B. ÉDUQUER ET FORMER : PRENDRE EN COMPTE L'ÉCOLE DANS SON ENVIRONNEMENT

1. De la lutte contre l'échec scolaire à la « réussite éducative » : ouvrir l'école aux partenariats

a) La nécessité d'une prise en charge précoce et globale des difficultés des enfants et des familles : des dispositifs à consolider

La mission de l'école, dans les quartiers difficiles, se heurte aux défaillances éducatives des familles : les mauvaises conditions de logement ainsi que la précarité des situations (familles nombreuses ou monoparentales, parents non francophones, au chômage ou non diplômés) rendent plus délicat l'exercice de l'autorité parentale et creusent les inégalités.

Face à ces difficultés, et pour offrir toutes ses chances à l'enfant, l'école joue un rôle prépondérant, mais elle ne peut pas tout résoudre .

C'est en partant de ce constat que le Plan de cohésion sociale a prévu la mise en oeuvre de programmes de « réussite éducative » , dont le principal atout est de s'inscrire dans une démarche personnalisée et globale : ils proposent, aux enfants scolarisés en ZEP ou en ZUS et présentant des signes de fragilité, ainsi qu'à leurs familles, un accompagnement éducatif, culturel, social et sanitaire, dès les premières années de l'école maternelle.

Ce faisant, il convient de veiller à ce que ces programmes -qui concernent cette année environ 80 000 enfants et adolescents- ne se superposent pas aux autres dispositifs existants 64 ( * ) , mais assurent une mise en cohérence de ces actions.

En outre, dans le prolongement de ces objectifs, l'influence de l'environnement familial et culturel sur le capital de réussite des enfants incite à développer des réponses personnalisées, adaptées aux difficultés rencontrées dans ces quartiers :

- pour renforcer, en amont de la scolarité, les structures d'encadrement des jeunes enfants , notamment dans le cadre de dispositifs « passerelles », à mi-chemin entre la crèche et l'école maternelle ; il s'agit notamment de renforcer la prévention des troubles de l'apprentissage ou du comportement et de mieux repérer les difficultés des familles ; c'est en effet avant l'âge de 4 ans que le langage se structure et que se transmettent les repères du « vivre ensemble » ;

- pour développer l'offre d'internat , dès le collège 65 ( * ) ; cette rupture peut être une chance pour certains jeunes : les expériences américaines de « busing », consistant à scolariser des enfants défavorisés en dehors de leur quartier, ont en effet produit des résultats étonnants ; en outre, la réussite des Maisons familiales rurales s'appuie notamment sur le rôle éducatif de l'internat, autour duquel s'organise une animation socioculturelle et un apprentissage des règles de la vie en commun.

* 64 Voir annexe n° 9 (Partie III, « Les dispositifs d'accompagnement à la scolarité ») : contrats éducatifs locaux, contrat local d'accompagnement à la scolarité, École ouverte, réseaux d'aide et de soutien, réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents, etc.

* 65 5 % des collèges ont un internat, contre 98 % des établissements d'enseignement agricole ; le plan de cohésion sociale prévoit l'ouverture de plus de 25 « internats de réussite éducative » ; au 20 septembre 2006, 21 projets d'internats ont été labellisés, accueillant environ 300 élèves, essentiellement des collégiens ; 2,7 millions d'euros ont été délégués à cette date aux préfets, soit en moyenne 140.000 euros par projet.

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