B. LA FORMATION ET L'INFORMATION SCIENTIFIQUES
Elles devraient au minimum être développées dans trois directions :
1. La formation des jeunes
Si l'on veut que les jeunes soient à la fois vigilants en terme d'utilisation de leurs téléphones mobiles et également capables d'analyser les informations scientifiques qui leur parviennent de diverses sources, il serait utile d'enseigner au niveau du secondaire les bases du raisonnement statistique qui serviraient à l'appréciation de nombreux risques, naturels et technologiques ainsi que des éléments de l'électromagnétisme.
2. La formation du corps médical
• Les médecins généralistes
sont
généralement ceux qui sont consultés les premiers lorsque
les patients éprouvent des symptômes dits subjectifs tels que la
fatigue, les maux de tête, l'insomnie, l'irritabilité... Ils ne
disposent malheureusement à l'heure actuelle d'aucun
élément de réponse lorsque les patients associent leurs
malaises à la téléphonie mobile.
Ils doivent
pouvoir bénéficier de stages pris en compte et validés
dans le cadre de la formation continue. Ils doivent pouvoir assister à
des conférences scientifiques et à des journées
thématiques spécialement consacrées à ce
sujet).
Ils doivent également pouvoir contacter, par
téléphone ou courrier électronique, un spécialiste
des champs électromagnétiques pour obtenir des réponses
à des problèmes particuliers. Cette permanence
téléphonique devrait être organisée par
l'intermédiaire de la Fondation évoquée dans la
troisième partie de ce chapitre. Cette dernière devrait
également diffuser auprès des médecins des fiches
d'information.
• Certains médecins spécialistes
doivent recevoir une
formation particulière, adaptée aux spécificités de
leurs patients. On peut notamment citer les pédiatres qui ont à
répondre à des parents inquiets quant aux effets sur les enfants
en bas âge ou les cardiologues à qui se pose le problème
des porteurs d'implants.
• Les médecins du travail
ont besoin d'une formation
spécifique. Ils l'ont clairement exprimé à l'occasion du
colloque organisé au Sénat le 11 juin 2002 par l'AFTIM
(Association Française des Techniciens et Ingénieurs de
sécurité et des Médecins du travail).
Cette
formation est nécessaire pour deux raisons :
- à
l'occasion des visites obligatoires annuelles ou d'autres visites
médicales, les médecins du travail et autres préventeurs
médicaux sont souvent les premiers interlocuteurs des salariés
inquiets au sujet de leur exposition aux champs
électromagnétiques (sur leur lieu de travail mais aussi dans un
contexte plus général),
- les médecins du
travail sont appelés à évaluer les risques
environnementaux, pour l'entreprise et les salariés, et à
procéder à des expertises, tant pour les partenaires sociaux que
pour la direction de l'entreprise. Ils doivent donc agir en toute connaissance
de cause.
Cette formation est, par ailleurs, possible à deux
niveaux :
- à l'occasion de la formation initiale, elle
doit faire partie de l'enseignement de « l'évaluation des
nouveaux risques environnementaux » dans le cadre du Diplôme
d'Etudes Spécialisées de médecine du
travail,
- dans le cadre de la formation continue, des
conférences doivent être organisées pour les
médecins en exercice et financés soit par les grandes entreprises
auxquelles ils sont rattachés, soit par les services interentreprises de
médecine du travail auxquels ont recours les petites et moyennes
entreprises.