D. LA RÉDUCTION DU COÛT BUDGÉTAIRE DES PROCÉDURES FINANCIÈRES DE SOUTIEN À L'EXPORTATION
1. Les procédures gérées par Natexis Banque
La loi
du 29 décembre 1997 a confié un mandat à Natexis Banque
pour la gestion des procédures de stabilisation de taux
d'intérêt et de certains accords de consolidation, Natexis Banque
bénéficiant de la garantie de l'Etat pour un certain nombre
d'opérations liées à la gestion de ces procédures.
Les crédits alloués à Natexis Banque dans ce cadre
figurent au budget du commerce extérieur (charges communes, chapitre
44-97-30).
La stabilisation de taux d'intérêt permet aux exportateurs et
aux banques françaises de proposer à leur client-emprunteur
un financement à taux fixe en euros ou en devises
, soit parce que ce
point constitue une exigence de l'appel d'offres, soit parce que l'offre
commerciale sera rendue plus attractive par ce type de financement (compte tenu
du contexte prévalant sur les marchés financiers, les emprunteurs
étrangers apprécient de pouvoir disposer d'un taux fixe et donc
de charges financières prédéterminées).
Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou
reçoit des banques) la différence entre le taux fixe du
crédit (soit le taux d'intérêt commercial de
référence, proche des taux fixes à moyen/long terme de
marché) et un taux représentatif des conditions de refinancement
à court terme des banques, majoré de la marge bancaire
autorisée. Elle garantit ainsi les banques contre une augmentation de
leurs coûts de refinancement, ceci à la fois pour les
crédits en devises et ceux en francs français.
Natexis gère par ailleurs des encours résiduels au titre
d'anciennes procédures qui ont aujourd'hui disparu et dont les encours
résiduels s'amortissent progressivement.
Sur les dernières années, cette procédure a
dégagé d'importants excédents :
Année : |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Stabilisation (francs) |
144 |
151 |
143 |
43,9 |
18 |
-8 |
-47 |
-68 |
-94 |
-69 |
Stabilisation (devises) |
28 |
-19 |
-66 |
-71 |
-6,5 |
-24,5 |
-24 |
-22 |
-67 |
70 |
Stabilisation en période de fabrication |
32 |
14 |
16 |
2,9 |
0,91 |
-0,3 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Financement à long terme |
134 |
161 |
87 |
66,5 |
-52 |
-14,6 |
-6 |
28,8 |
30 |
34 |
Réescompte banque de France |
101 |
63 |
20 |
|
|
|
|
|
|
|
en millions d'euros - source : DREE
2. L'assurance-crédit
Le coût budgétaire de d'assurance-crédit, gérée par la COFACE pour le compte de l'Etat, est nul depuis plusieurs années, car le montant des récupérations dépasse celui des indemnités. Cette situation excédentaire s'explique par les règlements enregistrés sur les principaux pays débiteurs au titre des accords de consolidation, et par une politique de couverture prudente . Les reversements de la Coface à l'Etat figurent en recettes non fiscales. Ils se sont élevés à 1,68 milliards d'euros pour l'année 2001 13( * ) et sont évalués à 1,83 milliards d'euros pour l'année 2002.
3. La garantie de risque économique
Les crédits affectés à la garantie de risque économique pour l'année 2002 diminuent de 20 % par rapport à l'année 2001 et s'établissent à 30,49 millions d'euros. Cette enveloppe devrait suffire pour faire face aux contraintes de gestion, aux dépenses prévues et aux nouvelles promesses accordées.
4. les crédits consacrés aux « dons d'aide extérieure »
Les
crédits consacrés aux dons d'aide extérieure (chapitre
68-00) passent de 0 à 7,62 millions d'euros en autorisations de
programme, et de 15,24 à 25,92 millions d'euros en crédits de
paiement dans le projet de loi de finances pour 2002. Ce chapitre comporte un
« socle » de dépenses prévisibles (en
particulier le FASEP-études), et des dépenses liées aux
aléas de la conjoncture internationale et au rôle que la France
entend mener vis à vis de certains pays en développement ou
émergents (Tunisie, Palestine, Kosovo, Maroc...).
