2. Des incertitudes renforcées après le 11 septembre

Dans ce climat globalement maussade, la crise géopolitique en cours ajoute ses propres incertitudes.

a) Un frein pour la consommation des ménages ?

Avant le 11 septembre, l'ampleur du retournement cyclique devait être contenue, aux yeux des analystes, par le maintien d'une consommation des ménages dynamique. Si la contraction de l'investissement devait peser un temps sur la croissance, les gains de pouvoir d'achat des ménages et un environnement monétaire assoupli devaient soutenir la consommation des ménages en Europe et aux Etats-Unis, qui, ainsi, était appelée à servir de force de rappel.

Les événements du 11 septembre jettent une ombre sur ces perspectives. L'assombrissement de la situation a fait l'objet de tentatives d'évaluation.

Ainsi, dans le rapport économique, social et financier, joint au projet de loi de finances pour 2002, l'impact d'une dégradation de la confiance des ménages américains, se traduisant par une remontée de leur taux d'épargne, est estimé à 0,7 point de PIB pour les Etats-Unis. Cet impact se transmettrait à l'Europe avec un effet sur le PIB de 0,35 point. En ajoutant une détérioration propre de 10 points de la confiance des ménages européens, l'impact des événements ferait perdre à l'Union européenne 0,5 point de PIB en 2002.

Il n'est pas douteux, s'agissant de la confiance des ménages, que, s'il est hasardeux d'en prévoir l'évolution (il est cependant manifeste qu'elle s'est considérablement dégradée depuis le 11 septembre), il existe un lien robuste entre elle et la demande intérieure. Dans ce contexte, on rappellera, par exemple, que l'indicateur de confiance des ménages américains du Conference Board a décliné de plus de 16 points, soit le recul le plus important depuis octobre 1990. Or, à cette époque, une hausse sensible du taux d'épargne des ménages américains s'était produite (+ 0,5 point), alors même que le niveau de cette épargne était, de beaucoup, plus élevé qu'aujourd'hui. Ainsi, selon certaines estimations, la hausse prochaine du taux d'épargne des ménages américains pourrait être plus importante et atteindre 2,6 points à l'horizon du premier trimestre 2002 2 ( * ) . La demande intérieure aux Etats-Unis en pâtirait, la consommation des ménages décélérant et les sur-capacités productives en ressortant réévaluées. L'ampleur du retournement cyclique en sortirait nettement accusée et sa durée serait sensiblement allongée.

* 2 REXECODE - Perspectives sectorielles. point de conjoncture. Octobre 2001.

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