3. La complémentarité entre la médiation culturelle de l'histoire et l'enseignement

Selon Mme Odile Coppey, il est nécessaire de « rendre aux lieux de culture leur fonction différente, non pas d'enseignement mais mieux, d'apprentissage : centres de ressources d'utilisation aisée, temps d'interaction donc d'interrogation, lieux qui traitent de thèmes donc non marqués par les frontières disciplinaires, qui proposent un parcours métonymique de la réalité, dans la réalité - fût-elle fragmentaire - et non dans une image abstraite de celle-ci » 33 ( * ) . C'est donc par l'interaction des publics scolaires avec les traces matérielles du passé que les espaces de médiation culturelle dédiés à l'histoire pourront constituer des parcours d'apprentissage complémentaires aux programmes scolaires. Ils doivent s'imposer comme des moteurs, des stimuli de l'apprentissage de l'histoire, en situation, chez les publics scolaires.

À l'occasion de ses déplacements, votre rapporteur a constaté que nombreuses sont les institutions de médiation culturelle liées à l'histoire et à l'étude des sociétés qui disposent d'un service spécifiquement consacré aux activités pédagogiques, faisant le lien avec le corps enseignant et proposant aux publics scolaires des ateliers de découverte. Malgré l'étroitesse des moyens financiers et techniques dans certains cas, elle a ainsi pu constater la très grande qualité des services pédagogiques des Archives nationales, du musée des plans-reliefs, de l'historial de Péronne (auquel votre rapporteur s'est rendu en compagnie du président de la commission de la culture du Sénat, M. Jacques Legendre) ou encore du musée des ducs de Bretagne à Nantes.

À titre d'exemple, le musée des plans-reliefs installé à l'hôtel des Invalides, qui a vocation à faire partie du socle de la Maison de l'Histoire de France, dispose d'une collection de maquettes historiques de villes fortifiées et de leurs campagnes environnantes qui constituent une source documentaire exceptionnelle et un précieux outil pédagogique. Dans le cadre d'ateliers pédagogiques, en s'appuyant sur des éléments matériels, les élèves pourront approfondir plusieurs thèmes abordés dans les programmes d'histoire et de géographie tels que l'histoire militaire, l'histoire de la fortification, l'urbanisme, l'analyse des paysages et l'aménagement du territoire, la cartographie. Mais ils pourront également être initiés aux arts plastiques de la constitution de maquettes, de la représentation en deux et trois dimensions et aux éléments mathématiques de la représentation en échelle. En s'appuyant sur un glossaire, ils pourront également développer le vocabulaire technique du monde des maquettes.

Sur une fréquentation totale de 68 771 personnes en 2010, le musée des plans-reliefs a accueilli 3 806 élèves, étudiants et adultes dans le cadre de parcours de découverte spécifiquement aménagés pour eux :

Nombre d'élèves

Nombre de groupes

Écoles primaires

2 445

94

Collèges

67

3

Lycées

11

1

Centres de loisirs

369

18

Total

2 892

116

Vacances scolaires

Nombre d'enfants

Nombre de groupes

Total

414

36

Universités

Nombre d'étudiants

Nombre de groupes

Total

40

2

Groupes d'adultes

Groupes de personnes

Nombre de groupes

Total

460

19

Il en va de même pour le département d'action culturelle et éducative des Archives nationales qui initie les élèves non seulement aux méthodes de l'analyse des sources historiques mais également aux techniques de la restauration. Les Archives nationales constituent un espace exceptionnel pour mettre les publics scolaires en contact avec les métiers d'art encore méconnus de la restauration de documents d'archives .

Votre rapporteur se félicite également de l'action volontaire conduite par ces institutions en faveur de la formation des enseignants . Au musée des plans-reliefs, ce sont 325 enseignants, répartis en 17 groupes, qui ont pu bénéficier d'une formation en 2010, pour un nombre total de 66 heures de formation dispensées.


* 33 Ibidem .

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