D. PHASAGE

Sur l'exercice proprement dit, le phasage était le suivant :

• Phase 1 : un premier séisme avec une évaluation des dégâts, un engagement des moyens territoriaux et nationaux d'emblée.

• Phase 2 : un complément d'évaluation, après les reconnaissances, avec des événements secondaires.

• Phase 3 : consolidation du dispositif.

• Phase 4 : réarticulation du dispositif et prise de décision sur le dimensionnement dans la durée.

Dans un premier temps, pour faciliter la décision, on a absolument besoin d'avoir des éléments d'ambiance sur le département ou la ville touchée. C'était, je le rappelle, un exercice basé sur des données réelles qu'on avait récupérées auprès du BRGM. Les bilans que je vais vous montrer, aussi bien tableaux qu'animations, sont des données les plus réalistes possible.

Une fois qu'on est en mesure de donner les éléments d'ambiance sur les zones touchées, on va s'attacher ensuite à suivre en permanence les bilans pour produire des points de situation, parfois trois à quatre points de situation par jour, que l'on va réduire ensuite. Ceux-ci ont vocation à couvrir l'ensemble multidimensionnel de cette crise.

E. BILANS

Ce n'est pas uniquement l'aspect sécurité civile, c'est aussi l'aspect économique, sanitaire, les effets sur la population, les effets sur les bâtiments. Pour cet exercice, avec un tremblement de terre d'intensité 6.8, les données sont les suivantes : 400 décédés, 420 blessés graves, 1 500 blessés légers, des disparus, des sans-abri.

La problématique des sans-abri est assez importante. Par ailleurs, se rajoutent les éléments suivants : 5 200 bâtiments touchés, dont 2 000 complètement détruits, en particulier dans la ville de Lourdes. Je vous montrerai une animation qui illustrera mes propos.

Le bilan est également celui des moyens engagés. Sur un exercice comme celui-là, qui je pense se réaliserait dans la réalité, on avait un effectif total de personnes au plus fort de la crise, et très rapidement après les événements, de quelque 4 300 personnes, dont 34 unités de sauvetage déblaiement. Dans la première phase de la crise, le premier des enjeux est d'aller sauver des gens qui sont bloqués sous les décombres. On sait qu'on n'a que quelques heures pour cela.

Nous avons aussi 20 colonnes de secours à personnes, 19 postes médicaux avancés. Une fois qu'on a pris en compte le sauvetage sous les décombres, la seconde préoccupation est bien l'assistance médicale aux populations, donc l'assistance médicale d'urgence dans un premier temps. Viennent ensuite le secours aux populations et l'assistance médicale dans la durée. C'est exactement le même schéma qu'on a mis en oeuvre sur Haïti.

Nous avons des sections de renfort nationales, venues des formations militaires de la sécurité civile, des colonnes de feux urbains car qui dit tremblement de terre dit également dégâts, au niveau du gaz et de l'électricité. Les conditions sont donc réunies pour produire des feux d'habitation ou des feux urbains.

Nous avons aussi une unité de sauvetage sous décombres, capable de s'engager dans une ambiance polluée. Dans la zone, il y avait deux sites Seveso. Les événements d'AZF nous ont montré qu'il fallait qu'on soit capable d'engager des moyens en zone déstructurée, dans un bâti complètement déstructuré, mais également en ambiance polluée. Ces unités ont été créées suite à AZF. Dans ce contexte, nous en avons déjà une.

Nous avons 28 hélicoptères, dont 18 hélicoptères de la sécurité civile, 5 hélicoptères militaires et 5 hélicoptères de la gendarmerie nationale. On a pu constater récemment, lors des inondations à Draguignan que c'est bien la solidarité des moyens qui va permettre de répondre le mieux dans l'urgence. A Draguignan, lors de la première nuit, 300 hélitreuillages ont été effectués par les hélicoptères à la fois de la Sécurité civile, de la Marine nationale, de l'aviation légère de l'armée de terre, plus les hélicoptères de la gendarmerie pour les reconnaissances.

Il faut ajouter 4 avions de transport - 2 avions de transport de la sécurité civile et 2 avions de transport militaire -, ainsi que 14 unités de gendarmerie et de police nationale de maintien de l'ordre, car c'est un phénomène qu'il faut prendre en compte. Lors d'une catastrophe naturelle ou technologique, il faut assurer le maintien de l'ordre public et la sécurité des personnes qui vont intervenir sur les chantiers. Nous l'avons fait sur Haïti. Les personnes qui sont intervenues sur les chantiers étaient protégées. La sécurité était assurée par des gendarmes venant de France.

Concernant la menace de sur-accident, je vous montrerai tout à l'heure une animation.

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