D. LA DIVERSIFICATION CROISSANTE DE L'OFFRE TOURISTIQUE POUR ATTIRER DE NOUVEAUX CLIENTS ET LE SOUCI DE PROTÉGER L'ENVIRONNEMENT
A l'occasion de son entretien à Zagreb avec M. Niko Bulic, directeur de l'Office du tourisme de Croatie, votre délégation a pu constater que les autorités avaient fait du tourisme une priorité économique au même titre que l'adhésion de la Croatie dans l'Union européenne dans le domaine politique.
Votre délégation a ainsi pu relever que la Croatie s'était engagée dans le déploiement de nombreuses facettes du tourisme, l'objectif étant de développer une offre touristique rénovée répondant aux nouvelles tendances des consommateurs, c'est à dire, le plus souvent, un tourisme alliant l'aspect culturel et balnéaire dans le cadre d'un environnement préservé. Le tourisme nautique a ainsi pris une place grandissante dans l'offre touristique. En termes de capacités d'accueil, il offrait, en 2006, 95 ports touristiques dont 56 marinas et 15.973 mouillages, soit 6 % de plus qu'en 2005. Le nombre de mouillages reste néanmoins insuffisant surtout pour les « méga yachts », de plus en plus nombreux. Selon les chiffres auprès de la mission économique de Zagreb, il existerait plus de 300 compagnies de charters enregistrées et disposant d'environ 2.700 bateaux et plus de 150 centres de plongée. Dans le cadre de la stratégie de développement du secteur, le pays a prévu de construire dans les huit prochaines années 10.000 mouillages supplémentaires dont 5.000 dans les marinas existantes et 5.000 dans d'autres ports. Le tourisme de santé s'est également développé en direction des touristes européens. La Croatie dispose de stations balnéaires de thalassothérapie et de thermes qui offrent 6.000 lits dans 18 établissements. Le nombre de spas indépendants ou intégrés au sein des hôtels est en constante augmentation, accompagnant la « montée en gamme » des structures hôtelières. Enfin, le tourisme d'aventure et le tourisme culturel sont des segments très prometteurs. Les richesses naturelles encore bien préservées attirent de plus en plus de touristes locaux et étrangers. Les activités sont extrêmement variées : rafting, escalades, trekking, cyclotourisme, kayac de rivière et de mer, canyoning, parapente, parachutisme, randonnée à cheval etc.
Au-delà de la diversification de l'offre touristique, les autorités se sont engagées vers la promotion d'un tourisme durable 51 ( * ) qui préserve l'environnement. Ce développement suppose toutefois un aménagement et une gestion intégrée des ressources, une maîtrise des flux d'énergie, des biens et des personnes. C'est pourquoi, cette forme nouvelle de tourisme implique la participation étroite des acteurs locaux et une responsabilisation des touristes afin de concilier les besoins de ceux-ci avec les capacités d'accueil du territoire.
M. Robert Pende, ministre adjoint du tourisme, indiquait à votre délégation que le slogan du ministère du tourisme était « préserver la Méditerranée telle qu'elle était autrefois ». Un programme stratégique a ainsi été développé par le ministère du tourisme qui a défini un cadre de développement de ce secteur pour les dix régions touristiques de Croatie jusqu'en 2018. Votre délégation s'est vu rappeler à de nombreuses reprises que les autorités entendaient préserver l'environnement en général et le littoral en particulier , et ont d'ailleurs confirmé qu'elles préféreraient différer des décisions investissements, en réalisant des études d'impact, plutôt que de commettre des erreurs par trop de précipitation. Votre délégation souscrit totalement à cette analyse et considère que si le tourisme constitue effectivement une chance qui procure une source de revenus considérables, il peut représenter un danger s'il n'est pas suffisamment maîtrisé.
* 51 L'organisation mondiale du tourisme (OMT) définit le tourisme durable comme suit « le développement touristique durable satisfait les besoins actuels des touristes et des régions d'accueil tout en protégeant et en améliorant les perspectives pour l'avenir. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les ressources de telle sorte que les besoins économiques, sociaux et esthétiques puissent être satisfaits tout en maintenant l'intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique, et les systèmes vivants ».