A. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
1. Evolution générale du titre III
Le
projet de budget de la défense pour 2002 s'élève à
37,6 milliards d'euros (246,6 milliards de francs), pensions comprises et
à 28,9 milliards d'euros (189,3 milliards de francs) hors pensions.
Avec 16,5 milliards d'euros
hors pensions
(107,98 milliards de
francs),
le titre III occupe une part croissante et désormais
prépondérante au sein du budget militaire
(57,1 % en 2002,
contre 55,8 % en 2001), 53,5 % en 1997 et 46,9 % en 1991.
Part du titre III dans le budget de la Défense
1990 |
46,1 % |
1997 |
53,5 % |
2001 |
55,8 % |
2002 |
57,1 % |
A
nouveau, en 2002, le titre III devrait augmenter de 2,3 %, tandis que les
crédits d'équipement (hors reports) diminuent de 1,7 %
. Cette
progression importante reste toutefois inférieure de moitié
à celle de l'ensemble des titres III des budgets civils, majoré
de 5,1 %.
Au sein même du titre III
,
les dépenses de
rémunérations et de charges sociales n'ont cessé
d'augmenter depuis le début de la mise en oeuvre de l'actuelle loi de
programmation
. En 2002, la progression atteint encore 2,2 %, au terme d'une
majoration de 11,2 % sur l'ensemble de la période de programmation.
Parallèlement, les crédits affectés aux dépenses
d'entretien et de fonctionnement ont été constamment
réduits
: moins 19 % sur la période 1997-2001. Le projet
de budget 2002 marque un coup d'arrêt tardif à cette tendance
lourde, avec une légère progression de 1,9 %, soit un
quasi-maintien des crédits en francs constants.
La part occupée par les dépenses de
rémunérations et charges sociales est donc clairement
prépondérante au sein du titre III (plus de 80 % du total), au
détriment de la part dévolue aux dépenses de
fonctionnement et d'entretien courant, aujourd'hui limitée à
moins de 20 %.
Répartition des postes du titre III
|
|
|
(en pourcentage du total) |
|
|
1991 |
1997 |
2001 |
2002 |
RCS |
71,9 |
76,0 |
80,3 |
80,2 |
Entretien et fonctionnement |
28,1 |
24,0 |
19,7 |
19,8 |
2. Effectifs et masse salariale
Les
crédits de rémunérations et charges sociales prévus
pour 2002 s'élèvent à 13 ,2 milliards d'euros (86,6
milliards de francs), en progression de 2,2 % par rapport à
l'exercice précédent. Ils représentent 80,2 % du total du
titre III et plus du tiers (36 %) du total du budget de la défense.
En 2002, la dernière année de réalisation de la
programmation des effectifs s'accompagne en effet d'un plan exceptionnel
d'amélioration de la condition des personnels, civils et militaires.
a) Evolution des effectifs
(I) Mesures 2002
Les
effectifs budgétaires
du ministère de la Défense
(hors comptes de commerce) s'établissent pour 2002 à 436.221,
soit 9.922 emplois de moins qu'en 2001. Ceci représente un peu plus
du cinquième du total des effectifs publics.
Hors suppression des appelés,
les créations nettes d'emplois
s'élèvent en 2002 à 12.896 postes
, correspondant
à la sixième et dernière année de programmation.
Les suppressions d'emplois budgétaires
La réduction du nombre d'officiers et de sous-officiers se poursuit
globalement. Le nombre total de
sous-officiers
diminuera de 2.158 postes
(après une diminution de 2.482 postes en 2001).
Les suppressions de
postes concernent uniquement les forces armées
: armée
de Terre (moins 1.393 postes après moins 933 en 2001),
Marine (moins 945 après moins 1.015 en 2001) et armée
de l'Air (moins 1.246 après moins 9.767 en 2001). La
diminution des effectifs d'
officiers
se poursuit également dans
les armées, conformément à la programmation :
armée de Terre : moins 245 ; Marine : moins 32 ;
Air : moins 70.
L'exercice 2002 verra la
suppression définitive des
appelés
(- 22.818 postes). De fait, la Marine et
l'armée de l'Air n'incorporent plus d'appelés depuis
février 2001. Le Conseil des ministres du 27 juin 2001 a
décidé d'anticiper la fin des incorporations à partir de
juin 2001 et, par décret, de libérer de manière
anticipée les appelés actuellement sous les drapeaux avant le 30
novembre 2001, et ceux des formes civiles du service national avant le
15 juillet 2002.
Les créations d'emplois budgétaires
Les recrutements de
militaires du rang
sont très soutenus en
2002 : 8.141 emplois supplémentaires sont prévus,
essentiellement au profit de l'armée de Terre (5.884) et de
l'armée de l'Air (2.191). Les recrutements effectués en 2001
devraient permettre de pourvoir au 31 décembre la totalité des
postes budgétaires inscrits en loi de finances initiale. Cette situation
devrait se poursuivre en 2002.
Parallèlement, 6.538 emplois nouveaux de
volontaires
sont
inscrits, dont près des deux tiers au profit de la Gendarmerie (4.178
postes).
