2. Les relations économiques entre la France et la Turquie : un marché très prometteur pour les entreprises françaises

Les exemples d'AXA et de Renault montrent bien l'importance des relations économiques entre la France et la Turquie. La France est le quatrième fournisseur de la Turquie, avec environ 6,3 % du marché, derrière l'Allemagne (14,7 %), l'Italie (8,7 %) et la Russie (7,6 %). La présence française est diversifiée et jouit d'une forte visibilité au travers de marques très connues. Pour autant, les relations se dégradent depuis la reconnaissance du génocide arménien par notre Parlement en 2001 et le capital de sympathie a encore baissé à la suite des diverses déclarations de personnalités françaises au sujet de la Turquie, notamment lors de la campagne référendaire. Deux appels d'offres majeurs ont d'ailleurs été perdus en 2005 par Thalès et Arcelor, alors que ces entreprises françaises étaient très bien positionnées.

Pourtant, les conseillers du commerce extérieur que nous avons rencontrés comparent les marchés européens, dorénavant matures, voire saturés, au marché turc qui constitue un important relais de croissance. Un marché de cette taille, disposant d'une telle croissance (presque 10 % en 2004) et d'infrastructures suffisamment efficientes, notamment en ce qui concerne le transport, est assez rare à proximité immédiate de la France. Les filiales françaises en Turquie sont d'ailleurs parmi les plus rentables des filiales de certains groupes. De plus, pour un certain nombre de groupes français, la Turquie est à la fois un marché intérieur en croissance rapide et une zone de réexpédition, de « rééclatement », vers les marchés de la région du Moyen-Orient, du Caucase et d'Asie centrale.

Enfin, il est important de rappeler deux des atouts majeurs de la Turquie. D'une part, sa position stratégique, notamment en matière hydrologique et énergétique. Proche des plus importants producteurs d'hydrocarbures, elle devient un débouché central pour l'expédition du pétrole et du gaz : le nouveau pipeline BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan) a ouvert la voie à de nombreux autres projets de ce type. La position géographique du pays, qui en fait une plaque tournante pour les échanges Europe - Asie - Moyen-Orient, explique également l'enjeu que constitue le développement des infrastructures de transport, notamment ferroviaires. D'autre part, la main d'oeuvre turque est particulièrement volontaire ; selon plusieurs interlocuteurs au profil varié, elle est à la fois formée, efficace et rigoureuse.

Dans le contexte du processus de négociations avec l'Union européenne, qui va fortement contribuer à stabiliser et à « ouvrir l'horizon » de l'économie turque, les hommes d'affaires turcs, souvent francophones, en appellent aux entrepreneurs français pour investir ce marché.

Ce n'est pas le but de la promenade qui est important,
mais les petits pas qui y mènent.

Aphorisme zen

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