2. Le lent épuisement de ce mouvement

En premier lieu, la poursuite du désarmement américano-russe paraît incertaine, alors que la Russie fait part de son inquiétude et de son hostilité croissante à l'égard des systèmes de défense antimissiles balistiques américains devant être déployés en Europe.

En second lieu, l'entrée en vigueur du traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires (TICE) est toujours suspendue à sa ratification par un certain nombre d'Etats, dont le premier est les Etats-Unis, alors que le Congrès américain y est toujours hostile.

Enfin, le lancement d'une négociation sur le traité sur l'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires (traité dit « cut off ») est suspendu au blocage persistant de la conférence du désarmement par les Pakistanais, sans qu'aucune perspective d'avancée ne soit aujourd'hui clairement perceptible.

Au total, les différentes initiatives promouvant le désarmement nucléaire ont perdu de l'audience. Au-delà des intentions affichées par certains pays, soutenant ouvertement le désarmement nucléaire, aucun de ceux qui disposent de cet armement ne se désengage du processus visant à pérenniser et moderniser ses capacités de dissuasion nucléaire.

Parmi les positions les plus critiques exprimées au tournant des années 2010, dans le cadre de la préparation du sommet de Lisbonne, il faut rappeler que figurait l'Allemagne, un de nos alliés les plus proches, qui mettait en avant le fait que la défense antimissile pouvait servir de substitut aux armes nucléaires et donc rendrait à terme inutiles ces dernières.

Dans ce contexte, les Etats-Unis ne diminuent pas leurs efforts de modernisation, y compris dans le domaine des armes tactiques.

Les Russes mettront en service cette année le nouveau missile intercontinental Boulava et leur nouveau SNLE type Borey et se sont lancés dans une modernisation complète de leur outil militaire.

La Chine vient de tester avec succès, après quatre années d'efforts, un nouveau missile lancé à partir d'un SNLE. Elle conduit un programme pour se doter d'une force océanique stratégique.

L'Inde vient de réussir le tir d'un missile à courte portée, lancé à plusieurs mètres d'immersion à partir d'un caisson de lancement et à rejoint le mois dernier, le club très fermé des Etats disposant de missiles à capacité intercontinentales en réussissant le tir d'un missile Agni V d'une portée de 5 000 km. Elle développe également un sous-marin nucléaire Arihant destiné au lancement de ces missiles.

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