D. LES PROBLÈMES RENCONTRÉS PAR LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS LORS DE LEUR ARRIVÉE ET PENDANT LEUR SCOLARITÉ

1. Les premiers contacts physiques avec la France et l'établissement d'enseignement supérieur

Dans la plupart des cas, à l'exception de quelques établissements qui font des efforts remarquables, les étudiants « débarquent » seuls dans l'aéroport (ou la gare) d'un pays totalement inconnu, sans personne pour les accueillir.

Ils parviennent tant bien que mal dans l'établissement choisi mais n'ont généralement pas de logement.

A ces deux niveaux, la présence d'étudiants compatriotes peut être utile, mais, selon les nationalités considérées, elle peut avoir des conséquences positives ou négatives pour l'intégration de l'arrivant. Ainsi les Sénégalais aident à l'insertion des leurs sans pour autant les couper de la communauté des autres étudiants. En revanche, les Chinois sont relativement solidaires mais créent une mini-communauté (qui va d'ailleurs grandissant) au sein du campus, créant une sorte de ghetto dont il est difficile de les faire sortir pour se joindre aux activités, même ludiques, de tous les autres étudiants.

Les logements accessibles sont rares pour plusieurs raisons :

- les loueurs se méfient des étudiants étrangers et sont très restrictifs quant aux conditions de cautionnement ;

- le CROUS a un parc immobilier insuffisant, souvent vétuste, et accepte également difficilement des cautions issues de parents étrangers (ou de parents français résidant à l'étranger !).

D'une façon générale, les logements proposés sont exigus, en assez mauvais état, sans équipement sanitaire et sans connexion internet.

Les mauvaises conditions de logement, la dégradation des lieux, le surpeuplement et la promiscuité entraînent parfois des affrontements entre les différentes communautés d'étudiants étrangers, comme cela a pu se produire, par exemple, à la cité du CROUS d'Antony.

2. Après l'installation des étudiants étrangers

Pour parler d'une façon plus générale des locaux, on ne peut que déplorer le mauvais état des bâtiments universitaires, qu'il s'agisse de ceux qui sont dédiés aux cours ou de ceux qui sont précisément dédiés à l'accueil des étudiants.

Cette dégradation des locaux universitaires donne une image déplorable aux étudiants qui ont fait le choix de la France par rapport à d'autres pays développés et les amènent parfois à se réorienter à l'occasion de la deuxième année de licence (dans le système LMD : Licence Master Doctorat).

En ce qui concerne les déplacements, il arrive trop souvent qu'aucune information globale ne soit disponible et que l'étudiant ait à découvrir seul les connexions entre les différents types de transport ainsi que par exemple les possibilités de location de vélos, solution souvent bien pratique tant dans les campus qu'en ville.

Enfin et surtout, les étudiants étrangers se trouvent seuls face aux démarches à effectuer auprès de l'administration préfectorale pour obtenir leur titre de séjour. Les photographies qui paraissent régulièrement en début d'année scolaire dans les journaux régionaux et montrant les files d'attente devant les préfectures démontrent à quel point cette question est mal prise en charge et ne fait pas honneur à notre administration.

En outre, il est regrettable de noter qu'un étudiant étranger, lors de la mise en règle de ses divers documents d'autorisation de séjour ne puisse mener en même temps et sur un dossier quasi-parallèle ses démarches auprès de la Préfecture et auprès de l'OMI (Office des migrations internationales) puisque les documents demandés sont bien souvent presque identiques.

Il faut, pour toutes les démarches évoquées ci-dessus comprendre que le niveau de français des étudiants étrangers ne leur permet pas toujours de saisir les finesses des formulaires que même un Français de pure souche a souvent du mal à appréhender !

Or il faut bien être conscient du fait que les étudiants étrangers non francophones ou « théoriquement » francophones éprouvent de véritables difficultés à s'orienter dans les labyrinthes décrits ci-dessus.

Il est essentiel d'ajouter ce fait peu connu mais que les rapporteurs ont découvert lors de leurs missions et auditions : le test de connaissance de la langue française n'est obligatoire que pour les étudiants étrangers arrivant en 1 ère année de licence (LMD) et est totalement absent pour ce qui concerne les admissions directes en 2 ème et 3 ème cycles.

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