2. La réduction de la composante structurelle du besoin de financement public a été, pour une part importante, le produit de la diminution des charges d'intérêt

a) L'impact de la réduction des dépenses publiques d'intérêt sur le besoin de financement

La réduction de l'écart entre le coût de la dette publique et la croissance du PIB a provoqué, en soi, une inflexion du poids des intérêts versés par les administrations publiques, exprimé en points de PIB. La charge de la dette publique s'en est trouvée mécaniquement allégée.

Pour l'Etat, les charges nettes de la dette ne se sont accrues que de 1,7 % en moyenne annuelle contre une progression du PIB de 3,8 %.

Pour l'ensemble des administrations publiques, le poids des dépenses d'intérêts a diminué de 0,7 point de PIB entre 1996 et 2000.

POIDS DES INTÉRÊTS DANS LE PIB

(en points de PIB)

1996

1997

1998

1999

2000

3,9

3,7

3,6

3,3

3,2

L'impact de la réduction du poids des dépenses d'intérêt sur le besoin de financement public est synthétisé dans le tableau qui suit :

IMPACT DE LA RÉDUCTION DES CHARGES D'INTÉRÊTS

SUR L'ÉVOLUTION DU BESOIN DE FINANCEMENT PUBLIC

(en points de PIB)

1997

1998

1999

2000

Cumul

A) Variation du besoin

de financement public

- 1,1 1

- 0,3

- 1,1

- 0,3

- 2,8

B) Variation des charges

d'intérêt

- 0,2

- 0,1

- 0,3

- 0,1

- 0,7

Variation nette (A - B)

- 0,9 1

- 0,1

- 0,8

- 0,2

- 2,1

1. Dont 0,5 point au titre de la soulte France Telecom.

Sur un besoin de financement qui a rétrogradé de 2,8 points de PIB, 0,7 point est imputable à la baisse du poids des intérêts dans le PIB. On peut en déduire que le solde primaire s'est sensiblement moins amélioré que le solde total, de 2,1 points de PIB contre 2,8 points pour ce dernier.

Enfin, la prise en compte de la réduction du poids des intérêts dans le PIB relativise le rétablissement du solde public structurel. Sur 2 points de réduction du déficit structurel, 0,7 peut être imputé à la baisse des charges de la dette dans le PIB, si bien que le déficit structurel primaire n'aura été réduit que de 1,3 point de PIB entre 1996 et 2000.

b) Un événement favorable mais largement soumis à aléa

Cette évolution a été acquise sous l'impact de trois facteurs : la croissance qui s'est accélérée ; la dette publique dont le poids dans le PIB a été allégé ; la réduction du coût de la dette publique.

On doit souligner que ni la croissance ni le coût de la dette publique 23 ( * ) n'étant entièrement maîtrisables, une partie des résultats acquis a reposé sur des variables largement aléatoires.

On peut en approcher les effets bénéfiques en estimant les économies de charges engendrées par la baisse du coût de la dette publique.

L'impact de ce dernier facteur peut être isolé en effectuant une variante simple visant à déterminer quel aurait été le niveau annuel des dépenses d'intérêt si le coût de la dette était demeuré à son niveau de 1996.


VARIANTE MESURANT L'IMPACT DE LA RÉDUCTION DU COÛT

DE LA DETTE PUBLIQUE DE L'ÉTAT SUR SON BESOIN DE FINANCEMENT

À PARTIR DE L'HYPOTHÈSE D'UN MAINTIEN DU COÛT APPARENT

DE LA DETTE À SON NIVEAU DE 1996

(en points de PIB)

1997

1998

1999

2000

A) Charges effectives de la dette

3,7

3,6

3,4

3,3

B) Charges de la dette en variante

4,1

4,2

4,3

4,2

Ecarts (A - B)

- 0,4

- 0,6

- 0,9

- 0,9

Rappel : 1996 : 3,9 points de PIB.

En 1996, les intérêts représentaient 3,9 points de PIB. Leur poids s'est réduit de 0,7 point de PIB entre 1996 et 2000 où les intérêts ne représentaient plus que 3,2 points de PIB. Si le coût de la dette avait été constant par rapport à son niveau de 1996, une évolution de sens contraire se serait produite. Les charges de la dette se seraient élevées à 4,1 points de PIB en 2000.

Le montant cumulé des économies réalisées 24 ( * ) grâce à la réduction du coût apparent de la dette s'est élevé à 2,9 points de PIB au cours de la période 1996-2000.

* 23 Les variables-clefs expliquant le coût de la dette publique sont les taux d'intérêt qu'on peut considérer comme donnés et la gestion de la dette dont l'impact, sans être à négliger, est de second ordre.

* 24 Hors prise en compte des effets de retour des suppléments annuels de dette qui seraient intervenus si le coût de la dette avait été maintenu à son niveau initial.

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