Une exception est faite au mouvement général de suppression
des
sous-officiers en faveur de la Gendarmerie,
qui
bénéficie à nouveau de 44 postes budgétaires
supplémentaires (après 470 postes nouveaux en 2001, et une
diminution de 966 postes en 2000). Au total, la Gendarmerie aura
bénéficié de 700 postes supplémentaires par
rapport à l'objectif fixé initialement par la programmation.
Parallèlement,
les effectifs d'officiers
sont également
renforcés
de 213 postes en 2002.
De même, le
Service de Santé bénéficiera
également d'une mesure non prévue en programmation
de
création de 200 postes de sous-officiers infirmiers pour renforcer les
effectifs hospitaliers.
Après un recul important des
effectifs civils
en 2000 et 2001, le
budget 2002 prévoit la création de 1.075 emplois
budgétaires de personnels civils titulaires. Plus de la moitié
(524) bénéficieront à la Gendarmerie. Le Service de
santé des armées disposera également de 171 emplois
nouveaux dans le cadre de la mise en place des 35 heures. Les
armées se partageront les 551 postes restant : 256 pour
l'armée de Terre, 141 pour la Marine, 154 pour l'armée de l'Air.
Le nombre des emplois budgétaires de
contractuels
augmentera de
1.617 postes. Cette augmentation résulte uniquement de l'ouverture
de 2.266 postes correspondant à la mise en oeuvre, dès 2002,
de la
loi du 12 avril 2001 sur les emplois
« Berkani »
1(
*
)
. Elle est partiellement
compensée par la suppression de 649 postes provenant de la
titularisation de personnels contractuels, dans le cadre des différents
plans de titularisation et de résorption de l'emploi précaire.
Par ailleurs, le ministère de la Défense a obtenu pour 2002 la
dotation en crédits correspondant à 900 emplois d'ouvriers
d'Etat vacants, permettant une reprise significative des recrutements. Cette
mesure est liée à la mise en oeuvre des 35 heures dans les
effectifs civils.
(II)
Bilan de la professionnalisation
Globalement, le niveau d'effectifs budgétaires visé par la loi
de programmation militaire devrait être atteint, à
4.000 postes près.
Au total, entre 1996 et 2002, les effectifs de la Défense
(y
compris les appelés)
auront diminué de près d'un quart,
du fait essentiellement de la
disparition des appelés
:
- 201.498 emplois
.
Le recrutement de volontaires n'a compensé cette perte qu'à
hauteur de 10 % seulement (+ 24788).
Les créations d'
emplois budgétaires civils
auront atteint
le chiffre de 7.248, correspondant au chiffre arrêté par la
programmation.
Mais les emplois créés n'ont pas tous
été pourvus
. Au 1
er
janvier 2001, le sous-effectif
global (fonctionnaires plus ouvriers d'État) atteignait encore
4.132 postes.
Parallèlement, depuis 1997,
plus de 47.600 emplois de militaires du
rang auront été créés
,
soit près de
600 postes de plus que l'objectif prévu par la loi de programmation
militaire
. Cette évolution résulte du choix de la Marine et
de l'armée de l'Air de disposer de davantage de postes de militaires du
rang, obtenus par transformation de postes de sous-officiers.
Dans ce cadre, le nombre des officiers et sous-officiers aura
régressé (- 14.312 postes de sous-officiers).
Cette tendance générale recouvre
des évolutions
assez nettement différenciées selon les secteurs, et une
appréciation plus nuancée, s'agissant des effectifs
réels.
Le fait le plus marquant est la
progression forte des effectifs de la
Gendarmerie
(+ 5 % sur la période),
tandis que la Marine et
l'armée de l'Air perdent le quart de leurs effectifs, et l'armée
de Terre le tiers
. De fait, la disparition des appelés, qui
constituait la moitié des effectifs de l'armée de Terre, a
lourdement pesé sur celle-ci.
Cette évolution divergente est encore plus marquée si l'on
considère les seuls emplois d'officiers et sous-officiers
:
seule la Gendarmerie a bénéficié de la création de
1.353 emplois sur la période, là où la Terre en perdait
1.672, la Marine 27 et l'Air 439. De même, la Gendarmerie n'a perdu que
835 postes de sous-officiers, là où la Terre en perdait 6.867, la
Marine 3.140 et l'Air 5.097.
S'agissant des effectifs réels, l'analyse détaillée fait
apparaître en fin de période
l'existence de déficits
préoccupants pour les effectifs civils, ainsi que dans certains secteurs
ou certaines spécialités,
comme le Service de santé
des armées, les atomiciens, les informaticiens et les
plongeurs-démineurs.
b) Mesures catégorielles
Le
budget 2002 traduit un effort tout particulier et sans précédent
en direction de la « condition militaire ».
De fait, le montant des mesures catégorielles inscrites au budget 2002
atteint 79 millions d'euros (518,2 millions de francs).
