III. DIVERSIFIER LES STRUCTURES DE L'ÉCONOMIE ET LA STRATÉGIE DE PLACEMENT POUR NE PAS DILAPIDER CETTE MANNE

A l'image de l'Arabie Saoudite, qui a mis en place une politique significative de désendettement, les pays de la péninsule arabique visités par votre délégation ont le souci de promouvoir une gestion publique rigoureuse afin de répondre aux défis socio-économiques des prochaines années, au premier rang desquels figurent l'éducation et le secteur de la santé.

Conscients que « l'âge d'or » actuel ne pourra durablement se maintenir, les gouvernements de ces pays, dont les élites ont été, pour la plupart, formées dans les meilleures universités anglo-saxonnes, ont le souci de mener des politiques structurelles d'assainissement mais aussi de diversification afin de participer pleinement à la mondialisation.

A. UNE DIVERSIFICATION DE L'ECONOMIE VERS L'INDUSTRIE ET LES SERVICES

La réduction de la part des hydrocarbures dans le PIB se constate dans les trois Etats visités, et, plus généralement, dans tout le Moyen-Orient.

Cette réduction résulte, non pas du tarissement de la manne, mais du souci, largement partagé par les autorités politiques, d'accroître la part des autres secteurs, dans le double intérêt de rééquilibrage économique mais également de stabilisation de la société.

1. Le Royaume d'Arabie Saoudite : à tous les niveaux sortir du « tout pétrole »

Cet objectif est patent au sein de la principale force économique de la région, l'Arabie Saoudite, dont l'économie dépend très fortement du pétrole.

En 2007, le pétrole représente encore 90 % de ses exportations, 80 % de ses recettes budgétaires et la moitié de son PIB. Cela se confirme à l'examen du palmarès du « top 100 » des entreprises saoudiennes qui sont concentrées principalement dans le secteur énergétique : le secteur pétrolier représentant à lui seul 10 % des capitaux de ce « top 100 » et générant près de 30 % du revenu de ces 100 entreprises.

Aussi le gouvernement saoudien sous l'impulsion du roi Abdallah a-t-il mis en place une politique de privatisation de l'économie afin de favoriser l'émergence d'un secteur privé, créateur de croissance et d'emplois, et de diversifier l'économie pour qu'elle sorte de la dépendance énergétique : le 8 eme plan quinquennal de développement, adopté en 2006, prévoit ainsi 500 milliards de dollars d'investissements d'ici 2024.

La visite par votre délégation de la SAGIA (Saoudi Arabia General Investment Authority), permet par le dynamisme et le professionnalisme des équipes rencontrées, de conforter cette impression. Elle est, en effet, chargée « d'attirer » les capitaux étrangers et de les répartir le plus équitablement possible avec pour objectif officiel et ambitieux d'insérer l'Arabie Saoudite parmi les 10 économies les plus compétitives du monde avant 2010.

La priorité est la restructuration de l'économie et les grands axes demeurent la diversification des ressources, la saoudisation des emplois , la libéralisation et l'insertion dans l'économie globalisée (comme en témoignent l'adhésion à l'OMC en novembre 2005 et la mise en oeuvre de l'union douanière du CCEAG) mais aussi l'appel aux investissements étrangers, l'ouverture de l'amont gazier ou le développement du tourisme, notamment religieux grâce à la proximité des lieux saints. L'Arabie Saoudite espère ainsi attirer une partie des 1,3 milliard d'habitants vivant à moins de 3 heures de vol de son territoire. Les privatisations sont entrées dans leur phase de concrétisation, dans les secteurs des télécommunications, du dessalement d'eau de mer, de la production d'électricité, des services parapétroliers et du transport aérien.

La question du financement de ces projets d'infrastructures n'est cependant pas résolue alors que les besoins sont estimés à 17 milliards de dollars par an au cours des 10 à 20 années à venir. L'excédent budgétaire exceptionnel, dû au contexte extrêmement favorable du marché pétrolier, devrait y contribuer. Cependant, l'instauration d'une véritable fiscalité, parce qu'elle impliquerait des contreparties en matière de participation à la vie politique, n'est toujours pas envisagée.

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