CONCLUSION

En conclusion, votre délégation souhaite souligner qu'elle s'interroge sur la capacité du Brésil à tenir ses promesses très ambitieuses dans le domaine des biocarburants .

Certes, dans un contexte de crise énergétique et d'envolée des prix du baril de pétrole, les biocarburants ont incontestablement le « vent en poupe ». La demande mondiale de biocarburants est d'autant plus soutenue qu'elle est tirée par les projets d'un nombre croissant d'Etats d'instaurer des normes minimales d'incorporation de biocarburants dans les carburants classiques, à l'image de l'Union européenne qui a prévu de porter ces taux d'incorporation à 10 % d'ici à 2020. Toutefois, les biocarburants, qui ne représentent aujourd'hui que 1 % de l'essence consommée dans le monde 52 ( * ) , n'ont pas vocation à se substituer massivement au pétrole en raison des difficultés à les produire dans un contexte de tension sur les marchés des produits agricoles et d'incertitudes sur leur bilan énergétique et environnemental.

Surtout, votre délégation se demande si le Brésil a les moyens de devenir un exportateur massif de biocarburants dans la mesure où la très grande majorité de la production nationale reste consommée sur son territoire. Même dans un scénario d'augmentation des terres consacrées à la culture de la canne à sucre, il est douteux que l'appareil productif soit en état de répondre simultanément à l'accroissement des demandes intérieure et mondiale.

Dès lors, votre délégation considère que le Brésil ne réussira qu'avec difficulté à atteindre son objectif de production de 38 milliards de litres d'éthanol en 2015. Certaines évaluations démontrent d'ores et déjà qu'un objectif de 31 milliards de litres serait difficile à atteindre car il supposerait la mobilisation de 4 à 5 millions d'hectares supplémentaires pour la culture de la canne, ce qui est considérable, l'augmentation sensible des rendements de production et l'ouverture d'une nouvelle sucrerie tous les mois d'ici 2015.

Il est donc peu probable que les biocarburants puissent devenir, dans les conditions actuelles, une « commodité » à l'instar des produits agricoles, à défaut d'une mise au point des biocarburants de deuxième génération. Même si la recherche brésilienne est fortement mobilisée sur ce dossier et se concentre sur l'élaboration de biocarburants produits à partir de la biomasse de la canne à sucre et du bois, il est douteux que cette nouvelle génération ne soit disponible sur le plan industriel avant plusieurs années.

* 52 Selon les estimations les plus optimistes, ce taux pourrait s'élever à 3 % en 2015.

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