Les difficultés rencontrées au cours de la dernière phase
de la professionnalisation, pour recruter mais aussi conserver les recrues dans
certaines catégories ou certains secteurs, ont clairement
souligné la nécessité de renforcer l'attractivité
et la fidélisation des postes offerts par la Défense. En outre,
les exigences nouvelles constatées en matière de
sécurité publique impliquent un effort particulier en direction
de la Gendarmerie, non prévu par la loi de programmation.
De fait, outre les mesures relevant du plan Sapin (revalorisations salariales
et mesures prises en faveur des bas salaires), le budget 2002 prévoit
d'importantes mesures catégorielles.
(1) Mesures en faveur des personnels militaires
1. L'application des
mesures en faveur des bas
salaires
concernant l'ensemble de la fonction publique se traduit par l'inscription de
24,5 millions d'euros (160,7 millions de francs) au budget 2002.
2. Pour les personnels militaires, les
mesures catégorielles
bénéficient à l'ensemble des forces armées, et non
plus seulement, comme en 2001, à la Gendarmerie, au Service de
santé et à la Délégation générale
pour l'armement.
Ne bénéficiant toutefois qu'aux seuls sous-officiers, elles
constituent seulement un début de réponse aux attentes
justifiées du monde militaire, et devront impérativement
être renforcées et surtout élargies.
En 2002, les sous-officiers bénéficient donc de
29,54 millions d'euros (193,8 millions de francs) de mesures
nouvelles visant à améliorer l'attractivité du
métier pour les plus jeunes, et à renforcer la
fidélisation pour les plus anciens.
- jeunes sergents : 14,5 millions d'euros (95,1 millions de francs). Ceci,
conjugué à l'attribution de points d'indice
supplémentaires dans le cadre du Plan Sapin, devrait se traduire par une
augmentation de 328 francs de la solde mensuelle ;
- sous-officiers confirmés : 12 millions d'euros (78,7
millions de francs), correspondant à la création de 6.000 primes
de qualification, dont 4.200 pour la Gendarmerie, soit 984 F/mois environ par
bénéficiaire, et 1,8 million d'euros (11,8 millions de
francs), correspondant à l'attribution de 600 échelles IV pour
les sous-officiers de l'armée de terre ;
- deux spécialités particulières
bénéficient en outre de mesures spécifiques :
*atomiciens de surface de la marine : 0,26 million d'euros
(1,8 million de francs), correspondant à l'attribution de
56 primes ;
*maîtres-contrôleurs de la sécurité aérienne
de l'armée de l'air : 0,98 million d'euros (6,4 millions
de francs), correspondant à une revalorisation de l'indemnité
spéciale de sécurité aérienne.
3. Enfin, le plan de valorisation de la condition des
médecins
militaires
entamé en 2001 se poursuit avec 2,6 millions d'euros
(17 millions de francs) de mesures nouvelles, correspondant d'une part à
la consolidation de l'indemnisation des gardes de nuit (versement d'une
indemnité forfaitaire de 5.000 francs aux médecins
effectuant plus de trois gardes de plus de douze heures en un mois) et
d'autre part à l'amélioration du déroulement de
carrière (surnombre de 120 médecins principaux).
(2) Mesures en faveur des personnels civils
Les
crédits relatifs à l'emploi de personnels civils sont
marqués par la mise en oeuvre, dès le budget 2002, des mesures
relatives à l'aménagement et à la réduction du
temps de travail. Le ministère de la Défense est le seul
jusqu'à présent à avoir passé un accord-cadre avec
l'ensemble de ses organisations syndicales.
1. L'application des
mesures Sapin en faveur des bas salaires
représente 3,2 millions d'euros (21 millions de francs).
2. La
mise en oeuvre des 35 heures
se traduit d'une part par
le recrutement de 171 personnels au Service de santé, correspondant
à des créations budgétaires, par 1.100 recrutements
supplémentaires de fonctionnaires sur des postes
précédemment gelés, et par 900 autorisations d'embauche
d'ouvriers d'Etat.
Le volet indemnitaire d'accompagnement représente 7,5 millions
d'euros (49 millions de francs). Les heures supplémentaires seront
forfaitisées à concurrence de 16 heures par la
création, au plan ministériel, d'une indemnité nouvelle
« d'administration générale et de
technicité » (5,3 millions d'euros, soit 35 millions
de francs). Le régime des astreintes sera étendu aux
fonctionnaires et aux contractuels (1,2 million d'euros, soit 8 millions
de francs). Les congés annuels seront normalisés pour les
personnels administratifs des services déconcentrés
(1 million d'euros, soit 6,6 millions de francs).
Globalement, l'ensemble des mesures liées à la mise en place
de la réduction du temps de travail représente un total de 186
millions de francs.
Accord 35
heures pour les personnels civils de la Défense
Principaux points
-
passage de 39 H à 35 H de la durée hebdomadaire du travail, sans
diminution ni gel des rémunérations ;
- décompte annuel de la durée du travail (1.600 heures de
travail effectif), sans préjudice des heures supplémentaires
susceptibles d'être effectuées ;
- organisation du temps de travail selon des cycles
prédéterminés, modifiables selon les
nécessités du service (cycle de référence :
38 H, soit 7 h 38 mn de travail par jour) ;
- possibilité de prendre 18 jours d'ARTT sur l'année, dont 9
à disposition, qui viennent s'ajouter aux 25 jours de congés
actuels ;
- institution d'un compte épargne-temps dans un cadre qui doit
être défini au niveau de l'ensemble de la fonction publique
(10 jours à reporter dans la limite de deux ans).
