B. LE PROGRAMME DE RESTRUCTURATION DU BÂTI UNIVERSITAIRE PARISIEN
1. La déclinaison francilienne du plan U3M par grands pôles universitaires
a) L'objectif : une politique d'identification de grands sites, notamment au niveau thématique
Dans le
cadre du plan U3M et notamment de la mission inter-académique, une
politique d'identification de grands sites universitaires a été
définie afin de tenter de donner à l'ensemble du dispositif
francilien une lisibilité au niveau institutionnel et thématique.
Le nombre d'implantations (22 pour Paris VII !) devrait être
réduit, l'objectif étant de limiter significativement, sans fixer
de normes rigides, le nombre de sites satellites par université.
La recomposition géographique doit favoriser sur un même site des
activités convergentes sur un thème général avec
des moyens qui seront mutualisés.
Cette politique de site ne peut être dissociée d'une logique de
réseau qui devrait être facilitée par la mise en oeuvre
d'une infrastructure régionale de transport de données à
« très haut débit »
26(
*
)
. Ce réseau sera lié
à RENATER et associé aux centres serveurs régionaux et
plates-formes de programmes numériques.
Comme le plan Université 2000, qui a affirmé la
volonté d'intégration de l'université dans la ville et a
positionné les équipements universitaires comme parties prenantes
des aménagements urbains, le plan U3M poursuit cette démarche. En
Île-de-France, du Quartier Latin à la grande banlieue et aux
villes nouvelles, en passant par les marges de Paris
intra-muros
, la
logique de site du plan U3M articule la recomposition spatiale des
infrastructures d'enseignement supérieur et de recherche avec des
opérations structurantes d'aménagement urbain.
Pour Paris
intra-muros
, cette logique de site conduirait à
distinguer :
- des sites principaux identifiés autour d'un ou plusieurs
établissements (Sorbonne-Quartier Latin, Sorbonne-Panthéon,
Raspail, Saint-Guillaume, Assas, Montagne Sainte Geneviève, Jussieu,
Odéon-Saints Pères, Dauphine) ;
-
des sites satellites, pôles de développement pour
les universités déficitaires en locaux qui devraient permettre
également d'opérer le remembrement de ces établissements
actuellement dispersés.
Sur la couronne, le déficit en capacités d'accueil de certaines
universités, la nécessité d'un rattrapage en
matière de surfaces affectées à l'activité de
recherche, ainsi que la vétusté de certains campus, qui
requièrent des réaménagements importants, sont autant
d'éléments qui seront pris en compte dans l'identification des
sites.
Cette démarche, qui implique une vaste opération de remembrement,
doit s'accompagner de la création de quatre grands pôles
universitaires, inscrits dans les grands projets de développement urbain
de la région.
b) La création de quatre grands pôles universitaires
(1) Le pôle « Nouvelle Sorbonne »
Au sein de la ZAC Paris-Rive Gauche, ce pôle devrait accueillir, sur 200 000 m 2 et deux localisation distinctes, la nouvelle université Paris VII Denis Diderot, qui se caractérise par sa pluridisciplinarité et un pôle « langues et civilisations du monde » organisé autour d'une bibliothèque regroupant les fonds relatifs aux langues et civilisations non majoritaires, l'implantation de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) et différents centres de recherche. Le site devrait accueillir également l'UFR STAPS de Paris V et éventuellement l'École Pratique des Hautes Études. Les moyens inscrits au contrat de plan État-région devraient permettre de réaliser une part importante de ce pôle.
(2) Le pôle « La Villette-Plaine Saint Denis
Ce
pôle à vocation artistique, scientifique et technologique sera
ainsi constitué :
- sur le site de La Villette, un pôle dans le domaine des arts
appliqués, des arts du spectacle, de la culture et de l'innovation ainsi
que de l'image et du son. Une plate-forme technologique consacrée
à l'art, aux sciences et technologies va constituer le premier
élément inscrit au contrat de plan ;
- sur le site de La Plaine Saint-Denis - Aubervilliers :
développement de deux plates-formes technologiques, installation de
formations d'ingénieurs et d'un département de l'IUT de
Saint-Denis sur le site de la Halle Monjoie, transfert du CST de l'IUFM de
Créteil, développement d'un pôle
santé-société avec l'implantation de la MSH Nord et du
Centre d'intérêt régional de Bobigny et du Centre sur la
nutrition humaine.
(3) Le pôle « Val de Seine »
A l'ouest de Paris, et dans le cadre d'un aménagement territorial plus équilibré de l'Île-de-France, ce pôle devrait s'étendre sur les sites de Boulogne-Billancourt, Meudon et Saint-Cloud, dont la vocation reste à définir, et devrait accueillir dans un premier temps la « Maison Dauphine Entreprises ».
(4) « La Sorbonne »
Après le départ des services du rectorat et la
libération d'espaces importants, la Sorbonne devrait proposer :
- un dispositif d'accueil des étudiants étrangers ;
- une structure d'enseignement en langue étrangères ;
- un centre de colloques et de manifestations destiné à la
communauté universitaire
27(
*
)
.
c) Le calendrier de réalisation et le coût prévisible des chantiers hors Jussieu
Largement engagées au terme de l'année 2002, les
opérations universitaires en sont à des phases différentes
d'avancement selon leur taille et leur complexité. L'essentiel des
financements a été consacré durant les deux
premières années du CPER aux études préalables,
mais certains marchés de travaux seront lancés dès
l'année 2003.
- les chantiers actuellement achevés ou qui le seront dès
2003 : Paris I (rénovation du site de Tolbiac, regroupement de
l'ISST sur le site de Bourg-la-Reine), Paris IV (site Malesherbes),
bibliothèque de l'IEP, École Nationale Supérieure des Arts
et Métiers (amphithéâtre du site du boulevard de
l'hôpital).
- les chantiers pour lesquels les études et la programmation sont
en voie d'achèvement et les marchés de travaux en voie de
lancement en vue d'une livraison en 2004-2005 : Paris II
(rénovation du site d'Assas), Paris IV (restructuration du site de
Clignancourt), Paris V (construction du pôle STAPS), Paris VII (1re
phase), Bibliothèque Sainte-Barbe ;
- les chantiers dont la livraison interviendra au terme du CPER
(études préalables non encore achevées ou chantiers
dépendant d'opération tiroirs) : Paris III (site Poliveau), Paris
V (site des Saints Pères), Pôle langues et civilisations
(1ère phase incluant l'INALCO et la bibliothèque inter
universitaire), Paris IX (pôle Dauphine entreprises), Institut de
Physique du Globe de Paris, logement étudiant (programme de 3 000
nouveaux logements et rénovation de la Cité internationale).
Parmi les opérations universitaires en cours, la priorité est
naturellement accordée à la création du pôle
universitaire de la ZAC Rive Gauche qui correspond à un double objectif
: permettre la refondation de l'université Paris VII - Denis Diderot et
installer le plus rapidement possible les étudiants, les
enseignants-chercheurs et les personnels de cette université afin de
mettre en sécurité le site de Jussieu. Cette priorité
s'est traduite par l'accélération des opérations de
construction sur la ZAC.
Le budget pour l'ensemble de ces opérations déconcentrées
est d'environ
3,08 milliards de francs, soit
473,79 millions
d'euros
, dont 424,57 inscrits au CPER et ventilés comme suit :
355,97 millions d'euros (part État), 68,59 millions d'euros (part
Région), 40,4 millions d'euros (part Ville de Paris), et 8,82
millions d'euros (divers).