B. LA CRÉATION D'UNE PLATE-FORME MONDIALE DE CALCUL

La modélisation, la confrontation des modélisations passées avec les observations actuelles sont parmi les principaux leviers des travaux du GIEC.

Or l'on aborde une phase de ces travaux où, après avoir clairement établi l'origine anthropique du changement climatique, la communauté scientifique mondiale doit à la fois préciser les fourchettes d'évolution du changement climatique, ses échéances et, plus finement, ses conséquences locales.

Cela exige la mise en ligne mondiale d'une puissance de calcul plus forte et moins dispersée que celles qui sont actuellement utilisées. Il appartient donc aux pays membres du GIEC de mettre en place une plate-forme mondiale unifiée de calcul à la disposition de la communauté scientifique.

La communauté scientifique et politique mondiale a su se mobiliser dans de grands et coûteux programmes (CERN, ITER, etc.). Les enjeux climatiques sont tels qu'ils justifieraient également la création de centres de calcul de très haut niveau, liés en une plate-forme pilotée par les scientifiques.

C. RENFORCER L'ANALYSE DU COÛT EFFECTIF ET PRÉVISIBLE DES DÉGÂTS LIÉS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Le changement climatique prélève des sommes croissantes sur le PIB mondial.

Le volume des études économiques et comptables des dégâts liés est dérisoire. Ce facteur central de l'économie planétaire ne semble pas intéresser les économistes, à l'exception de ceux des compagnies d'assurance.

Les grandes compagnies de réassurance mènent des études sur ce point. On a également cité l'étude de l'institut allemand (DIW) qui, sur la seule base d'une augmentation de 1°C de la température 48 ( * ) , chiffre à 2 000 milliards de $ le coût annuel de ce changement aux Etats-Unis en 2050 - ce qui correspondrait à une fraction de 6 % du PIB mondial actuel. Ils n'ont pas voulu ou pas osé examiner les effets au niveau plus élevé et, maintenant, plus probable de la fourchette des prévisions.

Il serait souhaitable que soit formée auprès du GIEC une capacité internationale de chiffrage de ces coûts en fonction des hypothèses qui seraient peu à peu affinées par cette instance.

Il est à espérer que nos universités et grandes écoles mettent des équipes pluridisciplinaires et des centaines de thèses en chantier sur cette problématique. Pourquoi inscrire un principe de précaution dans la Constitution concernant des éventualités incertaines si l'on n'est pas capable d'imaginer des scénarios de prévention contre des menaces certaines ?

* 48 Base modeste compte tenu de l'accélération actuelle du réchauffement.

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