3.- Différentes
mesures catégorielles
sont prises
à hauteur de 6,2 millions d'euros (40,7 millions de francs) :
amélioration des régimes indemnitaires des personnels
administratifs d'encadrement de l'administration centrale et des services
déconcentrés, reconnaissance de la technicité de certaines
fonctions, des compétences acquises et des contraintes liées
à l'organisation du travail.
c) L'accompagnement de la professionnalisation et l'adaptation de l'outil industriel
(1) Mesures 2002 : 281 Meuros (1.843 millions de francs)
Le Fonds d'accompagnement de la professionnalisation
(FAP)
Institué par l'actuelle loi de programmation militaire, le FAP regroupe
les moyens consacrés au financement des mesures d'accompagnement de la
professionnalisation, essentiellement sous forme d'incitations au départ
et à la mobilité (pécules, indemnités de
départ, congés de reconversion).
• En 2002, l'ensemble des
mesures d'incitation au départ des
personnels militaires
, en sensible diminution, devrait représenter
52 millions d'euros (341,1 millions de francs, contre
2.329 millions de francs en 2001).
- La dotation pour les
pécules rénovés
s'élèvera à 48 millions d'euros (315 millions de
francs), soit 599 pécules officiers et 876 pécules
sous-officiers.
- La dotation pour
l'indemnité de départ
des
sous-officiers et des caporaux-chefs est fixée à 1,1 million
d'euros (7,2 millions de francs).
- La dotation pour les
congés complémentaires de
reconversion
est reconduite à 2,7 millions d'euros
(17,7 millions de francs).
• Ces mesures sont complétées par des crédits
affectés à la
reconversion des militaires et au financement
des surcoûts liés aux restructurations
, pour un montant total
de 18,3 millions d'euros (120 millions de francs).
• Le Fonds d'accompagnement bénéficiera également
d'une sensible augmentation des moyens affectés aux
réserves
, majorés de 6,1 millions d'euros, pour
atteindre 28,3 millions d'euros (185,6 millions de francs).
Les mesures d'
aides au départ et à la mobilité du
personnel civil
sont portées à 84 millions d'euros en
2002 (551 millions de francs).
Les mesures d'
aides au départ et à la mobilité du
personnel de DCN
atteindront 90 millions d'euros (590 millions de
francs).
(2) Bilan de la professionnalisation
Au total, de 1997 à 2002, la Défense aura consacré près de 830 millions d'euros (5,5 milliards de francs) aux aides au départ et à la reconversion des militaires, 1 milliard d'euros (6,6 milliards de francs) aux aides au départ et à la mobilité des personnels civils, principalement ouvriers, 0,5 milliard d'euros (3,3 milliards de francs) pour la reconversion des personnels de DCN, et 0,2 milliard d'euros (1,3 milliard de francs) pour limiter l'impact des restructurations sur le tissu local, soit un total de 2,5 milliards d'euros (16,7 milliards de francs).
3. Entretien et fonctionnement courant
(1) Bilan de la loi de programmation
Evolution des moyens de fonctionnement hors RCS * |
||||||||||||
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
|||||||
MF |
Meuros |
MF |
Meuros |
MF |
Meuros |
MF |
Meuros |
MF |
Meuros |
MF |
Meuros |
|
Alimentation |
2 967 |
452 |
2 752 |
420 |
2 433 |
371 |
2 263 |
345 |
1 881 |
287 |
1 817 |
277 |
Carburants |
2 256 |
344 |
2 361 |
360 |
2 051 |
313 |
2 053 |
313 |
2 647 |
404 |
3 070 |
468 |
Entretien programmé du matériel |
2 138 |
326 |
1 807 |
275 |
1 323 |
202 |
1 109 |
169 |
815 |
124 |
374 |
57 |
Autres
fonction-
|
17 143 |
2 613 |
16 331 |
2 490 |
15 333 |
2 338 |
15 528 |
2 367 |
15 510 |
2 364 |
16 103 |
2 455 |
Total |
24 503 |
3 735 |
23 250 |
3 544 |
21 139 |
3 223 |
20 942 |
3 193 |
20 853 |
3 179 |
21 364 |
3 257 |
*
Crédits inscrits en loi de finances initiale
Le sacrifice des dépenses d'entretien et de fonctionnement
courant
La mise en oeuvre de la professionnalisation des armées au cours de
l'actuelle loi de programmation s'est traduite par un niveau d'effectifs
globalement respecté, mais à un coût nettement
supérieur aux prévisions initiales. La période
concernée a par ailleurs été marquée par
l'apparition de besoins sous-estimés en matière de
sécurité intérieure.
