Débat avec la salle
M. Michel LAMARQUE , président de TVPI
Roland
Cayrol indique qu'un des points fondamentaux de l'intérêt du
téléspectateur se trouve dans les programmes
d'intérêt local, et personne n'en a parlé.
Or, on n'a trouvé en France que dix fréquences hertziennes
analogiques pour faire de la télévision locale. Il y en a trois
cents en Espagne. Comment peut-on emprisonner l'expression de cinquante
millions de non-parisiens dans une technologie qui, d'après M.
Chetaille, va mettre dix ans à s'initialiser ?
M. Jean-Claude LARRIVOIRE
Je sais que le Président du Conseil supérieur de l'Audiovisuel est très attaché à la télévision locale et régionale, il en parlera certainement cet après-midi.
M. Philippe BAILLY , cabinet NPA Conseil
On nous
dit que sur les 150 chaînes distribuées par câble ou
par satellites, beaucoup ont une audience médiocre ou pas d'audience du
tout. Mais peut-on dire pour autant qu'avec une trentaine de chaînes on
peut répondre aux besoins de 80 % des Français ?
M. Jean DRUCKER
Je suis un ardent partisan d'une offre abondante. Nous avons d'ailleurs,
à côté de la chaîne M6 développé
d'autres chaînes dont certaines sont déficitaires. Je dis
simplement que ça n'est pas qu'une question de pluralisme, mais il faut
financer ces chaînes : ou elles le sont par la publicité, ou
bien elles sont suffisamment attractives pour que les gens veuillent s'y
abonner. Je ne dis pas autre chose et je rappelle aussi que trois heures
vingt-neuf de consommation de télévision par jour, c'est
déjà énorme.
Mme Corinne DUCREY , présidente d'ETV MEDIA
Nous
travaillons sur un projet avec une approche uniquement "public".
Nos études nous ont fait découvrir que les seniors et les plus de
50 ans, dont on n'a pas du tout parlé ce matin, ne sont pas
satisfaits, à plus de 80 %, de l'offre actuelle de
télévision. Ils sont pourtant aujourd'hui plus de
18 millions de personnes, et ce nombre ne fera qu'augmenter. Mais c'est
une simple observation qui n'appelle pas de réponse. La question que je
me pose, en revanche, c'est s'il y aura vraiment des nouveaux entrants sur la
télévision numérique terrestre.
M. Claude BERDA , président-directeur général de AB Groupe
Je
voudrais dire simplement que nous ne corroborons pas votre observation. Ce que
nous observons, nous, c'est que nos clients de plus de 50 ans s'estiment
bien servis par le choix qui leur est offert.
Et je ferai une autre observation. Qui sont « les enfants de la
télé » ? C'est notre génération, les
plus de 50 ans, et ils sont assez satisfaits du paysage audiovisuel
actuel. Et je dirais qu'il faut davantage se préoccuper de la
génération montante, qui n'a pas les mêmes repères,
qui prend sur le Net des habitudes de consommation différentes, et que
nous négligeons parce que nous ne regardons que notre
génération, celle des « enfants de la
télé ». Les adultes de la télé sont
devant nous.
Fin
des débats de la matinée
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TROISIÈME TABLE RONDE : QUEL MODÈLE
ÉCONOMIQUE ?
M. Jean-Claude LARRIVOIRE
Nous avons déjà parlé ce matin d'économie, mais nous allons, au cours de cette troisième table ronde, nous interroger sur le modèle économique des nouvelles télévisions et de la TNT. Et je voudrais, en donnant la parole au sénateur Henri Weber, l'interroger sur la viabilité économique de la TNT et son intérêt.