D. LA NÉCESSITÉ D'UNE POLITIQUE VOLONTAIRE

L'amélioration de la pratique sportive féminine passe par une action conjointe des principaux acteurs du sport en France : administration, mouvement sportif et collectivités territoriales.

Cette action, pour être efficace, doit s'attacher à la fois à rénover l'image qu'ont les sports, mais aussi à adapter la pratique sportive aux attentes des femmes et aux conditions dans lesquelles elles peuvent les exercer.

1. Encourager et élargir la pratique sportive féminine

L'analyse de la pratique sportive féminine montre que celle-ci est très concentrée sur quelques disciplines considérées comme « féminines » et que les femmes sont très peu nombreuses à pratiquer des sports caractérisés comme « masculins ».

La délégation considère que le développement de la pratique sportive féminine suppose une extension du champ des disciplines auxquelles les femmes doivent pouvoir s'adonner sans s'exposer à la réprobation de leur environnement sportif.

Elle souhaite, à ce titre, que les différents acteurs du sport encouragent les filles et les femmes à s'adonner à des sports aujourd'hui considérés comme masculins.

Les exploits réalisés par des sportives, comme par exemple le très beau parcours des Lyonnaises qui viennent de remporter la Ligue des champions féminine de l'Union européenne des associations de football (UEFA), peuvent constituer d'excellents leviers pour développer l'envie chez les filles de se lancer dans un sport dont la pratique est, aujourd'hui, essentiellement masculine.

Le développement de la pratique sportive féminine ne doit cependant pas se limiter à un alignement sur les modèles masculins. Une politique équilibrée de féminisation de la pratique sportive doit évidemment prendre également en compte les attentes spécifiques des femmes en ce domaine.

Or, suivant des constatations très répandues, les femmes sont guidées, dans la pratique sportive, moins par la recherche de la performance que par des considérations de santé et de bien-être. Elles sont en outre davantage, ou du moins autrement que les hommes, attentives au lien social que crée la pratique régulière et commune de ces activités.

Certaines fédérations ont bien compris ces attentes et ont su proposer à leurs licenciés, à côté de pratiques de compétition, des pratiques davantage axées sur les loisirs. Tel est le cas notamment de la Fédération nationale d'équitation (FFE) et de la Fédération française des courses d'orientation (FFCO).

La délégation recommande donc aux acteurs du sport de développer la part du « sport santé » dans la gamme des activités physiques et sportives qu'ils proposent.

Cette diversification des pratiques ne permettrait pas seulement de mieux répondre aux attentes des femmes, mais permettrait en outre d'insister, d'une façon générale, sur la contribution que le sport peut apporter à la lutte contre la sédentarité et contre l'obésité, dont un récent rapport d'information a souligné les méfaits en termes de santé publique 30 ( * ) .

Enfin, le développement de la pratique sportive féminine passe par une attention plus grande aux conditions pratiques de son exercice : les femmes sont davantage que les hommes prises par le temps qu'elles consacrent à leur famille et à l'éducation de leurs enfants.

Le développement d'activités croisées mère-enfants paraît, à ce titre, une piste intéressante dans la mesure où, aujourd'hui encore, ce sont les femmes qui, le plus souvent, accompagnent leurs enfants à leurs activités sportives. Les auditions ont souligné, dans ce domaine, le succès remporté par une initiative conduite dans le Pas-de-Calais où les mères conduisant leurs enfants aux cours de football, se voyaient proposer la possibilité de pratiquer un sport.

La création de crèches ou de structures d'accueil pour les jeunes enfants peut constituer également un levier significatif pour faciliter l'accès des femmes aux activités sportives, à l'image de la Fédération française des courses d'orientation qui propose des systèmes de garde d'enfants au départ de ses courses, à l'intention des parents qui y participent.

Enfin, il convient de se montrer plus attentifs aux conditions de desserte des équipements sportifs par les transports en commun .


* 30 L'organisation de la recherche et ses perspectives en matière de prévention et de traitement de l'obésité , rapport d'information n° 158 (2010-2011) de Mme Brigitte Bout, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page