TROISIÈME PARTIE : LES APPORTS DE LA RECHERCHE EN MATIÈRE DE PRÉVENTION DE L'OBÉSITÉ

I. LA NÉCESSAIRE MAIS DIFFICILE VOIE DE LA PRÉVENTION

A. LES RAISONS DE LA PRÉVENTION

La prévention vise à améliorer la santé des populations et à limiter les dépenses induites par la prise en charge de maladies jugées « évitables ».

1. Une maladie chronique évitable

En France, 7,5 millions d'adultes sont obèses (IMC >30) dont près de 500 000 font l'objet d'une obésité massive (IMC>40). En outre, 14,4 millions sont en surpoids (souvent signe d'adiposité viscérale).

Par ailleurs, près de 500 000 enfants sont obèses et 2,1 millions sont en surpoids.

Or, l'obésité non seulement est une maladie chronique, mais elle est également un facteur de risque pour d'autres maladies chroniques telles que :

- les maladies cardiovasculaires (deuxième cause de mortalité avec 28 % des décès, soit 150 000 décès par an, mais première cause de décès chez les femmes devant le cancer) ;

- le diabète (2,5 millions de personnes atteintes et 6 % des décès) ;

- certains cancers (colon, rectum, sein pour la femme ménopausée, oesophage, endomètre, rein). Selon les projections de l'Institut de veille sanitaire pour 2010, l'incidence par cancer en France serait de 52 500 cancers du sein, 50 000 cancers du colon rectum, 10 100 cancers du pancréas, 10 500 cancers du rein.

En France, les maladies chroniques 23 ( * ) sont à l'origine de 60 % des décès dont la moitié avant l'âge de 70 ans.

En outre, leur prévalence augmente et elles représentent un véritable défi pour le système de santé qui y consacre 60 % de ses dépenses, avec une hausse annuelle de 6 %, soit 75 % de l'accroissement des dépenses d'assurance maladie.

Or, la hausse de la prévalence de l'obésité (en partie responsable de l'augmentation d'autres maladies chroniques) est étroitement liée à l'évolution de nos modes de vie. Les modifications qualitatives et quantitatives de notre alimentation, notre sédentarisation croissante, mais également le stress, le manque de sommeil ou encore l'exposition à des polluants ou à des perturbateurs endocriniens jouent un rôle majeur dans la transformation de l'obésité d'une maladie touchant à l'origine certains individus prédisposés génétiquement et biologiquement en un phénomène sociétal.

Par conséquent, à l'exception des rares cas d'obésité liés à des maladies monogéniques rares, le développement de l'obésité pourrait être freiné, voire renversé, grâce à l'adoption de comportements plus « sains ».


* 23 Toutes les maladies chroniques ne sont pas liées à l'obésité.

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