b) La sélectivité obligée des actions

Les crédits du service de coopération et d'action culturelle apparaissent très modestes : 6 millions de francs en 2000 (90 millions de dollars pour l'aide américaine, 22 millions de livres sterling pour l'aide britannique). Ils représentent quelque 2 % de l'aide au développement totale dont bénéficie le Kenya. En outre, ils n'ont cessé de se réduire depuis cinq ans -ils représentaient 9,6 millions de francs en 1995, soit depuis lors une baisse de 35 %. Cette évolution présente un caractère paradoxal alors même que l'intégration du Kenya dans la ZSP aurait dû s'accompagner pour le moins d'un maintien des dotations. L'enveloppe a été reconduite en 2001, abondée toutefois d'un crédit du Fonds de solidarité prioritaire d'un montant de 4 millions de francs. Les interventions de l'AFD s'élèvent quant à elles à 224 millions de francs auxquelles il convient d'ajouter 125 millions de francs au titre de la PROPARCO.

La relative modestie des moyens mis en oeuvre a conduit à porter l'accent sur une triple orientation : l'amélioration de l'accès aux services de base (notamment l'accès à l'eau potable et l'amélioration de l'assainissement), la recherche des coopérations régionales, le souci d'une complémentarité entre les actions des différents bailleurs français.

L'action conduite dans le secteur de l'eau apparaît révélatrice de cette triple démarche. Votre délégation a pu mesurer lors d'une visite du bidonville de Kibera, à la périphérie de Nairobi, les besoins considérables de la population en matière d'accès à l'eau. L'AFD a d'ores et déjà décidé des programmes d'adduction d'eau dans les centres urbains et les bidonvilles -notamment à Kibera-. Ces projets seront complétés par des projets d'appui financés par le Fonds de solidarité prioritaire (en particulier dans le domaine de la formation à travers l'appui au Kenyan Water Institute chargé de la formation des administrations mais aussi des collectivités locales, des sociétés privées, des agences non gouvernementales...). Ils comportent aussi une dimension régionale : un séminaire associant le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda s'est réuni en 1998 sur le thème de la participation des entreprises privées à la gestion de l'eau au moment où les trois pays s'engageaient dans le processus de privatisation de ce secteur. La France a pu faire valoir à cette occasion le savoir-faire de ces entreprises nationales dans ce domaine d'activité.

Sélectivité des projets et optimisation des synergies possibles entre les interventions des différents bailleurs de fonds représentent sans doute un double impératif dans les pays de la ZSP où la France ne dispose que de moyens limités. Ainsi concentrée, notre action peut s'assurer une bonne visibilité comme le montre d'ailleurs l'exemple Kenyan où, comme l'ont confirmé les interlocuteurs de votre délégation, les initiatives françaises bénéficient d'une appréciation très favorable. Il n'en reste pas moins que, même dans un champ ainsi recentré, assurer un prolongement aux actions entreprises afin de leur conférer tout leur impact, requerra un accroissement des moyens humains et financiers par rapport à ceux alloués par le passé.

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