b) Une prise de conscience collective

Près de vingt ans après la mise en place des premières mesures de lutte contre les infections nosocomiales, l'Opeps a considéré qu'il serait utile de disposer d'indicateurs permettant de mesurer la perception du risque d'infections nosocomiales (survenance, causes, possibilité d'indemnisation, etc.) à la fois par les professionnels de santé et par le grand public. Une enquête a été confiée en ce sens à l'institut de sondages Ipsos, qui a interrogé un échantillon représentatif d'environ cinq cents personnes ainsi que deux cents professionnels de santé.

Il ressort de ce travail d'investigation que les risques d'infection constituent la source d'inquiétude première des Français dans le cadre d'une hospitalisation, avant les erreurs médicales. Cette crainte est, en revanche, sous-estimée par les professionnels de santé, qui considèrent que la peur de l'anesthésie serait leur premier facteur d'anxiété.

La connaissance de l'existence des infections nosocomiales est désormais bien répandue : 83 % des personnes interrogées en ont entendu parler ; cette proportion est en particulier élevée chez les personnes de plus de trente-cinq ans et issues d'un milieu socioprofessionnel favorisé. L'information provient le plus fréquemment de la presse, écrite ou orale, mais aussi du bouche-à-oreille. Là encore, les professionnels de santé sous-évaluent la réalité puisqu'ils considèrent que moins de la moitié de la population connaît l'existence de ce risque.

En revanche, le grand public ne s'estime pas correctement informé sur les causes et les conséquences des infections nosocomiales ; c'est notamment vrai dans les zones rurales et les foyers à faibles revenus. Tout aussi inquiétante est l'observation suivant laquelle seuls 50 % des professionnels interrogés admettent connaître le mécanisme de réparation issu de la loi du 4 mars 2002.

Les résultats de cette enquête sont instructifs sur deux points :

- le risque d'infection à l'hôpital est désormais connu par la grande majorité des Français, qui ont pris conscience des conséquences possibles d'une hospitalisation ;

- l'information est en revanche encore trop partielle, s'agissant des facteurs de risque et des conséquences sanitaires. De la même manière, les professionnels de santé doivent être sensibilisés au mécanisme d'indemnisation, notamment pour être en mesure d'informer correctement leurs patients de son existence.

En conséquence, l'effort en matière de lutte contre les infections nosocomiales devra, dans les années à venir, mettre l'accent sur l'information des professionnels de santé, comme de la population dans son ensemble.

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