C. UNE FRAGILITÉ FINANCIÈRE STRUCTURELLE

1. Les accès de faiblesse du Forint et la hausse des taux d'intérêt

Sur les marchés, la crise s'est bien entendu aggravée. La Bourse de Budapest a perdu plus de 20 % de sa valeur depuis le début du mois de mai 2006, les investisseurs fuyant le pays.

Le forint avait déjà perdu, à la mi 2006, près de 9 % de sa valeur vis à vis l'euro depuis le début de l'année.

La banque centrale de Hongrie a décidé fin septembre 2006 d'une hausse d'un demi-point de son taux directeur, porté à 7,75 % en raison des anticipations de hausse des pressions inflationnistes et des récents évènements.

Ceux-ci ont suscité un affaiblissement supplémentaire du forint, qui a cédé 2,3 % de sa valeur face à l'euro depuis le début du mois de septembre.

2. « L'épée de Damoclès » de la dette

Malgré la forte croissance du PIB, le ratio de la dette a augmenté de près de 5 points entre 2002 et 2005 en une seule législature .

Le poids de l'endettement extérieur est particulièrement lourd :

- 30 % de la dette libellée en devises,

- 30 % de la dette en Forint largement portée par des non résidents,

- soit au total près de 50 % de dette extérieure.

« L'euroisation » de l'économie a été stimulée par les taux d'intérêts élevés à deux chiffres, portés par les prêts en monnaie nationale. De fait, les particuliers sont largement endettés en devises . C'est ainsi que 50 % des crédits logement sont en devises et près de 75 % des crédits voiture . Un bon nombre d'agents économiques de même qu'une une bonne partie des entreprises sont donc exposés au risque de change .

A ce moment, l'ensemble de ces données, comme les déclarations répétées du Premier ministre hongrois « pour privilégier le programme de construction autoroutier - et donc creuser le déficit - plutôt que l'entrée dans la zone euro » rendent non crédible la capacité de la Hongrie à intégrer le MCE 2 en 2008 et la zone euro en 2010.

Dans le même temps, la décision de l'agence Fitch de déclasser en décembre dernier la Hongrie de A- en BBB+ (première rétrogradation depuis 15 ans) et celle de l'agence Standard & Poors (qui a passé, courant janvier, la perspective de la note Hongroise de stable à négatif) ont mis en évidence dès la fin de 2005 la vulnérabilité financière du pays.

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