2. Mener de front le renforcement des secteurs traditionnels et le développement des secteurs d'avenir

Afin de créer les conditions d'un développement économique solide des DOM, la mission estime nécessaire de renforcer les secteurs économiques traditionnels des DOM, notamment l'agriculture et la pêche, tout en développant les secteurs d'avenir, comme celui de l'environnement.

a) Bâtir un socle d'activité en confortant les secteurs traditionnels structurants : l'exemple de l'agriculture et de la pêche
(1) Les spécificités de l'agriculture et de la pêche des départements d'outre-mer
(a) État des lieux et nature de l'agriculture et de la pêche

? L'agriculture est orientée vers quelques productions traditionnelles dans les DOM , à l'exception de la Guyane où le développement du secteur est limité, essentiellement la canne à sucre et la banane.

Lors de ses déplacements, la mission a constaté que ces productions traditionnelles ont encore aujourd'hui un rôle central : les acteurs locaux rencontrés à La Réunion ont souligné le rôle pivot de la canne à sucre dans le département. Plus de la moitié de la surface agricole utile (SAU) lui est ainsi consacrée.

Aux Antilles, l'agriculture est orientée vers deux filières : la banane et la filière canne-sucre-rhum. En Martinique, la culture de la banane représente ainsi 27 % de la SAU et la canne à sucre 14 %.

Selon les données communiquées par le ministère de l'agriculture et de la pêche, les cultures traditionnelles d'exportation représentent encore aujourd'hui plus du tiers de la valeur de la production agricole de ces régions (34 % pour La Réunion, 36 % en Guadeloupe et 51 % en Martinique).

L'agriculture des DOM est aujourd'hui confrontée à un défi : permettre aux exploitations d'atteindre une taille critique. Les dernières années ont été marquées dans ce domaine par un mouvement de concentration des exploitations.

À La Réunion , le nombre d'exploitations est passé de près de 14 500 en 1989 à 7 300 environ en 2005, soit une baisse de près de la moitié. Parallèlement, le nombre d'exploitations de moins d'un hectare a été divisé par quatre (passant de 4 704 à 1 205) et leur proportion est passée de 32,5 % à 16,6 % de l'ensemble des exploitations. Le nombre d'exploitations de 5 à 10 hectares est resté stable, leur proportion passant de 13,1 % à 24,4 %. Cette évolution est positive : les professionnels du secteur rencontrés par la mission à La Réunion ont en effet situé la taille minimale d'une exploitation de canne à 8 ou 9 hectares afin d'assurer des revenus équivalent au SMIC.

La concentration des exploitations est également visible aux Antilles avec une chute de 40 % du nombre d'exploitations en Guadeloupe entre 1989 et 2005 et de 75 % en Martinique sur la même période. Dans ce dernier département, le mouvement de concentration a notamment touché les deux principales filières : les exploitations de plus de 50 hectares représentent aujourd'hui 8 % des exploitations de bananes et assurent 65 % de la production. 2 % des exploitations de canne à sucre concentrent plus de 50 % du tonnage de canne.

? La situation du secteur de la pêche est marquée dans les DOM par une prédominance de la petite pêche , au détriment de la pêche hauturière.

À La Réunion, la pêche est essentiellement composée de navires de faible gabarit (1,4 marin par embarcation en moyenne). La petite pêche représente 85 % de la flotte et 45 % des emplois. La pêche palangrière et la grande pêche sont moins développées.

En Martinique, la flotte se compose essentiellement d'embarcations destinées à la petite pêche (près d'un millier au total), faiblement motorisées et effectuant des sorties de moins de 24 heures. On ne compte que 73 unités de pêche côtière et 5 navires de pêche au large.

En Guadeloupe, la flotte se compose très largement de bateaux de moins de 9 mètres équipés de moteurs hors bord pour des sorties en mer de quelques heures. À peine 8 % des pêcheurs pratiquent la pêche au large.

En Guyane, la pêche artisanale, composée de 107 navires de moins de 12 mètres de long, est dominante. La pêche au large n'est pas exercée par des navires de pêche guyanais mais par des navires antillais et 45 navires vénézuéliens. La pêche crevettière est enfin exercée par 29 navires.

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