L'inscription des crédits pour l'année 2002 tient compte des
reports enregistrés de 2000 à 2001, de la dotation nulle en 2001
et des besoins théoriques des autres procédures inscrites sur la
même ligne budgétaire (Fondation France-Pologne, Initiatives
France-Hongrie, Adetef).
5. La réserve pays émergents (RPE)
L'aide
accordée dans le cadre de la « réserve pays
émergents » vise à soutenir les entreprises
françaises dans leur stratégie à l'exportation sur les
marchés porteurs. L'impact du projet considéré sur le
développement du pays récipiendaire est par ailleurs largement
pris en considération dans la sélection des projets.
En 2000, 11 projets ont été approuvés, pour un
montant total de 97,6 millions d'euros. Six pays ont
bénéficié de la RPE : le Kazakhstan (36,5 %), le
Vietnam (19 %), la Turquie (17 %), l'Inde (16,5 %), le Maroc
(9,5 %) et la Tunisie (2,5 %). Depuis la création de la RPE,
en juillet 1998, un peu plus de 60 projets ont ainsi été
approuvés pour un montant total d'environ 840 millions
d'euros.
Pour l'année 2001, le ministre a fixé la liste des pays
éligibles à 22 pays : le Maroc, l'Algérie, la
Tunisie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam, les Philippines,
l'Indonésie, la Thaïlande, l'Inde, la Turquie le Kazakhstan et
l'Azerbaïdjan ainsi que l'Ouzbékistan et sept pays
d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Colombie, Panama, Costa Rica,
Guatemala, Le Salvador), éligibles uniquement en cas de cofinancement
avec un autre bailleur
14(
*
)
.
Avec trois projets en 2000, l'eau représente toujours l'un des plus
importants secteurs d'intervention de la RPE, aux côté des
transports (1 projet), des télécommunications (2 projets) et
de l'énergie (1 projet). La part prépondérante de ces
secteur « lourds » dans la procédure entraîne
une
sur-représentation des grandes entreprises
. L'environnement
confirme néanmoins sa place importante, et de nouveaux secteurs, comme
la formation ou la santé, où les entreprises de taille moyenne
sont nettement mieux représentées, bénéficient de
cette procédure.
Pour l'année 2002, compte tenu des reports existant, aucun montant ne
sera affecté en autorisations de programme. Les
crédits de paiement seront de 163,12 millions d'euros.
6. L'évaluation a priori des projets « réserve pays émergents »
Ce chapitre sert à financer les missions d'évaluation préalable de projets sur protocoles, effectuées par des experts indépendants. La forte réduction du nombre de projets évalués, le recours croissant à des corps de contrôle de l'Etat, moins coûteux, et l'importance des reports (qui s'élèvent à plus de 1 million d'euros) expliquent le faible montant de la dotation pour 2002 (0,3 million d'euros).
7. La garantie de change
Cette
procédure est conçue pour couvrir le risque des grands contrats
d'exportation libellés en devises : elle permet aux entreprises de
coter en devises étrangères en leur garantissant, dès la
remise de l'offre à leur client,
un cours de conversion constant avec
l'euro sur toute la durée de réalisation du contrat.
Elle
leur donne ainsi la possibilité d'améliorer la
compétitivité de leur offre en les faisant
bénéficier d'une partie de la hausse de la devise le cas
échéant (garanties dites avec intéressement).
Depuis 1990, les produits offerts aux entreprises n'ont pas varié, mis
à part la création de garanties spécifiques pour les
équipementiers du secteur aéronautique. Individualisée
dans le budget du commerce extérieur depuis 1988 (fascicule des charges
communes, art. 14.01.73), la procédure fonctionne depuis 1985 selon un
impératif de gestion à l'équilibre, toujours
respecté, grâce à la mutualisation des risques et aux
opérations de couverture auxquelles la COFACE procède sur les
marchés. Le chapitre 14-01 est évaluatif ; les reversements
de la COFACE à l'Etat figurent en recettes non fiscales.
M€ |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Résultats comptables |
13, 9 |
21,1 |
19,86 |
24,83 |
38,48 |
7,62 |
2,3 |
2,6 |
-3,39 |
1,06 |
Reversements |
13,4 |
21 |
19,81 |
24,85 |
38,41 |
7,62 |
0 |
0 |
-9,14 |
- |
(source : DREE)