k) Une politique globale communale : l'exemple de Montpellier (Hérault)

En 1985, la création d'un service énergie, comptant à présent 21 employés, a permis de mettre en oeuvre un ambitieux programme d'efficacité énergétique.

Sur le plan urbanistique , les élus montpelliérains ont ainsi décidé, par exemple :

- de créer les quartiers Antigone et Port-Marianne, proches du centre ville, afin de rapprocher les lieux d'habitation des lieux de travail ;

- de mettre en place un grand secteur piétonnier en centre ville ;

- de mettre en place une première ligne de tramway de 15 km.

Sur le plan énergétique , Montpellier gère un réseau de chaleur (50 MWh) et de froid (18 MWh) au travers du réseau montpelliérain de chauffage et de climatisation (RMCC), géré par une société d'économie mixte. Ce réseau alimente de nombreux logements et bureaux, ce qui correspond à 5.760 logements en chaleur et 1.800 en froid.

l) Le solaire thermique : l'exemple de Chambéry (Savoie)

Constatant le retard de la France par rapport à l'Allemagne dans le domaine de l'énergie solaire, la ville de Chambéry a décidé de lancer un plan de développement de l'énergie solaire thermique prévoyant l'installation de 2.000 à 3.000 m² de panneaux solaires en cinq ans. L'objectif est de favoriser la production d'eau chaude solaire dans les logements en incitant les propriétaires privés et publics à recourir à cette technique dans l'habitat individuel et collectif.

La Ville accorde aux propriétaires intéressés une prime de 20 euros par tonne de CO 2 évitée pour le secteur privé, soit 60 euros par m² de capteurs, qui s'ajoutera aux primes versées par l'Etat, la région et le département. Elle accompagne également les projets des partenaires sociaux : OPAC, hôpital...

La ville de Chambéry a été primée par le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER) en 2004 et 2005 dans la catégorie solaire thermique des communes de plus de 50.000 habitants.

m) Des exemples réussis de valorisation du biogaz : Seine Aval (Yvelines) et Lille (Nord)

1°) Autoconsommation du biogaz dans les stations d'épuration

La majorité des quelques milliers de stations d'épuration existantes a recours au procédé d'épuration aérobie (technique d'aération), tandis que les autres, au nombre d'environ 120, ont recours à l'anaérobie, c'est-à-dire à la méthanisation des boues d'épuration 32 ( * ) . Sur ces 120 méthaniseurs, 68 valorisent le biogaz ainsi produit, les autres le brûlant en torchère. Ces 68 sites produisent 30 ktep d'énergie thermique, autoconsommée dans le process d'épuration, soit pour le fonctionnement du digesteur, soit pour le séchage ou le conditionnement des boues.

Parmi ces unités de méthanisation, il convient de citer l'usine d'épuration de Seine Aval (Yvelines), qui traite les deux-tiers des eaux usées de l'agglomération parisienne. Chaque jour, 2.100.000 m 3 d'eau retournent à la Seine après avoir subi un traitement physique et biologique.

Le biogaz produit et capté est brûlé dans des chaudières qui permettent le fonctionnement de certains traitements thermiques et le chauffage des locaux. II est également injecté dans une turbine à gaz produisant à la fois de l'énergie électrique et de la chaleur (cogénération). Le biogaz permet de satisfaire 55 % des besoins énergétiques totaux de la station, soit une quantité d'énergie équivalant à environ 30.000 tonnes de fioul par an.

2°) La production de GNV à partir de biogaz de méthanisation : le pari lillois

En 1990, la Communauté urbaine de Lille a choisi de valoriser, sous forme de carburant, le biogaz excédentaire de l'une de ses stations d'épuration (Lille-lez-Marquette).

Avant ce projet, 80 % des 15.000 m 3 de biogaz produit chaque jour par la station d'épuration étaient utilisés pour alimenter la station en circuit fermé, sous forme d'électricité et de chaleur, le surplus étant brûlé en torchère. Afin de ne pas gaspiller les 3.000 m 3 restants, les autorités ont décidé de les épurer afin d'obtenir 1.200 m 3 de biogaz carburant par jour. Fin 1998, huit autobus utilisant ce carburant circulaient dans la métropole lilloise, ce qui représentait une économie de 148.000 litres de gazole par an.

La petite unité pilote de la station de Lille-lez-Marquette a été arrêtée fin 2004 et doit être remplacée par un équipement plus performant, permettant d'alimenter une dizaine de bus par jour. Par ailleurs, un nouveau Centre de valorisation organique (CVO), en cours de construction à Sequedin, doit être opérationnel au printemps 2007.

Ce centre, unique en Europe par sa taille, devrait traiter 108.000 tonnes de déchets par an. Par comparaison, le plus gros centre, actuellement en Allemagne, recueille 50.000 tonnes. Lille disposera à terme de plus de 400 bus urbains au gaz, dont 100 seront alimentés par du biogaz-carburant , le reste par du gaz naturel fossile. La communauté urbaine réfléchit également à généraliser la méthanisation des boues d'épuration des grosses stations, ce qui permettrait d'augmenter encore les quantités de biogaz-carburant produit.

* 32 La technique de méthanisation est plus chère en investissement et moins chère en fonctionnement que celle de l'aération.

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