B. UNE ÉVALUATION CLOISONNÉE ET INSUFFISANTE, QUI NE PERMET PAS D'APPUI À LA DÉCISION

Les interventions éducatives en direction des quartiers sensibles sont difficiles à apprécier compte tenu d'une part, de la complexité et de l'instabilité des dispositifs ( cf. infra ) et d'autre part, de la faiblesse des évaluations engagées qui ne permettent en aucun cas de prouver de manière sûre la valeur ajoutée des dispositifs.

Ainsi, la Cour des comptes estime que les indicateurs utilisés par l'ONZUS ne permettent pas de discerner clairement un processus de rattrapage des territoires situés en ZUS en matière de réussite scolaire des élèves . De même, le bilan du volet éducatif de la première génération des CUCS est contrasté, la délégation interministérielle à la ville (DIV) relevant la complexité du paysage éducatif, l'enchevêtrement des dispositifs, l'instabilité des dispositifs qui ne permettront pas « d'envisager une mise en cohérence sur le moyen terme ». Il convient également de noter que la diffusion des outils méthodologiques devant accompagner le volet éducatif des CUCS ayant été postérieure à la signature de ces derniers, il sera difficile de procéder à une synthèse nationale.

Les difficultés d'évaluation sont également présentes au niveau des programmes de réussite éducative (PRE), le rapport remis au Parlement en juillet 2008 ne consacrant qu'une faible part à l'analyse de l'efficacité, alors même que ce rapport devait servir à éclairer les Assemblées sur l'opportunité de poursuivre les PRE au-delà de 2009.

L'éducation prioritaire ne se révèle pas meilleur élève. Entre le caractère trop récent des derniers dispositifs et le manque de clarté des objectifs, l'évaluation n'a jamais débouché sur des résultats concrets. Deux éléments pourraient toutefois constituer une évolution positive : d'une part, le bilan des contrats de réseaux qui arrivent à échéance cette année, d'autre part, le déploiement d'un tableau de bord de l'éducation prioritaire qui devrait servir à mettre en relation les coûts de l'éducation prioritaire, les performances scolaires, les leviers d'action mobilisés et le contexte socio-économique.

Le renforcement de l'évaluation apparait donc indispensable. Actuellement, les données disponibles ne permettent ni à la représentation nationale ni aux acteurs de terrain d'apprécier pleinement l'impact des politiques conduites en faveur de la réussite scolaire et éducative des jeunes dans les quartiers sensibles. Or la connaissance de cet impact devrait permettre un ajustement des dispositifs, voire une simplification en ne retenant que ceux qui ont résisté à l'examen de l'évaluation.

Page mise à jour le

Partager cette page