II. LA COMMUNICATION EXTERNE

La communication externe correspond aux actions qui sont menées en direction des entreprises, notamment au niveau local, afin que celles-ci comptent parmi leurs partenaires potentiels les équipes de recherche des universités.

A cet égard, la France présente une certaine particularité : d'une part, les entreprises, compte tenu de la structuration de l'enseignement supérieur et de la recherche ne se tournent pas « naturellement » vers le monde universitaire ; d'autre part, les petites et moyennes entreprises ont une relation insuffisante avec la recherche et le développement ainsi qu'avec l'innovation.

Compte tenu de cette situation il est important pour les équipes de valorisation de pouvoir orienter leurs moyens (humains et financiers) en direction des entreprises afin de faire connaître l'offre de services disponibles dans les universités mais également de mieux cerner les attentes de ces entreprises.

Les projets de mutualisation financés par l'ANR peuvent, de ce point de vue, faire naître des initiatives intéressantes. Ainsi le projet alsacien développe une action importante vers le tissu économique social local avec la mise en place d'un guichet unique pour les entreprises et la diffusion d'un annuaire des compétences rédigé selon des termes simplifiés afin d'être accessible au plus grand nombre et en particulier par les PME.

III. LE CAS DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

La valorisation de la recherche est souvent envisagée sous l'angle des sciences dites « exactes » et très peu sous l'angle des sciences humaines et sociales.

Certaines universités de lettres ou de sciences humaines et sociales ont ainsi répondu à votre rapporteur spécial que le questionnaire ne les concernait pas compte tenu de leur profil.

Ainsi peut-on déplorer une trop grande orientation vers les sciences du vivant et une inadaptation de certains critères d'éligibilité aux projets issus des sciences de l'homme. En outre, on peut noter que les incubateurs basent essentiellement leur sélection sur des critères technologiques ce qui écarte les projets en sciences de l'homme plus tournés sur l'innovation-service.

Cet état de fait n'est pas propre à la France. Ainsi en Israël, certains interlocuteurs de votre rapporteur spécial ont expliqué qu'ils réfléchissaient à la manière de mieux associer les sciences humaines et sociales à la valorisation de la recherche.

Au Canada, toutefois, votre rapporteur spécial a eu l'occasion d'étudier un exemple intéressant de valorisation en sciences sociales (cf. encadré ci-dessous), qui pourrait peut être inspirer un réseau similaire en France.

CIRANO : Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations

Le CIRANO est un centre interuniversitaire de recherche, de liaison et de transfert des savoirs en analyse des organisations. Il regroupe plus de cent professeurs-chercheurs oeuvrant dans différentes disciplines telles que l'économie, la finance, la gestion, les systèmes d'information, l'informatique et la recherche opérationnelle, la psychologie, la sociologie, les sciences politiques, le droit, l'histoire, la médecine. Ces chercheurs, sélectionnés selon des critères d'excellence, appartiennent à huit institutions universitaires du Québec et à une dizaine d'institutions « de l'extérieur », canadiennes, américaines et européennes.

Le centre définit son programme de recherche mais répond aussi aux demandes de ses partenaires, qui, à partir des recherches propres du centre, peuvent avoir des demandes plus précises.

Les ressources du centre sont les suivantes :

- subvention du gouvernement du Québec : 1 à 1,2 million de dollars canadiens ;

- cotisations des partenaires (25.000 dollars canadiens par an) ;

- ressources issues de la recherche commanditée : 1 à 2 millions de dollars canadiens ;

- subventions de recherche (gérées par les universités).

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