B. LA NAISSANCE D'UNE VÉRITABLE « CITÉ JUDICIAIRE »
En dépit de raccourcis souvent repris, l'opération des « Batignolles » ne se limite pas à un chantier « 100 % justice ». En effet, l'implantation du nouveau TGI de Paris sur le site des « Batignolles » va également s'accompagner d'une relocalisation des services de la police judiciaire dépendants de la Préfecture de police de Paris .
Au total, Paris sera ainsi dotée d'un « pôle judiciaire » beaucoup plus dense et cohérent que l'existant . Au point d'ailleurs qu'il faut plus justement parler, à propos de ce projet, non pas d'un « nouveau Palais de justice » mais bien plutôt de la naissance d'une véritable « Cité judiciaire » .
1. Une police judiciaire aujourd'hui dispersée dans Paris
Les services de la police judiciaire parisienne se répartissent aujourd'hui sur 17 sites Paris intra-muros. Ces 17 sites accueillent plus de 1.500 fonctionnaires au total et comprennent quelques « lieux mythiques » de l'imaginaire et de l'histoire policière.
Au premier rang de ces implantations, figure naturellement le 36 quai des Orfèvres (4 ème arrondissement), berceau de la police judiciaire parisienne depuis 1913. Le « 36 » accueille non seulement la direction et l'état-major de la police judiciaire, mais aussi la brigade criminelle, la brigade des stupéfiants, la brigade de recherche et d'intervention (BRI) et l'identité judiciaire.
Le 12-14 quai de Gesvres (4 ème arrondissement) est occupé par la brigade de protection des mineurs ainsi que par le service d'exécution des décisions de justice. Il est mis à disposition de la Préfecture de police de Paris par la Ville de Paris.
Au 3 rue de Lutèce (4 ème arrondissement) sont implantés les bureaux de la brigade de répression du banditisme (BRB) et de la brigade de répression du proxénétisme (BRP).
La sous-direction des affaires économiques et financières se trouve, quant à elle, située au 122-126 rue du Château des rentiers dans le 13 ème arrondissement. Le ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales s'acquitte pour l'occupation de ce bâtiment d'un loyer de 1,5 million d'euros, auquel vient s'ajouter un coût d'entretien de 3 millions d'euros 9 ( * ) .
Le tableau ci-dessous détaille les effectifs accueillis sur ces quatre principaux sites ainsi que les surfaces utiles respectives à ces adresses.
                                            
                                                Les principales implantations actuelles des services de
                                                
                                                la police judiciaire parisienne
                                            
                                        
| Surface utile nette (en m 2 ) | Surface hors oeuvre nette (SHON en m 2 ) | Effectifs | |
| Quai des Orfèvres et Quai de l'Horloge | 6.190 | 9.904 | 711 | 
| Château des rentiers | 5.883 | 9.412 | 477 | 
| Gesvres | 1.353 | 2.165 | 148 | 
| Lutèce | 1.736 | 2.777 | 188 | 
| Total | 15.162 | 24.258 | 1.524 | 
Source : Préfecture de police de Paris
Au total, la surface utile nette par poste de travail est donc de 9,95 m² , la norme cible fixée par les services de France Domaine étant pour mémoire de 12 m² par poste de travail.
* 9 Source : Direction générale de la police nationale (DGPN).
 
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                             
                                                            