3. La recherche en métrologie et dosimétrie
•
Fournir les bases à la métrologie légale qui devra
encadrer la mise en oeuvre des méthodes de mesure normalisée des
champs électromagnétiques ainsi que de la normalisation des
équipements. Cet aspect est détaillé dans la
troisième partie de ce chapitre, consacrée aux structures.
• Mettre rapidement en oeuvre le projet de recherche ADONIS du
Réseau National de Recherches en Télécommunications (le
budget prévu est d'environ 1 million d'euros sur deux ans).
ADONIS se place dans la continuité des études menées par
COMOBIO dans le domaine de la dosimétrie pour les équipements de
communications mobiles et comporte trois sous-projets tendant à :
- vérifier que les méthodes de mesure de DAS des
téléphones mobiles suivant la norme européenne EN
50 361 prennent correctement en compte la spécificité des
enfants,
- développer et optimiser les moyens de mesure de DAS pour les
téléphones mobiles de la troisième
génération compte tenu notamment des modèles de terminaux,
de leur usage futur et de la généralisation du kit piéton,
- développer un équipement de mesure et un protocole in situ
compatibles avec les systèmes de troisième
génération.
4. Les aspects méthodologiques
a) Dans le domaine de la dosimétrie, il faut normaliser les méthodes et les équipements de mesure.
•
En ce qui concerne les téléphones mobiles, il convient de
préparer l'avenir. La norme relative à la mesure du DAS a
été validée au niveau de l'Union européenne. Mais
le travail doit se poursuivre au niveau international (Commission
Electrotechnique Internationale). Il est en effet indispensable de
préparer des normes pour les futurs terminaux qui ne seront pas
près de la tête mais près du corps.
• En ce qui concerne les stations de base, la normalisation au niveau
européen doit être complétée et tenir compte de la
troisième génération.
La norme relative à la mise sur le marché qui définit les
modalités de mesure du champ électromagnétique en
laboratoire a été validée au niveau européen.
La norme relative à la mise en service des stations de base est en cours
de validation.
La norme relative à la mesure in situ est sans doute plus complexe
à élaborer car les champs électromagnétiques
à mesurer peuvent être faibles et varier beaucoup dans l'espace et
dans le temps.
La France s'est dotée d'un protocole de mesure de bonne qualité
et l'expérience acquise par l'Agence Nationale des Fréquences
doit être utilisée au niveau européen pour faciliter la
mise au point de cette norme. De plus, il est impératif que cette norme
et le protocole de l'ANFR intègrent dès maintenant des
méthodes de mesure des champs électromagnétiques qui
seront générés par les stations de base de l'UMTS.
• Le programme français de recherche ADONIS du RNRT pourrait
proposer des méthodes de mesure « normalisables » au
niveau européen, pour les technologies de la téléphonie
mobile du futur.
b) Dans le domaine de la biologie :
•
Pour que les résultats issus des laboratoires soient de qualité
et puissent être utilisés pour l'analyse du risque, il faut que la
dosimétrie des systèmes d'exposition soit irréprochable. A
cette fin, il faudra donc concevoir de nouveaux systèmes d'exposition
correspondant aux nouveaux signaux pour animaux et cellules en culture ainsi
que des protocoles et terminaux adaptés aux études humaines en
laboratoire.
• De même, le choix des modèles biologiques pertinents est
essentiel pour que les moyens humains et matériels soient
optimisés et que la production scientifique des laboratoires serve au
mieux à l'analyse du risque. Il faudra donc veiller au choix des
modèles et à la recherche des causes cachées pouvant
induire des interférences (par exemple : évaluation du
stress chez l'animal, vérification de la vigilance des sujets lors
d'études sur l'électroencéphalogramme, etc...).
• Il est indispensable de mieux harmoniser les protocoles et les
matériels expérimentaux d'exposition des matériaux
biologiques aux champs électromagnétiques pertinents pour la
téléphonie mobile.
Cette harmonisation a, par exemple, été mise en pratique dans le
programme français COMOBIO et dans certains programmes européens
tels que Perform A. Elle est recommandée par l'Organisation Mondiale de
la Santé et doit être généralisée au plus
vite au niveau national, européen et international car elle seule
permettra :
- d'échanger des informations d'un laboratoire à un autre,
- d'établir des comparaisons entre les multiples expériences
réalisées,
- de donner aux non-scientifiques des éléments plus clairs
d'appréciation,
- de classer les résultats des recherches en distinguant clairement
celles qui ont été menées conformément aux
protocoles et avec les matériels expérimentaux reconnus, des
autres recherches dont les résultats sont à aborder avec
précaution.
• Il est également indispensable de recenser au niveau
international les projets existants en matière de recherche biologique
afin d'identifier les sujets d'études manquants et les
réplications nécessaires, et afin d'éliminer les doublons
inutiles. Ce recensement doit se faire en France à partir des
données recueillies et mises à jour chaque année par l'OMS
(projet EMF - Champs électromagnétiques).
Il faut s'assurer de la bonne répartition des recherches, soit à
l'échelle nationale entre les équipes déjà
engagées sur ces sujets ou à former, soit à
l'échelle européenne quand la masse critique n'est pas atteinte
en France ou quand des collaborations spécifiques sont
nécessaires.