2. L'aggravation des inégalités géographiques et socio-professionnelles

L'aggravation des inégalités constatées est également géographique car la dynamique du décollage économique est finalement limitée à l'Est, dans la zone côtière :

- Les sept provinces côtières qui représentent seulement 28,5 % de la population contribuent à 48 % du PIB et réalisent 80 % des exportations .

- Le Nord-Est et notamment la zone Pékin-Tianjian, participe à un moindre degré à cette dynamique mais certaines provinces, comme l'ex-Mandchourie, reçoivent des subventions importantes.

- En revanche, les provinces du Centre et de l'Ouest restent à l'écart de ce développement car on y recense surtout des entreprises du secteur public, parfois encore financées à perte par les banques d'Etat. Enfin, les provinces du Sud souffrent d'une agriculture encore très pauvre.

Les écarts constatés entre les différentes provinces se sont rapidement creusés. Les zones rurales autour de Shanghai sont ainsi quatre fois plus riches que certaines provinces de l'Ouest.

Parmi les trois sources d'inégalités identifiées, celle constatée entre les catégories socioprofessionnelles est considérée comme la plus préoccupante. Statistiquement elle explique 50 % des disparités sociales, et surtout elle se développe très rapidement compte tenu de l'ouverture progressive du marché de l'emploi et de la rareté relative de la main d'oeuvre qualifiée.

En définitive, ce sont les classes les plus aisées qui profitent le plus des retombées de la croissance . Entre 1990 et 1999, le revenu des 1 % les plus riches a progressé en moyenne de 11 % par an, contre 4,9 % pour les 50 % les plus pauvres et à peine 3 % par an pour les 1 % les plus pauvres.

En milieu rural, les inégalités se sont rapidement creusées et sont fonction du développement de l'emploi non agricole, qui n'est pas identique dans toutes les régions. Dans le secteur urbain, il subsiste encore certaines rigidités qui font que le niveau de rémunération est davantage lié à l'ancienneté, au statut de l'entreprise ou à l'appartenance au parti plutôt qu'à la productivité ou à la qualification du salarié. Mais dans les régions les plus dynamiques sur le plan économique, ce sont les employés du secteur privé qui sont les mieux payés.

Étant donné le phénomène de pénurie de main d'oeuvre constatée dans les zones côtières surtout dans la main d'oeuvre qualifiée, les hausses de salaire constatées ne font qu'amplifier les inégalités.

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