois quarts du budget du ministère de
l'aménagement du territoire. Ses crédits figurent aux chapitres
44-10 pour les dépenses d'intervention, et 65-00 pour les
dépenses d'investissement.
Le graphique ci-dessous, qui retrace les dotations du FNADT en loi de finances
initiale depuis 1997, fait apparaître les élément
suivants :
-
le montant total des crédits du fonds a tendance à
diminuer
;
- la part des dépenses d'investissement dans le total se réduit
au profit des dépenses d'intervention (tendance qui s'inverse cependant
en 2002).
Les
crédits du FNADT
En millions d'euros
Source : projets de loi de finances (1998 à 2002)
Sur le plan de sa gestion, le FNADT est divisé en trois enveloppes :
- une section locale qui regroupe, d'une part, les crédits
consacrés au financement des
contrats de plan
et, d'autre part,
des
crédits dits « libres d'emploi »
qui sont
délégués aux préfets de région
«
en fonction de la population appartenant aux zones
éligibles à la prime d'aménagement du territoire ou
incluse dans les territoire ruraux de développement prioritaire et de la
superficie de ces zones au sein de chaque région.
»
- une fois cette enveloppe déterminée, le solde constitue la
section générale
du FNADT, gérée par le
comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT)
présidé par le Premier ministre. Cette section sert à
financer les décisions prises par les CIAT (programmes
interrégionaux, grands programmes spécifiques à certains
territoires, etc.).
Evolution de la répartition des crédits du FNADT
(en %)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Section locale contrats de plan |
59 |
62 |
54 |
44 |
45 |
Section locale libre d'emploi |
7 |
8 |
10 |
16 |
15 |
Section générale |
34 |
30 |
36 |
40 |
40 |
Source : rapport au Parlement 1997, 1998, 1999, 2000.
Il
ressort du tableau ci-dessus que la part des crédits consacrés
aux contrats de plan a diminué entre 1996 et 2000 au profit de la
section locale libre d'emploi et de la section générale. Cette
baisse, particulièrement forte entre 1998 et 1999, s'explique, selon les
informations transmises à votre rapporteur, par le fait que la DATAR
avait achevé de financer ses engagements au titre des contrats de plan
dès 1998 sur les crédits relevant du titre IV et que l'exercice
1999 a servi à solder les crédits relevant du titre VI.
La tendance constatée entre 1996 et 1999 s'est inversée en
l'an 2000.
En effet, la part de la section locale contractualisée a
alors légèrement augmenté (passant de 44 % à 45 %).
Cette inversion de tendance s'est vraisemblablement confirmée en 2001,
car
la nouvelle génération des contrats de plan sollicite le
FNADT plus que ne le faisait la précédente
.
La participation du FNADT aux contrats de plan
La DATAR
a transmis à votre rapporteur les informations suivantes :
«
1. Les crédits du FNADT inclus dans la nouvelle
génération des contrats de plan 2000-2006,
s'élèvent au total à 8.652 millions de francs
dont :
- 7.330 millions de francs pour les contrats de plan stricto sensu. Une
part importante de ces crédits étant destinée au
financement du nouveau volet territorial des CPER ;
- 606 millions de francs de contributions du FNADT au financement des
conventions interrégionales de massif ;
- 660 millions de francs destinés aux deux programmes
spéciaux après-mine de Lorraine et du Nord - Pas-de-Calais ;
- 56 millions de francs consacrés à des opérations des
programmes interrégionaux « Loire » et
« Mont Saint-Michel ».
2. Le FNADT apportera notamment une contribution importante au nouveau volet
territorial des contrats de plan qui regroupe désormais :
- les contrats de ville ;
- les contrats passés avec les pays ou avec les agglomérations,
en application de la loi d'orientation du 23 juin 1999 sur
l'aménagement et le développement durable du territoire ;
- les actions concernant les réseaux de ville.
La contribution financière du FNADT à ses trois dernières
politiques (pays, agglomérations, réseaux de ville)
représentera au total 4.300 millions de francs. Une part
substantielle de ces crédits sera destinée à soutenir
l'ingénierie locale :
- dans la phase de préfiguration des pays et des agglomérations,
au travers d'études ;
- dans la phase de contractualisation proprement dite, par un soutien aux
structures d'animation économique mises en place ;
- et par un appui aux réseaux techniques qui soutiendront ces politiques
au niveau régional.