Il en a résulté que
l'alourdissement sensible du poste
rémunérations et charges sociales a fortement pesé sur les
crédits d'entretien programmé et de fonctionnement courant,
soumis à la portion congrue au sein du titre III, alors même que
celui-ci prélevait par ailleurs une dîme croissante sur les
crédits d'équipement militaire.
Ainsi, du budget 1997 au projet de budget 2002, les dépenses de
rémunérations et de charges sociales auront progressé de
près de 9 milliards de francs (+ 11,5 %), tandis que les
moyens d'entretien et de fonctionnement courants auront été
amputés de 3,2 milliards de francs (- 13,1 %), au prix
d'une regrettable détérioration des taux d'activité des
forces.
Cette baisse moyenne de 13 % de l'ensemble des crédits de
fonctionnement et d'entretien courant recouvre elle-même des
évolutions très divergentes selon les postes.
Ainsi, les dépenses de carburants auront augmenté de 36 %
sur la période (+ 814 millions de francs) en raison de
l'évolution des cours du baril et du dollar.
Parallèlement, les dépenses d'alimentation diminuent de
39 %, compte tenu de la réduction des effectifs liée
à la professionnalisation.
Les crédits destinés à l'entretien programmé des
matériels ont été le plus fortement réduits :
ils sont passés de 2.138 millions de francs à
374 millions de francs, soit une chute de 62 %, en raison, il est
vrai, du transfert de certaines dépenses liées au
« maintien en conditions opérationnelles » sur le
titre V.
La baisse la plus « sensible » concerne en
réalité les moyens de fonctionnement courant et
d'activité, amputés de plus de un milliard de francs
(150 millions d'euros) sur la période de la loi de programmation,
soit 10 % du montant initial de 1997.
De fait, après avoir été constamment supérieurs
depuis 1990 à 16 % du total des crédits du titre III, au
terme d'une légère progression entre 1990 et 1997, date à
laquelle ils représentaient 16,8 % du total, les crédits de
fonctionnement et d'activité sont « tombés »
à 14,7 % du total en 2001.
Au sein même des crédits d'activité et de fonctionnement,
l'existence de besoins incompressibles en matière d'entretien immobilier
et de sous-traitance notamment ont conduit à un
prélèvement regrettable sur les taux d'activité des
armées, qui sont aujourd'hui inférieurs aux normes OTAN.
La dépense par soldat la plus faible de l'OTAN
Au total, en 2000, la dépense de fonctionnement global (yc RCS) par
soldat français est du même ordre que celle du soldat allemand,
près de deux fois moins élevée que celle du soldat
britannique, et près de trois fois moins élevée que celle
du soldat américain.
Dépenses de fonctionnement rapportées aux
effectifs
budgétaires
(francs constants 2000)
-
France : 267.000 F
- Allemagne : 256.600 F
- Royaume-Uni : 409.000 F
- Etats-Unis : 629.100 F
Source : Mémorandum statistique OTAN
Le poids croissant de la Gendarmerie
Sur la période de programmation 1997-2002, le total des dépenses
de fonctionnement cumulées s'établit comme suit, en milliards de
francs courants :
- Armée de Terre : 184,0 milliards de francs, soit 30,0 %
du total
- Services communs : 148,4 milliards de francs, soit 24,2 % du
total
- Gendarmerie : 124,9 milliards de francs, soit 20,4 % du total
- Air : 77,9 milliards de francs, soit 12,6 % du total
- Marine : 77,3 milliards de francs, soit 12,6 % du total
Il en
ressort que les coûts de fonctionnement (y compris RCS) de la Gendarmerie
auront représenté
un cinquième du total des
dépenses du titre III
, soit l'équivalent des
dépenses de l'armée de l'Air et de la Marine réunies.
Cette situation reflète bien l'évolution intervenue au cours
de la période, marquée par une progression plus importante des
crédits de fonctionnement de la Gendarmerie, au regard de ceux des trois
armées, demeurés pratiquement stables, voire décroissants.
(2) Mesures 2002
Un effort optiquement majoré par l'effet de
mesures
d'économies et de transferts
En 2002, les crédits du titre III hors rémunérations et
charges sociales passeront de 3.179 millions d'euros (20,8 milliards de
francs) à 3.257 millions d'euros (21,4 milliards de francs),
ce qui représente
une augmentation brute de 2,5 %, la
première depuis l'entrée en vigueur de la programmation.
Le supplément de crédits accordé à hauteur de
78 millions d'euros est optiquement majoré par diverses
mesures d'économie et de transfert -qui ne peuvent en aucun cas
être assimilées à des « mesures
nouvelles »-, pour un total de 122 millions d'euros,
répartis comme suit :
- 76 millions d'euros (498 millions de francs)
d'économies en raison de la réduction du format des armées
et du parc des équipements ;
- 10,7 millions d'euros (70,2 millions de francs)
d'économies en raison de la réduction des besoins liée
à la revue de programmes de 1998 ;
- 35 millions d'euros (230 millions de francs) de transferts de
charges d'entretien au titre V (qui ne bénéficie pas
nécessairement du total des crédits correspondant).
