ANNEXE IV -
CONTRIBUTION DE LA LOZÈRE :
UN EXEMPLE
DE SPÉCIFICITÉ DE ZONE DE MONTAGNE
À VOCATION D'ACCUEIL
SANITAIRE ET SOCIAL
Le
département de la Lozère a été pionnier en
matière d'accueil et de prise en charge des personnes handicapées
dans les années 1950 à une époque où la notion
même d'activité médico-sociale restait à inventer et
si les handicapés mentaux ou les polyhandicapés en furent les
premiers bénéficiaires, l'initiative associative privée
à but non lucratif a su créer les structures aptes à
prendre en charge les handicapés physiques, à leur offrir des
possibilités d'épanouissement par le travail et par le sport
(organisation des jeux nationaux et internationaux).
La Lozère compte aujourd'hui de nombreuses structures d'accueil et de
prise en charge dont les capacités sont évidemment sans rapport
avec son faible niveau de population, ce qui pose problème dans un
contexte de planification administrative des capacités et de
régionalisation des moyens financiers avec des tentations
évidentes de redéploiements vers d'autres départements.
Cette vision administrative et financière va souvent à contresens
des principes que le législateur a réaffirmés dans la
récente loi du 2 janvier 2002 et qui placent la personne en
difficulté accueillie au centre du dispositif. En effet, faut-il
privilégier la proximité de la structure ou la qualité de
la prise en charge ? Que devient le libre choix des personnes dans un
système planifié dans lequel les orientations seraient
fondées sur des considérations de proximité du lieu de
résidence de la personne ou de sa famille.
Les structures lozériennes ont su innover dans le passé en
matière d'offre de travail (C.A.T.) de structures alternatives à
l'hospitalisation (MAS) de prise en charge des handicapés vieillissants
(F.D.T.) et ont su s'adapter aux besoins nouveaux tout en améliorant les
projets et les modes de prise en charge. La coopération
inter-associative qui se met en place au travers de réflexions communes
et de recherches de progrès sur la qualité de la prise en charge
(travaux auxquels est associé l'ensemble des personnels) doit permettre
de rester innovants en matière de prise en charge et de projets dans un
département dont les caractéristiques démographiques et
rurales favorisent l'adaptation, l'intégration sociale et la vie
associative.
Le département de la Lozère présente la
caractéristique d'être le seul secteur sanitaire qui comprend
moins de 100.000 habitants et aucune agglomération importante
puisque Mende compte 12.000 habitants. Il subit l'attractivité des
départements limitrophes et des villes de Montpellier, Clermont-Ferrand
et Rodez.
Du fait de ses conditions géographiques et climatiques
défavorables aux transports, des seuils d'activité qui rendent
difficiles les installations de spécialistes et d'équipements
lourds, ce département doit trouver des solutions innovantes pour
éviter une perte de chance possible en matière de soins,
notamment en ce qui concerne les urgences et limiter le recours à des
structures extérieures pour les courts séjours.
Compte tenu de l'équipement actuel :
- un centre hospitalier général à Mende ;
- une clinique chirurgicale à Marvejols ;
- cinq hôpitaux locaux à Marvejols, Florac, Langogne, Le
Malzieu, St Chely d'Apcher ;
et dans le droit fil des dispositions des ordonnances d'avril 1996 concernant
la coopération interhospitalière et les mises en réseaux,
la complémentarité public-privé permet :
- de faire face aux urgences (complémentarité de moyens et
de compétences entre la clinique de Marvejols et l'hôpital de
Mende) ;
- de diversifier l'offre de soins ;
- d'offrir aux praticiens le choix des statuts d'exercice libéral
ou salarié apte à préserver l'attractivité du
département pour les spécialistes malgré les seuils
d'activité ;
- de mettre en place par construction ou rénovation un patrimoine
immobilier hospitalier adapté aux conditions actuelles d'accueil, de
soins et d'hébergement.
A cet égard, la création de « pôles de
santé » tel que celui envisagé à Marvejols qui
intègre dans un même espace le service de médecine de
l'hôpital local, la clinique chirurgicale, les services d'imagerie
médicale des cabinets médicaux est un exemple de mise en commun
de compétences et de moyens apte à :
- augmenter la qualité et l'éventail de l'offre de soins au
bénéfice des patients lozériens ;
- recentrer l'activité médico-chirurgicale sur le
département pour une meilleure prise en charge des malades
évitant des déplacements et des soins hors
département ;
- créer des équipements modernes et adaptés avec des
économies de moyens ;
- favoriser la coordination et la coopération médecine de
ville et médecine hospitalière.
La mise en réseau des établissements de soins de suite
(convalescence, réadaptation fonctionnelle, établissements de
cure) permet le maintien d'un service de proximité de qualité
adapté aux spécificités du département. Les
caractéristiques climatiques sont utilisées pour de la
convalescence spécialisée en matière d'affections
respiratoires qui est une véritable alternative à
l'hospitalisation. Dans ce domaine, il faut souligner l'intérêt
d'une activité qui n'est pas limitée aux seuls originaires du
département ou de la région.