3. En 2001, les crédits du FNADT consacrés à
l'exécution des contrats de plan s'élèvent à 1 058
MF dont :
- 380 MF serviront au financement d'actions d'ingénierie locale (les
agences de développement des pays et des agglomérations notamment)
- 678 MF sont affectés à des programmes d'équipement
relevant du volet territorial, des politiques de massif ou des actions
menées dans les zones en conversion.
4. L'emploi des crédits contractualisés du FNADT est
décidé par le préfet de région en relation avec le
partenaire régional.
»
2. Evolution des crédits entre 1997 et 2002
Le tableau ci-dessous retrace l'évolution des crédits du FNADT (dépenses ordinaires et crédits de paiement) entre la loi de finances initiale pour 1997 et le projet de loi de finances pour 2002 :
L'évolution des crédits du FNADT entre 2000 et 2001
(en millions d'euros)
|
LF1997 |
LF1998 |
LF1999 |
LF2000 |
LF2001 |
PLF2002 |
2002/2001 (en %) |
Dépenses d'intervention (chapitre 44-10) |
44,88 |
44,96 |
45,03 |
70,06 |
83,98 |
69,40 |
-17,36 |
non contractualisées |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
33,47 |
26,04 |
26,71 |
2,56 |
CPER |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
36,59 |
57,93 |
42,69 |
-26,32 |
Dépenses d'investissement (chapitre 65-00) |
176,13 |
168,10 |
165,21 |
143,78 |
118,55 |
133,24 |
12,39 |
non contractualisées |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
89,56 |
76,63 |
42,89 |
-44,03 |
CPER |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
54,22 |
41,92 |
90,35 |
115,51 |
TOTAL |
221,00 |
213,07 |
210,24 |
213,84 |
202,53 |
202,64 |
0,05 |
Source : projets de loi de finances (1998 à 2002)
Il
ressort de ce tableau que :
- le mouvement de basculement des crédits du FNADT du titre VI
(investissements) vers le titre IV (interventions)
s'inverse en
2002
;
- l'enveloppe totale reste stable (+ 0,5%). Cette stabilité se
décompose en une augmentation de 33,23 % des crédits
consacrés aux contrats de plan et une baisse de 32,21 % des
crédits non contractualisés, destinés à financer la
section locale libre d'emploi et les opérations décidées
par les CIAT.
3. L'utilisation du FNADT de 1997 à 2000
Le
gouvernement remet chaque année au Parlement un rapport sur
l'utilisation des crédits du FNADT.
L'utilisation par objectif des crédits du FNADT, indiquée par les
rapports au Parlement sur les exercices 1997, 1998 et 1999, est
représentée par le graphique ci-après (le rapport au
Parlement sur l'exercice 2000 n'indique malheureusement pas de chiffres
à ce sujet).
Objectifs poursuivis par les dépenses du FNADT
En %
Sources : rapports au Parlement 1997, 1998 et 1999.
Ainsi,
le FNADT a principalement financé des opérations relatives au
développement économique et à l'emploi (de l'ordre de 40 %
des dépenses). Ensuite viennent l'aménagement de l'espace (20 %)
et le développement rural et littoral et la politique des massifs (15
%). On observe une tendance récente à la diminution de la part
des opérations relatives au développement économique et
à l'emploi, du fait du développement des opérations
regroupées sous la rubrique « divers ».
En l'an 2000, les bénéficiaires du FNADT ont été
principalement les collectivités locales (44 %) et les structures
intercommunales (24 %). Il est à noter que les subventions aux
associations
représentent une part non négligeable des
crédits : 11 % en l'an 2000.
Votre rapporteur spécial
déplore le manque de transparence des informations fournies à ce
sujet, qui conduit à s'interroger sur la pertinence de certaines de ces
subventions.
Les autres crédits sont attribués à des
entreprises, des particuliers et des établissements publics.
Organismes bénéficiaires du FNADT (2000)
Source : rapport au Parlement 2000
La part du FNADT dans les projets subventionnés est en moyenne de
l'ordre de 30 % (ce taux étant légèrement supérieur
pour la section locale contractualisée, et légèrement
inférieur pour la section locale libre d'emploi et pour la section
générale).
Part
moyenne du FNADT dans le budget global des opérations
en %
Sources : rapports au Parlement 1997, 1998 et 1999.