Le total des 200 millions d'euros ainsi obtenus bénéficie en
priorité à la Gendarmerie : 70 millions d'euros, soit
plus du tiers du montant des « crédits
disponibles », lui sont ainsi affectés.
Cette majoration correspond toutefois pour moitié (34,3 millions
d'euros) au financement du surcoût des loyers lié à
l'installation en zones sensibles. On pourra regretter ici que, de façon
incohérente, les 10 millions de francs prévus en loi de
finances initiale 2001 aient été annulés par le collectif
de juin... Le solde, soit 35,6 millions d'euros (233 millions de
francs) est réparti comme suit : moyens de fonctionnement
associés aux postes de gendarmes (6,3 millions d'euros), solde des
surcoûts de fonctionnement induits par les mesures décidées
en Conseil de sécurité intérieure (21,3 millions de
francs), légère augmentation des crédits consacrés
aux réserves (0,9 million d'euros).
Le solde est essentiellement réparti entre la majoration de la dotation
carburants (+ 30 millions d'euros), la majoration de la dotation
alimentation et fonctionnement courant (+ 33,2 millions d'euros) et,
enfin seulement, la majoration du développement de l'activité des
forces (+ 30,3 millions d'euros), dont le niveau reste
inférieur à la norme OTAN et surtout à celui de notre
partenaire britannique.
La remontée des taux d'activité des forces ne permet pas
encore d'atteindre les normes OTAN
Au total, compte tenu d'une mesure de 23 millions d'euros
« à titre non reconductible », les crédits
d'activité des armées sont majorés comme suit :
- armée de Terre : + 28,7 millions d'euros
- armée de l'Air : + 12,3 millions d'euros
- Marine : + 12,3 millions d'euros
Cet effort devrait permettre d'atteindre 89 jours de sortie sur le
terrain pour l'armée de Terre (contre 80 aujourd'hui, 100 pour la norme
OTAN, 110 à 150 pour l'armée britannique), 97 jours à la
mer pour les bâtiments de marine (contre 94 aujourd'hui, 100 pour la
norme OTAN, 150 pour les britanniques) et de poursuivre le renforcement
qualitatif de l'entraînement des pilotes, qui réalisent
déjà le nombre d'heures de vol requis (180 heures par pilote
contre 211 pour les britanniques), soit un niveau qui reste
en-deçà des objectifs.
4. Les opérations exceptionnelles
(1) Les opérations extérieures
Au 30
juin 2001, l'estimation du surcoût des opérations
extérieures pour 2001 s'élevait à 500 millions
d'euros (3.280 millions de francs) dont
413 millions d'euros
(2.709 millions de francs) pour le seul titre III
.
Cette estimation se répartit comme suit :
- Kosovo et Albanie : 239 millions d'euros, dont 205 millions d'euros
pour le titre III ;
- ex-Yougoslavie (Bosnie et Croatie) : 134 millions d'euros, dont
119 millions d'euros pour le titre III ;
- ensemble des autres opérations : 127 millions d'euros, dont
89 millions d'euros pour le titre III ;
10.750 militaires sont mobilisés sur les différents
théâtres d'opérations extérieures, dont
2.823 en Bosnie et Croatie, et 5.891 au Kosovo.
Sont ainsi concernés, pour l'armée de Terre :
8.289 personnes ; pour l'armée de l'Air : 1.447
personnes ; pour la Marine : 350 personnes ; pour la
Gendarmerie : 396 personnes ; pour le Service de Santé :
268 personnes.
Les forces de présence dans les DOM-TOM et les forces
prépositionnées en Afrique ne sont pas comptabilisées.
Les dépenses relevant du seul titre III (rémunération et
fonctionnement) ont été couvertes par le
décret
d'avances du 8 octobre 2001
. Elles ont été
entièrement financées par un nouveau prélèvement
sur les crédits d'équipement des forces armées.
Cette méthode doit à nouveau être vivement
récusée. Connues, répertoriées et
récurrentes, les dépenses de fonctionnement liées aux
opérations extérieures doivent impérativement être
inscrites et financées en loi de finances initiale -hors programmation
militaire- plutôt que par prélèvement sur le titre V en
cours d'exécution budgétaire. En tout état de cause,
l'assèchement des marges éventuelles sur le titre V au cours des
futurs exercices budgétaires rendra désormais impossible un
procédé aussi contestable.
(2) Les missions de service public
Plusieurs opérations lourdes de sécurité
civile
ou de service public national ont mobilisé les armées
françaises en 2001 :
- inondations dans la Somme : 13.500 journées de travail ;
- feux de forêts : 12.500 journées de travail ;
- plan Vigipirate (yc renforcé) - surcoût prévisionnel
2001 : 7,93 millions d'euros. Les surcoûts feront l'objet d'une
demande d'abondement en gestion 2000 ;
- surveillance des côtes et des frontières - renforcement
après l'échouage du caboteur East Sea : 1 million d'euros
- surveillance des transferts de fonds liés à
l'eurofiduciaire (Straterre) : 21 millions d'euros (majoritairement
couverts par le décret d'avances du 8 octobre 2001).
