(2) De l'importance d'être cohérent

Un second enseignement essentiel est que pour produire leur plein effet, les allégements de charges sociales doivent améliorer la compétitivité de leurs bénéficiaires.

On peut en tirer deux premières conclusions :

la première pour mettre en évidence que les effets nets des allégements sont moins importants que les effets appréhendés auprès de leurs bénéficiaires directs puisque l'amélioration de compétitivité que ceux-ci connaissent se produit au détriment de leurs concurrents ;

la deuxième pour rappeler que les politiques de désinflation compétitive conduites de façon concomitante par les Etats en Europe, dont les allégements de charges sociales constituent l'une des facettes, se neutralisent partiellement les unes les autres .

Mais il convient surtout de relever qu'il n'est pas cohérent ni responsable de conduire une politique économique susceptible de grever le coût du travail et de poursuivre un objectif de baisse de ce coût.

Une telle combinaison qu'a illustrée la politique économique et sociale du précédent gouvernement revient à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes sans gain pour l'emploi et en épuisant les sources de financement de la protection sociale. Il apparaît particulièrement dangereux de se placer en situation de devoir compenser les hausses du coût de travail provoquées par des mesures comme les 35 heures par des réductions de charges sociales. Celles-ci, quoique insuffisantes pour contenir l'aggravation du coût du travail provoquée par des décisions anti-économiques, sapent l'assise financière de la protection sociale . C'est toute l'histoire du FOREC.

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