3. Offrir une « deuxième chance » d'accès à la qualification : ouvrir les frontières de la formation initiale

a) Les vertus de l'entreprise « formatrice »
(1) L'intérêt de l'insertion par l'entreprise : quelques exemples de réussite

Comme l'a reconnu M. Jean-François Veysset, vice-président de la CGPME, « des jeunes femmes et des jeunes gens (...) ont besoin de parcours différents. C'est pourquoi la CGPME considère avec beaucoup d'intérêt l'insertion par l'entreprise, afin de redisposer ces jeunes à un désir d'apprendre. »

Un tel exemple de réussite a été apporté par M. Michel de Virville lors de son audition. Le groupe Renault a développé depuis douze ans un programme concernant chaque année 600 à 700 jeunes sortis du système de formation initiale sans qualification et « souvent en situation d'échec scolaire dur » : « des entreprises d'intérim les prennent en charge et leur font faire des alternances entre des séquences de travail [dans les usines de Renault] et chez nos fournisseurs et des séquences de formation. (...) Le taux d'obtention du diplôme, qui est défini avec l'éducation nationale et est centré sur le type de production réalisé par l'entreprise, atteint les deux tiers ou les trois quarts des promotions. Les taux de placement sont à l'issue de ces formations absolument remarquables (...) Une partie de ces jeunes est recrutée par Renault, mais la majorité d'entre eux est recrutée par d'autres entreprises. »

Lors de son déplacement à Marseille, la mission a pu découvrir d'autres expériences destinées à accompagner des jeunes en difficultés et sans qualification vers un emploi durable, dans le cadre d'un partenariat entre la mission locale, la municipalité et une entreprise (la Société générale en l'occurrence). Comme cela sera présenté dans le chapitre III suivant, avec l'exemple du « Campus Veolia » et des « Ecoles de la deuxième chance » notamment, le succès de ces initiatives réside dans quelques principes clés, étroitement imbriqués les uns aux autres : la motivation du jeune, sa valorisation dans le cadre d'une activité professionnelle rémunérée, les perspectives d'embauche offertes en cas de réussite, reposant sur un engagement fort des entreprises partenaires , et enfin l'obtention d'un diplôme reconnu, qui apporte une « plus-value » à la formation et constitue un « viatique » pour la suite de la vie professionnelle.

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