B. UNE PUISSANCE ÉNERGÉTIQUE
1. La richesse pétrolière : un atout clairement identifié
L'Iran est l'un des acteurs majeurs de la scène
énergétique mondiale
.
Détenteur de 10 % des
réserves mondiales de pétrole
-ce qui représente
près de 70 années de production au rythme actuel- le pays dispose
d'un niveau de ressources comparable à celui du Koweït, des Emirats
Arabes Unis ou de l'Irak. Son rang de quatrième producteur mondial de
pétrole brut et l'importance relative de sa population lui
confèrent une place éminente au sein de l'OPEP.
Sur le plan de l'approvisionnement en hydrocarbures,
l'Iran contribue de
manière significative à la couverture des besoins
pétroliers français sans pour autant y tenir une place
centrale
. L'Iran est le septième fournisseur de pétrole brut
de la France et assure 4,7 % de ses approvisionnements, du fait
d'exportations prioritairement orientées vers l'Asie.
L'Iran est le deuxième producteur de l'OPEP. Le pays souhaite, pour
maintenir sa part sur le marché mondial, atteindre une production de
5 millions de barils par jour, alors que sa capacité maximale de
production est estimée aujourd'hui à 3,9 millions. Cet
objectif de croissance ne pourrait être atteint que si l'OPEP augmentait
ses parts de marché. Or, l'Iran est l'un des tenants d'une ligne dure en
terme de prix, dont la réalisation sur les trois dernières
années s'est traduite par une baisse de la production. Le pétrole
constitue toutefois l'une des sources de richesses les plus importantes du
pays. Les ventes de pétrole auraient rapporté 22 milliards
de dollars en 2001, soit environ 80 % des recettes en devises du pays.
Dans le même temps, l'Iran est confronté à une
très forte croissance de sa consommation énergétique, de
l'ordre de 10 % par an pour les produits pétroliers
. Le pays
est d'ores et déjà contraint à importer des produits
raffinés. Cette situation pourrait, à moyen terme, remettre en
cause son statut de grand pays exportateur de pétrole et limiter les
recettes correspondantes, pourtant vitales pour son économie.
C'est pourquoi l'Iran cherche à moderniser ses installations
pétrolières, qui ont souffert de sous-investissement pendant les
années de rupture avec les compagnies étrangères du fait
de la nationalisation complète du secteur des hydrocarbures en 1979. La
signature du contrat de Total sur le champ de Sirri en 1995 a marqué le
retour des compagnies internationales. Aujourd'hui, la NIOC (National Iranian
Oil Company) a décidé de se tourner vers l'international et
s'efforce d'attirer des partenaires étrangers pour relancer sa
production. Cette stratégie d'ouverture internationale concerne
également l'aval pétrolier, que les dirigeants iraniens
prévoient de développer et de moderniser pour répondre aux
besoins importants du pays en matière de raffinage et de
pétrochimie.