2. Un système sélectif et privé
Les différents textes encadrant l'enseignement supérieur ont été refondus après la seconde guerre mondiale dans le but de garantir la liberté d'enseignement et de recherche ainsi que l'autonomie et le fonctionnement démocratique des établissements. La loi fondamentale sur l'éducation de 1947 précise que l'éducation a pour mission de développer la personnalité des élèves et des étudiants, qu'elle doit être accessible partout sur la base de l'égalité des chances et que les enseignants sont au service de la communauté, jouissent de la liberté d'enseignement et doivent bénéficier de rémunérations équitables. Pourtant, au Japon, les universités ne sont pas appréhendées comme un bien public à la charge de l'ensemble des citoyens. Ainsi, les droits de scolarité et les frais d'inscription à la charge des étudiants y sont élevés et trois quarts des universités sont privées.
La formation supérieure est assurée par des universités à cycle long parmi lesquelles on distingue des universités publiques nationales et des universités publiques locales (départementales et municipales), des universités privées, des universités à cycle court (2 à 3 ans), des instituts de technologie ainsi que des instituts professionnels spécialisés (1 à 4 ans). Trois caractéristiques marquent le système d'enseignement supérieur : la forte progression du nombre d'établissements depuis 1950, la croissance continue des effectifs d'enseignants, et la domination du secteur universitaire privé (76 % des établissements et 74 % des effectifs étudiants).
Le mode de sélection des étudiants se fait par le biais de concours organisés par les universités publiques et privées à cycles long et court avec un numerus clausus fixé pour chaque établissement par le ministère de l'éducation (MEXT 25 ( * ) ). Sous la tutelle du MEXT, le Centre national d'examens d'entrée universitaire organise également des examens dont les résultats peuvent être utilisés par les établissements comme un des critères de sélection des étudiants. Ces concours peuvent nécessiter une à deux années de préparation dans le cadre de cours spécialisés. Il en résulte une forte hiérarchie entre les universités, publiques ou privées, avec des critères d'admission propres à chaque établissement.
Cette organisation se traduit par un taux de réussite global de près de 90 % au niveau de la licence , dont 21,2 % seulement poursuivent en master. En 2006, 95,3 % des diplômés ont trouvé un emploi dès la fin de leurs études universitaires.
* 25 MEXT : Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology.