B. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES FORTES ET DIVERSIFIÉES
Les entreprises françaises sont particulièrement dynamiques en Turquie et y occupent une position importante malgré la crise de 2001.
1. Des échanges en forte progression
Dynamisés par l'Union douanière entre la Turquie et
l'Union européenne entrée en vigueur en 1996, les échanges
franco-turcs ont été multipliés par 2,5 entre 1995 et 2000
pour atteindre 5,8 milliards d'euros. La crise de 2001 a provoqué une
très forte diminution des échanges, et qui n'a été
comblée qu'en 2003. En 2002, les échanges bilatéraux
s'élevaient à 5,6 milliards d'euros.
Ces relations sont traditionnellement excédentaires, 2001
excepté. En 2002, l'excédent commercial s'est élevé
à 248 millions d'euros. Il est à comparer à la moyenne de
1,2 milliard d'euros par an sur la période 1996-2001.
Après une chute en 2001, les exportations françaises ont
progressé de 32 % en 2002, atteignant 2,9 milliards d'euros. Cette
progression s'est poursuivie en 2003, permettant à la France avec une
part de marché de 5,7 %, de rester le 4
e
partenaire
commercial de la Turquie derrière l'Allemagne, l'Italie et la Russie,
mais légèrement devant les États-Unis.
Les importations françaises ont suivi la même évolution. La
Turquie est le 8
e
fournisseur de la France, hors Union
européenne. La France est le 5
e
débouché de la
Turquie avec 5,9 % des ses exportations.
2. Un niveau élevé d'investissements français
La
France est depuis 1980le premier investisseur en Turquie en stock cumulé
d'investissement direct étranger, soit 5,7 milliards de dollars. De 1987
à 2002, le nombre d'implantations françaises est passé de
15 à 277. L'entrée en vigueur d'un accord d'encouragement et de
protection des investissements, signé à Paris en 2000, est donc
très attendue. La France est présente dans la plupart des
secteurs de l'économie et tout particulièrement dans l'automobile
et le textile, qui se développent rapidement.
Les positions de la France sont cependant fortement concurrencées par
d'autres pays dont les implantations sont plus nombreuses (Allemagne :
1 084, Pays-Bas : 449 ou États-Unis : 393) et qui ont
davantage investi dans la période récente. La Turquie n'occupe
par ailleurs qu'une position marginale dans les investissements directs
étrangers (IDE), soit le 51
e
rang.
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L'automobile
est l'un des principaux secteurs d'activité
de nos entreprises en Turquie. Renault et Peugeot y sont implantés
depuis respectivement 1971 et 1966. Le marché y est extrêmement
dynamique : + 100 % de véhicules vendues en 2002, + 140 % des
véhicules importés.
Renault, associé à l'Oyak (conglomérat de l'armée),
a produit, en 2002, plus de 100 000 véhicules. Il en produisait
140 000 en 2000. Elle est la première entreprise automobile du pays
avec près de 50 % de la production. Une part de plus en plus importante
de cette production est réexportée vers l'Europe ou des
marchés tiers comme pour la Mégane II « trois
corps ». Renault est la 7
e
entreprise exportatrice du pays
avec 87 000 véhicules et 650 millions d'euros. Les principaux
sous-traitants de Renault sont présents (Valeo, Teknik, Malzeme,
Faurecia, Plastic Omnium, Mecaplast...)
Peugeot est également présent à travers le constructeur
local Karsan qui assure un chiffre d'affaires de 93 millions d'euros.
Ces deux groupes comptent renforcer leur présence avec pour objectif
d'exporter une part de plus en plus importante de leur production, la Turquie
étant pour le moment plus un atelier qu'un marché.
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Le textile
est également un secteur très dynamique.
Plusieurs entreprises y sont présentes soit comme fabricant soit comme
acheteur-donneur d'ordre. Le groupe Zannier y emploie 700 personnes et y
achète 3 millions de pièces contre 200 000
pièces en 1990. Le groupe PPR y acquiert 2 millions de pièces. Le
groupe Carrefour assure également une grande partie de son
activité dans ce secteur.