b) Une situation exceptionnelle en Europe
De même que Mme Dominique Alduy, Mme Christine Ockrent a mis en évidence le caractère exceptionnel de cette situation en Europe et la singularité du retard français dans ce domaine . Citant le cas de The Economist , elle a fait observer que la presse anglo-saxonne était plus volontiers paritaire.
Mme Christine Clerc a pour sa part pris l'exemple du Figaro Magazine et noté que l'ensemble des neuf chroniques régulières de ce journal étaient tenues par des hommes, alors que, par comparaison, elle a observé que parmi les onze chroniques du Financial Times , six étaient tenues par des femmes.
Même si Mme Christine Ockrent a souligné que la place des femmes demeurait limitée dans les rédactions allemandes, le seul exemple significatif de femme allemande à la tête d'un organe de presse - en dehors d'épouses ou de filles de propriétaires de journaux - demeurant celui de la comtesse Maria Dönhoff, cofondatrice du journal Die Zeit , Mme Mémona Hintermann a estimé que le partenariat et la mixité étaient plus développés dans la société allemande que dans la société française.
Selon Mme Christine Ockrent, une autre singularité française réside également dans le fait qu'en France, la plupart des directeurs de rédaction sont issus du journalisme politique, alors que, dans la presse anglo-saxonne, les directeurs de rédaction sont plus souvent issus du journalisme économique ou international. Selon elle, cette spécificité n'est pas sans conséquence eu égard au phénomène du « plafond de verre ».
En effet, les femmes sont souvent cantonnées dans des spécialités moins prestigieuses que celles des hommes . Pour Mme Isabelle Germain, elles se trouvent ainsi bloquées dans leur carrière, avant même d'avoir pu accéder au « vivier » des cadres susceptibles d'accéder à des fonctions de responsabilité.