Votre rapporteur a toujours estimé que ces missions, pas
nécessairement conformes à la notion d'armée
professionnelle, mais sans doute nécessaires pour une meilleure
intégration de l'armée dans la société civile,
devaient en tout état de cause faire l'objet d'un financement
spécifique, et ne pas se traduire par une surcharge financière
qui pourrait être qualifiée d'indue. La couverture du
surcoût de
Straterre
et, en tout cas en prévision, de
Vigipirate renforcé
, constitue à cet égard une
amélioration bienvenue.
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. La professionnalisation des armées : un « accomplissement » globalement réussi
Objectif premier de la loi de programmation qui
s'achève,
la « professionnalisation » des armées s'est
accomplie de manière « globalement » satisfaisante.
Il convient de saluer l'ampleur de cette réforme, assise sur des
suppressions massives d'emplois et des mesures conséquentes de
reconversion et d'incitation au départ. Aucun ministère civil
n'a, à ce jour, été en mesure de réussir une telle
démarche.
A nouveau d'ailleurs, le ministère de la Défense donne l'exemple
en étant le premier à achever les négociations syndicales
relatives à l'application des 35 heures pour les effectifs civils,
et le premier à mettre en oeuvre, enfin, la jurisprudence Berkani visant
à intégrer, sauf décision contraire, les personnels
contractuels dans les effectifs de la fonction publique.
A moins de 1 % près, l'objectif global des effectifs
budgétaires est donc respecté : la Défense emploiera
en 2002 un effectif budgétaire de 436.221 personnes, soit le
cinquième des effectifs civils.
Quelques ajustements doivent toutefois être soulignés au regard
des effectifs réels et des objectifs plus détaillés, qui,
s'ils perdurent, pourraient constituer des facteurs de perturbation, au regard
du « modèle d'armée 2015 » : un peu plus
de militaires du rang que prévu, beaucoup plus de gendarmes, et beaucoup
moins de personnels civils. Certains secteurs spécifiques, comme les
médecins, les informaticiens, les atomiciens ou les
plongeurs-démineurs apparaissent d'ores et déjà
vulnérables, voire franchement déficitaires.
2. Mais une consolidation qui reste entièrement à faire
Les
motifs d'inquiétude concernent les perspectives. Certes, la
professionnalisation est « accomplie ». Mais elle n'est pas
consolidée pour autant.
Pour seulement préserver l'acquis, il faudra vraisemblablement consentir
un effort budgétaire supplémentaire considérable. En
d'autres termes, pour avoir la même chose, et donner donc le sentiment
qu'on ne fait pas mieux, il faudra payer davantage.
Au-delà des soucis ponctuels, mais réels, de recrutement,
apparaissent surtout des difficultés de fidélisation. Celle-ci se
heurte en effet à la concurrence forte d'un marché de l'emploi
civil conjoncturellement à la hausse, mais aussi, de façon plus
structurelle, à une moindre attractivité du métier,
s'agissant des conditions de vie et de rémunération. La
comparaison est renforcée par la mixité désormais
fonctionnelle des effectifs civils et militaires, parfois au sein d'un
même bureau. A cet égard, la loi des 35 heures constitue un
écueil redoutable.
La comparaison avec les « collègues » des
armées de l'OTAN n'est pas davantage enviable. La dépense de
fonctionnement (rémunération et charges sociales comprises)
consentie sur la tête du soldat français est du même ordre
que celle du soldat allemand, près de deux fois moins
élevée que celle du soldat britannique, et près de trois
fois moins élevée que celle du soldat américain. De fait,
au cours des derniers exercices, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont
augmenté de 2 % en termes réels leurs dépenses
annuelles de rémunérations et de fonctionnement.
En réalité, il est illusoire de penser que le pouvoir d'achat du
titre III pourra rester constant dans la durée. Les personnels ayant
fait le choix de servir dans une armée professionnelle ont le droit
d'être plus exigeants à l'égard du fonctionnement et de
l'équipement des forces, et ce niveau d'exigence ne cessera
vraisemblablement de monter à l'avenir.
3. Le dérapage structurel du titre III ne pourra plus être financé par prélèvement sur le titre V
L'analyse de l'évolution du titre III au cours de
l'exécution de la programmation fait apparaître un dérapage
des dépenses, systématiquement financé, en loi de finances
initiale comme en exécution, par un prélèvement sur les
crédits d'équipement du titre V.
Or les facteurs de ce dérapage ne pourront que se maintenir, voire se
renforcer, au cours de la prochaine législature et de la prochaine loi
de programmation.
Sur l'ensemble de l'actuelle programmation, la mise en oeuvre de la
professionnalisation a représenté un coût d'accompagnement,
sans doute plus lourd que prévu, de l'ordre de 17 milliards de
francs. La consolidation de la professionnalisation imposera des mesures au
moins équivalentes.
Mais le dérapage du titre III est également lié à
la non-prise en compte d'un élément pourtant
incontournable : les mesures globales touchant l'ensemble de la fonction
publique, qui ont pesé de manière conséquente sur le poste
rémunérations et charges sociales et continueront de le faire,
sans doute de façon croissante.
