B. PEU DE RENFORT POUR LES PHASES POSTÉRIEURES AUX CRISES

La mission a pu constater à la lecture des retours d'expérience des tempêtes Klaus et Xynthia que, dès que les secours sont intervenus, les pompiers partis, les projecteurs des médias détournés vers de nouveaux événements, de nombreuses opérations de déblayage et de soutien aux personnes étaient nécessaires.

Or, dans cette phase, les services publics sont débordés, les services de secours, qui ont donné toute leur force au moment de la crise, considèrent que cela ne relève plus du secours et de l'urgence. Dès lors, les victimes de ces catastrophes se trouvent démunies, sans assistance, pour dégager les chemins, vider les maisons inondées.

Certes, les bonnes volontés s'organisent. Mais elles sont parfois peu nombreuses par rapport aux besoins. Elles sont naturellement peu structurées, même si des leaders naturels s'imposent soit par leur charisme soit par leur fonction notamment élective. Elles sont peu formées pour des tâches qui nécessitent avant tout des physiques de « déménageurs », mais demandent parfois une expertise spécifique, notamment en matière d'élagage où les accidents sont fréquents.

La mission regrette qu'il n'y ait pas, pour cette phase-là, un mode d'organisation structuré qui permettrait de décupler les moyens des services publics pour rétablir la situation à la normale.

Déblaiement après inondation : intervention de la brigade franco-allemande à Dresde en Allemagne en 2002 97 ( * )

Comme l'a souligné le préfet honoraire Gabriel AUBERT devant la mission : « Lors de crises, les volontaires ne manquent pas à l'appel, le problème étant de gérer ces volontaires et de leur donner les moyens d'agir efficacement. Dans ces situations de crise, le maire est responsable de l'évaluation de la situation et du soutien à apporter aux populations. Or, il n'est pas toujours en mesure de répondre, faute de préparation et d'encadrement. Les réserves communales pourraient constituer à cet égard une réponse juridique et pratique adaptée ».

L'évaluation des dispositifs de secours et d'intervention mis en oeuvre à l'occasion des tempêtes des 26 et 28 décembre 1999, remise au Premier ministre, indique ainsi que « les services déconcentrés de petite ou moyenne importance disposent de peu de marges de manoeuvre, pour monter brusquement en puissance et traiter des phénomènes de masse. L'opportunité devrait donc être désormais automatiquement envisagée de mise à disposition de forces de renfort 98 ( * ) ».

Dans les collectivités locales particulièrement exposées aux risques naturels, ces renforts devraient venir des réserves communales de sécurité civile créées dans le cadre des plans communaux de sauvegarde. Comme l'a souligné M. Jean BENET, sous-directeur des sapeurs-pompiers et des acteurs du secours au ministère de l'intérieur lors de son audition par la mission : « ces réserves présentent de nombreux intérêts au premier rang desquels la proximité des réservistes et leur connaissance du terrain d'intervention ».

Dans le temps, un juste équilibre est à trouver entre le recours à des moyens publics renforcés par les réserves et l'appel à des entreprises privées susceptibles d'intervenir dans les opérations de déblayage et de reconstruction. Mais dans la situation actuelle, les moyens publics pour venir en aide à la population après la crise sont encore très limités.

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Une fois dressé ce tableau de la contribution que les réserves pourraient apporter et parfois apportent à la gestion des crises, la mission a constaté l'existence de nombreux freins à leur pleine participation.

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* 97 (c) CC1 Jean-Jacques CHATARD / SIRPA TERRE

* 98 Évaluation des dispositifs de secours et d'intervention mis en oeuvre à l' occasion des tempêtes

des 26 et 28 décembre 1999 - rapport complémentaire de la mission interministérielle - Janvier 2001 -Rapport au Premier Ministre

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