C. L'INCIDENCE FAVORABLE SUR LES QUARTIERS

Comme le notait un interlocuteur rencontré à Marseille : « la disposition a créé un enthousiasme car il plus facile d'accompagner la croissance que de gérer la dépression ». Telle est bien la réussite des ZFU : avoir contribué à rendre un espoir à certains des quartiers qui n'en avaient plus.

1. L'apparence des quartiers et les transformations radicales de l'environnement urbain

Toute évaluation du coût du dispositif passe par une analyse globale qui tient compte des investissements colossaux qui ont été réalisés par les collectivités publiques mais aussi par les personnes privées à l'occasion de la création des ZFU . Ces investissements lourds ont eu une incidence positive puisque l'immobilier a parfois retrouvé une valeur qu'il avait perdue du fait de la dépréciation due à la précarisation des quartiers, à l'instar du phénomène observé à Marseille ou à Champigny-sur-Marne-Chennevières .

Si l'on extrapole le montant des investissements publics et privés réalisés en cinq ans dans une ville telle que Saint-Quentin , soit 340 millions de francs, pour une ZFU dotée d'une population de 11.000 habitants (soit 31.000 francs par habitant) et qu'on le rapporte au total des habitants qui résident dans les ZFU de métropole (727.000 habitants), on voit que le montant total estimé des investissements réalisés en cinq ans s'élèverait à environ 22,5 milliards de francs pour l'ensemble des ZFU de l'hexagone .

Dans nombre de ZFU, comme à Dreux , le dispositif a, en outre, permis de reconquérir des friches industrielles , contribuant de ce fait à la restructuration urbaine des quartiers.

Ces modifications de l'environnement ont eu une incidence déterminante sur les conditions de vie des habitants.

2. Les conditions de vie et les mentalités

a) Une amélioration tangible de l'environnement

Une remarque émise par le maire de Mulhouse dans la réponse qu'il a adressée à votre rapporteur, selon laquelle « Le climat et l'état d'esprit du quartier ont été très perceptiblement et positivement transformés » vaut pour l'ensemble des communes où la création de ces zones a permis, en instillant de l'activité et de l'emploi, un développement de la mixité sociale, et des progrès dans la requalification urbaine et le désenclavement des quartiers.

Cette amélioration du cadre et des conditions de vie dans les quartiers a amené une transformation progressive de l'état d'esprit de nombre d'habitants et de leur sens de l'initiative individuelle (notamment s'agissant de la création d'entreprises individuelles). La meilleure preuve de la modification de l'image des quartiers tient à ce que des entreprises qui n'avaient pas droit aux exonérations s'y sont installées, à l'instar de plusieurs groupes d'envergure internationale dans les quartiers nord de Marseille (AOL, Aon, Apave, Apacabar, Ducros, Groupe Egis, Matra, Nortel, MAK/Caterpilar, Soho/Grand Sud VGB/Color), phénomène inenvisageable voici cinq ans. Il convient d'ailleurs de souligner le fait que toutes les entreprises installées en ZFU n'ont pas bénéficié des exonérations, puisqu'elles dépassaient le seuil de 50 salariés . Ainsi, à Garges-lès-Gonesse , seule la moitié des entreprises étaient éligibles aux exonérations.

Du point de vue des commerçants et artisans, la modification de l'image des quartiers s'est également faite sentir, comme le note l'Assemblée permanente des chambres de métiers qui indique que ces chambres « ont aussi constaté une revalorisation de l'image des quartiers , ainsi qu'une diminution des problèmes de sécurité, même si la question des assurances est loin d'être réglée, malgré le dispositif pas pleinement adapté du Fonds de revitalisation économique ».

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