CONCLUSION

Jusqu'ici, l'Etat a convenablement accompli ses missions prioritaires.

Il a mis en place et entretenu un système efficace mais compliqué, lourd pour lui-même et pour les opérateurs de jeux et devenu anachronique car le paysage a beaucoup changé.

L'Etat est à la « croisée des chemins » car ce système n'est plus adapté aux conditions d'exercice des opérateurs et encore moins aux avancées technologiques de notre temps.

L'Etat ne peut éluder aucun problème. En France, les opérateurs ont grandement développé leurs offres de jeux, les Français jouent beaucoup plus et la « démocratisation » du jeu qui s'est installée ne favorise pas les plus démunis et les plus fragiles.

La dépendance au jeu n'est pas une vue de l'esprit; elle doit être prise en compte pour ce qu'elle est : un trouble social important qui réclame d'être reconnu et traité.

L'Etat doit sans tarder instaurer une nouvelle politique des jeux, en rupture avec un style et des méthodes qui ont vécu. Les notions de jeu responsable et d'encadrement de la consommation du jeu, qu'il a lui-même énoncées, sont d'excellentes bases pour une telle politique.

L'Etat doit absolument mettre en place une autorité unique pour tous les jeux, légaux ou non, et tous les opérateurs, rassemblant ses moyens propres, les décideurs politiques sociaux et économiques : pourquoi pas une agence interministérielle ? Aucun gouvernement ne pourrait appliquer la politique qui est souhaitée avec la dispersion des autorités et des tutelles que nous connaissons.

L'Agence des jeux doit également pouvoir s'appuyer sur un Observatoire des jeux qui réunira les spécialistes, collectera les données, les étudiera et les comparera avec les données internationales, commandera et exploitera des études, des travaux qui manquent cruellement aujourd'hui, créera et animera le débat que réclament ces phénomènes de société.

L'Etat doit impérativement remettre de l'ordre dans le secteur des jeux français.

La crise des jeux qui s'installe en Europe et dans le monde est directement liée à ces avancées technologiques et aux énormes enjeux financiers qu'internet suscite pour des opérateurs nouveaux, modernes et dynamiques qui attaquent les vieux monopoles européens des jeux, y compris auprès des instances de la Communauté européenne.

L'Etat doit affronter sans complexe, (pourquoi en aurait-il ?) cette crise, se concerter autant que nécessaire avec les nouveaux interlocuteurs français et étrangers qui entrent sur le terrain des jeux, faire des choix modernes et réalistes. Pourquoi penser qu'il est enfermé entre deux seules éventualités : tout bloquer ou tout libéraliser ?

S'appuyant sur son bilan d'ordre public, sa nouvelle politique des jeux et tout ce qui précède, l'Etat pourra enfin dialoguer sereinement et efficacement avec les autorités de la Communauté européenne.

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