Il résulte surtout du refus constant d'inscrire en loi de finances
initiale les dépenses de fonctionnement correspondant à la
participation de la France à des opérations extérieures
(notamment sur le théâtre des Balkans). Prévues et
répertoriées, ces opérations, dont le coût annuel a
été constamment supérieur à 3 milliards de
francs, n'en ont pas moins pour autant constamment été
financées en cours d'exécution seulement, par
prélèvement sur les crédits d'équipement du titre
V : soit, sur la durée de la programmation, l'équivalent du
coût d'un deuxième porte-avions nucléaire.
Non conforme à l'esprit du droit budgétaire, ce
procédé a largement contribué au non respect de la loi de
programmation, s'agissant des crédits d'équipement.
En tout état de cause, pour la prochaine législature,
nécessité au moins fera loi, car les reports du titre V,
largement utilisés au cours de l'actuelle législature, seront
alors totalement asséchés, pour faire vraisemblablement place
à une crise des paiements.
4. Le budget 2002 traduit « une attention toute particulière » à l'égard de la condition militaire
Le
projet de budget 2002 comporte un incontestable effort en faveur de la
« condition militaire ». Mais intervenant bien tardivement,
certes à la veille d'échéances électorales
importantes, cet effort ne saurait être suffisant pour répondre
à des demandes qui peuvent être qualifiées de
légitimes. Il reste en tout cas globalement inférieur de
moitié à celui qui est consenti pour les budgets civils : le
titre III de la Défense progresse en effet de 2,3 %, alors que ceux
des budgets civils augmentent en moyenne de 5,1 %.
Il comprend en outre pour partie l'incontournable prise en compte des mesures
Sapin relatives au point d'indice et à la revalorisation des bas
salaires, qui représentent un total de 1,3 milliard de francs, soit
la moitié de la totalité des moyens nouveaux du titre III.
Certes élargi cette année à l'ensemble des forces
armées, et non plus seulement, comme en 2001, à la Gendarmerie,
au Service de Santé et à la Délégation
générale pour l'Armement, il ne concerne toutefois que les
sous-officiers, et laisse de côté totalement les officiers.
5. De fait, la progression des moyens consacrés à l'activité des forces demeure limitée et ne permet pas d'atteindre les normes OTAN
L'alourdissement sensible du poste
rémunérations et
charges sociales a fortement pesé sur les crédits d'entretien
programmé et de fonctionnement courant, soumis à la portion
congrue au sein du titre III pendant toute la durée de la programmation,
alors même que celui-ci prélevait par ailleurs une dîme
croissante sur les crédits d'équipement militaire.
La baisse la plus sensible concerne les moyens liés à
l'activité des forces, amputées de plus de un milliard de francs
sur la période de programmation, soit 10 % du montant initial de
1997.
De fait, les taux d'activité des armées françaises sont
aujourd'hui inférieurs aux normes OTAN.
Le budget 2002 prévoit bien une majoration des crédits de
fonctionnement hors rémunérations et charges sociales. Mais les
deux tiers de cet effort sont en réalité financés par des
mesures d'économies et de transfert, et ne correspond donc pas
véritablement à des moyens nouveaux. Et le tiers du montant ainsi
globalement disponible bénéficiera à la Gendarmerie.
Au total, les taux d'activité de nos forces armées seront
légèrement améliorés, certes, mais pas dans une
proportion de nature à leur permettre d'atteindre l'objectif OTAN, et
moins encore celui des forces britanniques.
6. La Gendarmerie prélève une part croissante des moyens de fonctionnement affectés à la Défense, sans pour autant qu'un terme soit mis à la dégradation de la situation
Au
total, sur l'ensemble de la période de programmation, les coûts de
fonctionnement de la Gendarmerie (y compris RCS), qui auront connu la
croissance la plus forte, auront représenté un cinquième
du total de l'enveloppe globale du titre III, soit l'équivalent des
dépenses de l'armée de l'Air et de la Marine réunies.
En 2002, la Gendarmerie est la seule à bénéficier de la
création de postes de sous-officiers -au-delà de la cible de
programmation, qui aura été majorée en définitive
de 700 postes. C'est elle qui bénéficiera au premier chef
des primes de qualification pour les sous-officiers confirmés
(4.200 sur le total de 6.000). Le tiers enfin des moyens nouveaux
dégagés pour le fonctionnement, soit 460 millions de francs,
sera attribué à la Gendarmerie (la moitié étant
affectée au financement du surcoût des loyers lié à
l'installation en zones sensibles).
Pour autant, la situation de la Gendarmerie semble avoir atteint un seuil
critique.
La détérioration de la situation sécuritaire, et
l'élévation du niveau d'exigence en matière de
sécurité publique, vont au-delà d'une simple
évolution conjoncturelle. Il faudra inévitablement en tenir
compte, comme il faudra également trouver une réponse aux
demandes relatives à l'application des 35 heures. La Gendarmerie,
à cet égard au moins, se sent nécessairement plus proche
de la Police que de l'Armée.