II. LES INONDATIONS DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE

Bien au-delà du seul département du Var, voire de la France, la zone méditerranéenne se caractérise par des précipitations et des crues parfois d'une extrême violence, étendues et meurtrières. Là se regroupent régulièrement plus de la moitié des communes françaises déclarées sinistrées par arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle : 57 % des communes classées en 2002 (480 sur 894), 54 % en 2005 (386 sur 674). Dépendant de facteurs aussi différents que les précipitations qui parfois s'autoalimentent dans la mer toute proche, le ruissellement urbain ou rural, les phénomènes karstiques ou de surcote marine, ces inondations peuvent prendre des formes variées dont il convient d'analyser les dimensions.

A. DIMENSIONS NATURELLES ET PHYSIQUES

1. Submersions lentes et submersions rapides

La région méditerranéenne est confrontée à un double risque : les crues rapides et les montées lentes des eaux.

Lors d'une inondation de plaine, la rivière sort lentement de son lit mineur et s'étend sur les terres situées dans son lit moyen, voire son lit majeur, pendant une période relativement longue.

L'Argens, le Gapeau, la Môle, la Giscle et la Durance sont coutumiers du phénomène dans leur partie aval.

Les remontées de la nappe phréatique sur un terrain argileux, bas ou mal drainé et saturé d'eau , sont aussi un facteur d'inondation lente.

Les crues rapides renvoient, quant à elles, à divers phénomènes :

• les crues torrentielles, les cyclones accompagnés de fortes pluies ou, sur le littoral, certaines formes de marées exceptionnelles, produisant un phénomène de surcote ;

• les ruptures de digues ou destructions d'ouvrages comme les barrages ou les levées ;

• le ruissellement rural, essentiellement en secteur de montagne, souvent accompagné de coulées de boue ;

• le ruissellement en secteur urbain ou périurbain.

Ce sont essentiellement ces crues rapides, violentes et difficilement prévisibles, qui caractérisent le risque d'inondation en Méditerranée et le rendent plus difficile à combattre que les submersions lentes .

Des précipitations intenses s'abattent en quelques heures sur tout ou partie d'un bassin versant. Les ruissellements pluviaux se concentrent alors dans des cours d'eau étroits (voire de simples talwegs), dont le lit peut être encombré de matériaux divers et de végétation, créant ainsi des barrages. Lorsque ceux-ci viennent à céder sous la pression fluviale, ils libèrent une vague destructrice.

Dans le Var, les petits fleuves côtiers comme le Caramy, le Batailler ou le Préconil, dont les bassins versants ne représentent que quelques kilomètres carrés, sont ainsi sujets à des crues torrentielles extrêmement rapides.

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