b) Ouvrir les établissements sur la Cité : des partenariats à consolider

Comme l'a souligné la directrice du conservatoire à rayonnement régional de Rouen, son établissement est « un pôle ressources pour un territoire de référence » .

Cette affirmation traduit une évolution majeure : chargés pendant longtemps de repérer l'élite, les conservatoires doivent désormais se préoccuper de leurs publics, en prenant en compte la diversité de leurs attentes et de leurs besoins sur l'ensemble du territoire.

Outre les enjeux, soulignés plus haut, auxquels il renvoie, ce changement de perspective a des incidences concrètes sur le positionnement des établissements au sein de la Cité : ces derniers deviennent, en effet, un pivot essentiel de l'action éducative et culturelle. A cette fin, ils doivent se situer au coeur de partenariats :

- avec les autres établissements d'enseignement artistique, quel que soit leur statut, dans le cadre d'une politique de réseau dont votre rapporteur préconise la mise en oeuvre ;

- avec des lieux associatifs tels que les Maisons des Jeunes et de la Culture ; lors de leur audition, les représentants de la Fédération française des MJC ont souligné, en effet, que celles-ci s'inscrivent déjà dans un projet global d'action culturelle et d'éducation populaire ; elles peuvent être, par ailleurs, une porte d'entrée pour des jeunes qui n'iraient pas spontanément au conservatoire ; en outre, elles présentent une certaine complémentarité avec les conservatoires, car elles sont davantage présentes sur les « nouveaux » champs disciplinaires (musiques actuelles, danse africaine...) ;

- avec les structures de diffusion du spectacle vivant ;

- et enfin avec les établissements scolaires .

Votre rapporteur a souligné, plus haut, le rôle des « dumistes » pour servir de lien entre les écoles de musique et les écoles maternelles ou élémentaires, mais aussi avec les lieux de diffusion. Comme l'a relevé le président du conseil des Centres de formation des musiciens intervenants, par ailleurs directeur du CFMI de Lyon, ces 4 000 intervenants gagneraient à être rattachés aux écoles de musique, car ils sont un levier essentiel pour concrétiser la mission d'éducation artistique à l'école que la loi du 13 août 2004 confie aux établissements d'enseignement artistique .

Ceci va par ailleurs dans le sens des préconisations du rapport d'Eric Gross, évoqué précédemment : il faut chercher à toucher tous les élèves en structurant l'éducation artistique et culturelle autour de projets d'établissement et même de projets de territoire.

Certes, de nombreuses actions éducatives sont déjà conduites en France, souvent avec les conservatoires et/ou les orchestres de région. Il faut faire davantage encore.

Le développement des partenariats doit permettre d'innover dans ce domaine. Votre rapporteur a été frappé, par exemple, par la réussite de l'initiative du London Symphony Orchestra, qui organise des ateliers accueillant plus de 30.000 enfants par an. Le grand projet de construction des nouveaux équipements de la Philarmonie de Paris, dans le Parc de la Villette, pourrait permettre de renforcer ce type de politique en région parisienne, avec une coordination renforcée avec les établissements tant scolaires que d'enseignement artistique.

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