3. L'avenir de la chirurgie en CHU

La restructuration de l'offre de soins chirurgicaux aura également des conséquences certaines sur l'activité des CHU dans ce domaine.

Traditionnellement, les CHU sont chargés d'une triple mission en chirurgie : assurer les soins de proximité, dispenser des thérapeutiques complexes et innovantes de recours, réaliser des interventions de référence.

Toutefois, la première de ces missions a tendance à se développer au préjudice des deux autres, en raison de la fréquentation croissante des urgences hospitalières , qui représente souvent l'unique recours des usagers compte tenu du désengagement de la médecine de ville de la permanence des soins.

Désormais, les urgences accueillent la quasi-totalité des personnes âgées et en situation précaire, ainsi que les urgences psychiatriques, autant de cas lourds qui nécessitent une prise en charge des services hospitaliers, au détriment, concernant la chirurgie, de l'activité programmée.

Conjuguée aux contraintes liées au respect pointilleux des règles applicables au temps de travail dans le public (semaine de trente-cinq heures et repos compensateur notamment), cette situation conduit à ce que les salles d'opérations des CHU réalisent une production moitié moindre que dans le secteur privé.

Il est donc urgent, dans un souci d'efficacité et de rentabilité de l'activité chirurgicale publique, de favoriser les interventions programmées .

A cet effet, il est indispensable de dégager du temps médical pour les médecins hospitaliers, selon l'expression utilisée par le professeur François Rousselot lors de son audition par votre rapporteur. Dans les CHU, le poids des contraintes administratives est devenu excessif et conduit les praticiens à multiplier les réunions au détriment de l'activité de soins. C'est au même constat qu'est parvenu notre collègue Francis Giraud dans son rapport précité sur les CHU.

Enfin, votre rapporteur est favorable à ce que les CHU, qui ont la capacité de réaliser des interventions innovantes, renforcent leur activité de recherche clinique en chirurgie . Pour cela, une plus grande ouverture, y compris financière, au monde industriel, scientifique et universitaire doit être rapidement envisagée. De la même manière, la place de la recherche doit être revalorisée dans le cadre de la tarification à l'activité (T2A).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page