b) L'image imperturbablement romantique de la France en Chine

La délégation a été surprise de constater à quel point les Chinois conservent, encore à l'heure actuelle, une image très romantique, mais aussi surannée, de la France. La délégation a été émue de constater que de très nombreux Chinois ont lu « La dame aux camélias ». Leurs références culturelles anciennes faussent toutefois leur vision de notre pays.

Dans son ouvrage précité sur l'histoire de la Chine, M. José Frèches estime que cette image présente aussi des avantages.

LA FRANCE : PAYS DU « ROMANTISME »

« Pour les Chinois, la France (qui est d'ailleurs la première destination touristique du pays) et le « pays du romantisme », c'est-à-dire celui du raffinement, de la culture, des bons vins et du luxe. La France y est associée à Versailles (connu en Chine depuis l'empereur Kangxi qui avait entretenu des rapports suivis avec Louis XIV) et au Louvre, à Paris et à la tour Eiffel. Certains déplorent que notre image soit toujours inspirée par de tels clichés. Ils ont bien tort : la France, si elle est admirée en Chine pour ce qu'elle est et pour son passé plus que pour sa technologie ou sa recherche, gardera longtemps son attrait pour les Chinois. Et il sera à cet égard très difficile de la copier. »

La délégation prône à cet égard deux approches complémentaires :

- il convient de transmettre une vision plus moderne de la réalité de la France d'aujourd'hui et faire mieux connaître nos réalisations et succès dans les domaines scientifiques et technologiques ;

- dans le même temps, notre image correspond, elle aussi, à une part de notre génie propre ; par là même, elle contribue fortement à l'attrait que peut présenter notre pays. Il nous appartient donc de valoriser au mieux nos atouts culturels, dont nous avons raison d'être fiers.

c) Un succès à inscrire dans la durée

L'élan donné par les « Années croisées » ne risque-t-il pas de retomber ? On peut le craindre d'autant plus que les autorités chinoises ont exprimé à la délégation le souhait de développer ce type d'opérations avec d'autres pays, tels que l'Espagne et la Russie, dans un avenir proche.

Il appartient donc à notre pays d'inscrire dans la durée les coopérations impulsées à cette occasion.

A cet égard, il faut se réjouir du lancement, en avril, du festival « Jiaoliu/croisement », qui associera jusqu'en juin prochain, des créateurs chinois et français. Ce festival se déroulera en France en 2007, puis il devrait se renouveler chaque année, par alternance dans nos deux pays.

Par ailleurs, à la demande du Premier ministre chinois, un programme d'échanges de jeunes Français et Chinois devrait s'inscrire dans l'élan créé par les « Années croisées ». C'est ainsi que 100 jeunes artistes français sont attendus en Chine en juin 2006, où ils rencontreront leurs homologues chinois, et ils pourront, s'ils le souhaitent, constituer des partenariats.

Ces échanges seront suivis par trois groupes de 100 jeunes entrepreneurs, acteurs du monde associatif et scientifique... En 2007, ce devrait être au tour des jeunes Chinois de venir à la rencontre des jeunes Français dans l'Hexagone.

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